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Maisons et Commanderies de l'Ordre du Temple en France

Nantes   (44)

Maison du Temple de Nantes
Département: Loire-Atlantique, Arrondissement et Cantons: Nantes - 44


Maison du Temple de Nantes
Localisation: Maison du Temple de Nantes


Le Temple de Nantes fut sinon le premier, du moins l'un des premiers établissements de ce genre fondés en Bretagne.

Ce fut vers l'an 1130, peu de temps après l'institution canonique de son Ordre, que le premier Grand Maître des Templiers, frère Hugues de Payan Payen ou des Payens, vint à Nantes trouver le duc Conan III, dit le Gros, qui gouvernait alors la Bretagne.

« Payan Payen ou des Payens: On vient - écrit en 1899 M. Esquieu (Les Templiers de Cahors) - de retrouver l'acte de naissance de ce fondateur de l'Ordre du Temple; il s'appelait en réalité Hugues de Payan et naquit le 9 février 1070 au château de Mahun prés Annonay (Ardèche). »

Il exposa à ce prince les raisons qui l'avaient amené à fonder un Ordre religieux-militaire; il lui fit part de son projet de défendre en Terre-Sainte, contre les infidèles, les pieux pèlerins d'Europe parmi lesquels se trouvaient de nombreux croisés Bretons; enfin il lui fit connaître l'approbation du Souverain Pontife et les besoins d'un Ordre naissant.

Conan III, touché par le discours d'Hugues de Payan, fit aux Templiers un premier don: avec l'assentiment de sa mère la vénérable duchesse Ermengarde, de sa femme Mathilde et de sa fille Berthe, il concéda à l'Ordre du Temple une vaste île voisine de Nantes, formée par les eaux de la Loire et appelée « la Hanne. » La charte qui renferme cette donation n'est pas datée, mais elle est antérieure à une autre charte de 1141 « D. Maurice, preuve de l'Histoire de Bret, I, 538 » dans laquelle Conan rappelle ce don de la Hanne, ajoutant qu'ensuite « postea », éclairé par le Saint-Esprit, il a voulu compléter son aumône.

Il la compléta dignement à Nantes devant ses hauts barons les sires de Fougères, de Châteaubriant, de la Garnache et de Guérande, en faveur du Grand Maître du Temple Guillaume Faucon; celui-ci se trouvait alors à Nantes avec deux chevaliers de son ordre nommés Alfred et Henri. Le duc leur concède d'abord cent sols de rente sur les revenus des halles de la boucherie à Nantes, et y ajoute le don d'un emplacement dans le pré « d'Anian » pour construire en cette ville une maison de demeure; puis il affranchit d'impôt tout ce que les Templiers possédent déjà ou pourront à l'avenir posséder en Bretagne. Il défend à ses justiciers de les inquiéter d'aucune manière; au nom de ses barons, comme au sien propre, il assure que leurs propriétés seront partout respectées; il lance enfin les plus redoutables imprécations contre qui oserait s'opposer à ses généreuses intentions.

Cet acte important est daté de 1141 et constitue la fondation du Temple de Nantes. « La prairie de la Hanne », appelée communément à cause de sa vaste étendue la Grande Hanne, forma le domaine proche du nouvel établissement; dans le « pré d'Anian » furent bâties, au confluant de l'Erdre et de la Loire, une maison d'habitation et une chapelle dédiée à Sainte-Catherine; les rentes et les fiefs concédés par le prince permirent aux Templiers de subvenir aux besoins de leur Ordre en Terre Sainte.

L'exemple de pieuse générosité de Conan III envers la Milice du Temple fut imité par d'autres princes bretons: Alain-le-Noir comte de Penthièvre et Noël comte de Nantes, puis les ducs Conan IV et Geoffroy II; mais on ignore en quoi consistèrent leurs libéralités.

La charte apocryphe de 1182 attribuée au duc de Bretagne Conan IV et énumérant les biens possédés dans, son duché par l'Ordre du Temple, renferme les noms de plusieurs localités qu'il nous faut signaler ici.

Nous y trouvons mentionnés:
Nantes.
Ancenis.
La Hanne en Doulon.
Maupertuis.
Faugaret et Saint-Hilaire de Chaléons comme étant des lieux du pays nantais où les Templiers avaient des intérêts.

Un siècle après la fondation de leur Ordre, les Templiers reçurent des chartes, authentiques cette fois, par lesquelles les princes bretons leur assurèrent la propriété des biens dont ils avaient été gratifiés dans notre contrée.

C'est ainsi qu'en 1201 la duchesse Constance de Bretagne confirma aux Templiers de Nantes la donation de son aïeul Conan III, et qu'en 1217, le duc Pierre Mauclerc et Alix de Bretagne sa femme approuveront solennellement tous les dons princiers faits au Temple en Bretagne avant eux. (Archives de la Vienne, 3, H, 764).

A Nantes même les aumônes faites aux Templiers par de simples seigneurs ou par d'humbles particuliers se multiplièrent durant le XIIIe siècle.

En 1202, Geoffroy, baron de Châteaubriant, leur donne 5 sols angevins de rente payables à Pâques-Fleuries sur les revenus de ses moulins de Châteaubriant (Archives de la Vienne, 3, H, 764).

En 1212, un chevalier appelé Olivier Rajolle et Levine, sa femme, leur concèdent ce qu'ils ont dans l'Ile Boitie en Bouguenais et à l'écluse de Chantenay, plus des vignes, des prés et les moulins de la Roche, (Archives de la Vienne, 3, H, 764).

En 1214, Regnault Bosel, Raoul Brun, Pierre Ledo et Geffroy Bravart leur abandonnant tout ce qu'ils possédent eux-mêmes en l'Ile Boitie. (Anciens Evêcher de Bret, VI, 155)

En 1233, Daniel Le Bariller, sa femme, et Geoffroy, leur fils, leur font don de vingt sols de rente sur une aire située sur le pont neuf d'Erdre, en Saint-Nicolas de Nantes. (Archives de la Vienne, 3, H, 541).

La même année 1233, Guillaume de Saffré, chevalier, leur abandonne la possession des fiefs Brésic, au village de Marinac, en Saffré. (Archives de la Vienne, 3, H, 764).

En 1248, un autre chevalier, nommé Alain de la Roche, leur cède un four banal à Couëron. (D Morice, preuve de l'histoire de Bret, I, 929)

En 1254, Guillaume Jagu, sa femme et son fils Geoffroy leur donnent tout ce qu'ils possédant en l'Ile Boitie. (Archives de la Vienne, 3, H, 541).

Outre ces donations, bien d'autres aumônes furent faites aux Templiers de Nantes dans leurs annexes de Faugaret, Maupertuis et Grée, nous les signalerons en parlant de ces établissements secondaires.

C'est qu'en effet à cette époque grande était chez nous la situation des Templiers; on leur demandait de sceller les actes les plus importants, et leur témoignage était invoqué dans les circonstances solennelles: ainsi, en 1220, le commandeur « ou plutôt comme on disait alors » le précepteur du Temple de Nantes fut appelé dans l'enquête dirigée par le sénéchal du Poitou pour fixer les droits du duc de Bretagne sur le sel, et en 1262, la grand prieur d'Aquitaine fut l'exécuteur testamentaire du baron de Châteaubriant.

On vit bien à Nantes ce qu'était la puissance des Templiers, quand le duc Pierre Mauclerc agrandit l'enceinte murale de cette ville. Le prince fit alors ses fortifications franchir l'Erdre, là même où cette rivière se jette dans la Loire, et englober le Bourg-Main ou quartier de Saint-Nicolas. Il enferma donc nécessairement dans ses nouveaux murs l'établissement du temple, posé, avons-nous dit, au confluent de la Loire et de l'Erdre; mais, loin de nuire aux chevaliers, il leur donna la partie des remparts qu'il faisait construire autour de leur enclos, leur permettant même d'y élever les bâtiments qui leur sembleraient nécessaires, sans néanmoins les obliger à entretenir ses propres fortifications.

Dès lors, le Temple de Nantes se trouva avoir, pour limites: à l'Est, le cours de l'Erdre jusqu'au rateau par lequel cette rivière se jetait dans la Loire;
Au Sud, la muraille de ville baignée par la Loire et défendue par les tours Sainte-Catherine et de Barbacane;
A l'Ouest, la continuation du rempart relié au mur précédent par une tour d'angle, dite plus tard tour du Connétable et comprenant ensuite: la tour Guichard et celle d'Alix de Bretagne;
Enfin, au Nord, la rue du Bourg-Main allant de la porte Saint-Nicolas au pont de la Casserie.
Cette enceinte de l'habitation des Templiers communiquait avec la Vieille Ville par les ponts de Sainte-Catherine et du Rateau.

Les Templiers ne dédaignèrent point de s'occuper de commerce à Nantes: ils construisirent près de leurs ponts ou sur leurs ponts mêmes, des boutiques et magasins qu'ils louèrent ou firent valoir par leurs hommes, et ils disputèrent à l'évêque de Nantes ses droits sur la vente des vins.

En 1226 eut lieu une transaction entre Etienne, évêque de Nantes, et les Frères de la Milice du Temple habitant cette ville: « il fut convenu entre eux que le commandeur de Sainte-Catherine pourrait vendre en détail, chez lui, dix barriques de vin, mesure d'Angers, pendant le ban de l'évêque et du Chapitre, époque à laquelle ces derniers avaient seuls droit de vendra du vin à Nantes; si le commandeur en vendait davantage, sa cave serait saisie par les officiers des regaires et il paierait 10 sols d'amende. »

Devenus riches, les Templiers de Nantes afféagèrent une partie de leurs terres: « c'est ainsi qu'en 1296 leur commandeur céda, moyennant une rente annuelle, à Rialan Le Breton et à Alise, sa femme, une vigne qu'il possédait sur le territoire d'Aigne (aujourd'hui Saint-Sébastien). »

Mais les richesses de l'Ordre du Temple firent son malheur en excitant la convoitise de Philippe le Bel. Ce roi ayant pris la résolution de faire disparaître les Templiers, accusés de crimes nombreux, et de s'emparer de leur fortune, envoya ordre à tous ses baillis de s'assurer des chevaliers de leur ressort. « Les mesures furent si bien prises, que le 13 octobre de l'an 1307 tous les Templiers qui étaient dans le royaume furent arrêtés. » Le roi fit aussi saisir tous leurs biens et nomma des commissaires pour les administrer. Pierre de Bailleux et Jean Robert, chevaliers, furent envoyés en Bretagne pour y recueillir tous les biens meubles et immeubles des Templiers. A peine ces deux commissaires furent-ils arrivés à Nantes, qu'ils se mirent en devoir de faire l'inventaire des effets qui étaient dans le Temple, en présence d'un notaire et de plusieurs témoins. Mais les bourgeois les chassèrent, en leur déclarant que le roi n'avait aucun droit sur ces effets, et que tous les biens des Templiers en Bretagne appartenaient au duc.

« Nous avons dit qu'en 1312 le Concile de Vienne supprima solennellement l'Ordre du Temple et adjugea ses biens aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. »

Dans l'enquête du procès qui précéda cette sentence du Concile il fut fait mention de la commanderie de Nantes dont était alors titulaire un limousin nommé Gérold Le Juge d'Augniac: « le portier de cette commanderie, appelé Thomas, fut accusé de donner du blé aux porcs et du pain de seigle aux pauvres, bien que le précepteur lui eût prescrit de faire régulièrement l'aumône. Ce chevalier, Michel de Benays, qui eut un procès avec l'abbé de Buzay en 1276, et Etienne Hermez vivant l'an 1296 sont les seuls commandeurs ou plutôt précepteurs du Temple de Nantes dont les noms nous soient parvenus. »
Sources: Guillotin de Corson (Abbé) - Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bretagne - Nantes - Librairie Ancienne et Moderne L. Durange - 1902

Ile de la Hanne
Ile de la Loire, en amont de Nantes, à l'entrée du port fluvial qui se nomme aujourd'hui prairie de Mauves. Elle fut séparée en deux par l'évêque saint Félix, au VIe siècle, pour amener l'eau de la Loire le long des murs de la ville. La prairie de la Madeleine, qui en fut détachée, se nommait la petite Hanne. Une charte de Conan, de 1141, donne la Hanne aux Templiers. Il faut en conclure alors que les évêques ont renoncé à ce domaine, ou bien alors que la donation n'était que partielle.
Insula Hania. Hanna, 1141 (H. 460).
Sources: Cartulaire de l'Abbaye de Sainte-Croix de Quimperlé - Annales de Bretagne - Faculté des Lettres de Rennes - Tome II - Rennes - 1886.

Actes Ile de la Hanne
1584 - Livraisons de poudres, pour les entrées des Rois, princes et grands personnages, réceptions des maires, feux de joie, processions et autres cérémonies publiques. Décharge donnée le 1er juin 1584, au garde des munitions, « qui a fourny le jour d'hier, par commandement verbal de messieurs les maire et eschevins, le nombre de cinquante livres de pouldres de munition, pour charger et faire jouer l'artillerye le jour du Sacre. » Même acte du 7 aoùt, suivant, de 102 « livres de pouldres, pour faire jouer l'artillerye du Boulevard de Sainct-Pierre et des murailles Sainct-Laurans pour la venue de Monseigneur le Gouverneur, jeudi dernier, ensemble le nombre de deux livres de salpestre qu'il a fourny pour faire refreschir le vin de la collation présentée audit Seigneur, en la prée de la Grand-Hanne. »

1615 - Aveu rendu par n. h. Pierre Ménardeau à Simon le Cornu, commandeur de Saint-Jean et Sainte-Catherine de Nantes, pour des près en la Grand Hanne, vis-à-vis St-Sébastien.

1626 - Transaction entre Mre Jean Fourché, grand archidiacre de Nantes, la communauté et le sieur Martin Chesneau, par laquelle il est convenu que la maison bâtie par ce dernier, en conséquence de l'arrentement à lui fait par la ville « près la barrière de Richebourg, vers le prez de la Hanne, » relève de l'Archidiaconé.

1655 - Baux passés par Gabriel de la Monneraye, sgr du Verger, de ce qu'il possédait « aux prées de la Grande Hanne et vallée de Doullon »

1661 - 14 août, le maréchal de la Melleraye fit faire les monstres des habitants de la ville et des faubourgs, dans la prée de la Grande Hanne.
Sources: Inventaire sommaire des archives de la ville de Nantes antérieures à 1790 - Série DD, EE, GG.

Nantes Procès des Templiers
Il existait à l'origine dans la ville de Nantes deux commanderies appartenant l'une à l'Ordre des Templiers, l'autre à l'Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Elles portaient les noms de Temple Sainte-Catherine et L'Hôpital Saint-Jean.

En dehors de sa capitale, le Comté nantais renfermait, en outre, quelques autres établissements analogues aux précédents, mais moins importants tels étaient les Temples des Biais, de Clisson, de Maupertuis et de Grée, et l'Hôpital de Faugaret.

Frère Géraud ou Gérard d'Augignac, autrement dit le Juge, sergent du Temple, fut le dernier précepteur de la maison que les Templiers eurent à Nantes; il avait atteint la cinquantaine lorsqu'il comparut devant ses juges en 1311, et il avait déjà subi un interrogatoire à Poitiers; on le trouve à une réception faite, vers 1299, au Temple d'Auzon, qui n'était pas très éloigné de Nantes et, en 1303, à Puyraveau.

La maison de Nantes devait être assez importante, on y faisait l'aumône comme dans toutes les maisons de l'Ordre et c'est le clavaire, frère Thomas, qui était chargé de la distribution des aumônes.

Précepteur de Nantes: 1307, frère Géraud d'Augignac, sergent.
Sources: Trudon des Ormes: Les possessions templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par les hommes de Philippe le Bel et les comminssions pontificales des diocèses de France. La plupart de ces informations sortent des archives départementales, de la bibliothèque nationale et des textes rédigés par Michelet sur le Procès des Templiers.


Nanteuil   (24)

Domaine du Temple de Nanteuil
Département: Dordogne, Arrondissement: Périgueux, Canton: Verteillac, Commune: Nanteuil-Auriac-de-Bourzac - 24


Domaine du Temple de Nanteuil
Localisation: Domaine du Temple de Nanteuil


— Maison du Temple de Nanteuil, il ne reste que des ruines féodales de l'église romane fortifiée, d'ailleurs très mal restaurée au cours des siècle.
— Cette dite Maison du Temple était un Membre de la Maison du Temple de Soulet.

Les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, possédaient au XVe siècle, La Place, lieu-dit, commune de Nanteuil-de-Bourzac.
— La Plazio, 1450 (O.S.J.)
Sources: André Goineaud-Bérard, Templiers et Hospitaliers en Périgord - Editions Pilote 24, février 2002


Nanteuil-Les-Meaux   (77)

Domaine du Temple de Nanteuil-lès-Meaux
Département: Seine-et-Marne, Arrondissement: Meaux, Canton: Meaux-Sud - 77


Domaine du Temple de Nanteuil-lès-Meaux
Localisation: Temple de Nanteuil-lès-Meaux


La maison de Nanteuil dépendait autrefois de la commanderie de La Sablonnière. En 1232, les Templiers possédaient à Nanteuil un bois situé au Tronquoy, « in Trunceio », contenant 83 arpents et demi. Il leur avait été donné, et en partie vendu par Philippe, seigneur de Nanteuil, et Isabelle, sa femme, ainsi qu'il résulte des lettres de P., évêque de Meaux, du mois de juillet de la dite année.

Il est fait mention de la maison du Temple de Nanteuil, dans des lettres de l'official de Meaux, des mois de juillet et mars 1285, par lesquelles un nommé Galo, sergent de cette maison, « serviens domus Templi de Nantholio », et Reclende, sa femme, avaient donné aux frères de la maison du Temple de Choisy, une maison à Nanteuil, près Meaux, « apud Nantholium prope Meldis », et contiguë à la vigne de la maison du Temple.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)


Nantilly   (17)

Seigneurie du Temple de Nantilly
Département: Charente-Maritime, Arrondissement: La Rochelle, Canton: Lagord, Commune: Marsilly - 17


Seigneurie du Temple de Nantilly
Localisation: Seigneurie du Temple de Nantilly


En juin 1220, Jehanne La Borelle donna aux frères du Temple de La Rochelle, pour le salut de son âme et celle de feu Bertrand Borrel, son seigneur, tout son hébergement de Marsilly, maison, treuil et appartenances, à condition qu'elle en conservera l'usufruit.
La seigneurie du Temple de Marsilly est mentionnée en 1260.
Elle se situait dans le bourg de Nantilly où, en 1541, nous retrouvons une maison appelée Le Temple. Elle était contiguë à la maison ou prieuré Saint-Gilles de Nantilly auquel elle appartenait alors.
Jean-Claude Bonnin - Les Templiers de La Rochelle. La commanderie, la chapelle, les fiefs, seigneureries et maisons templières. La Rochelle : J.-C. Bonnin. 2005


Nazareth (Moulin)   (47)

Moulin du Temple de Nazareth
Département: Lot-et-Garonne, Arrondissement: Nérac, Canton: Albret - 47


Moulin du Temple de Nazareth
Localisation: Moulin du Temple de Nazareth


Les Templiers d'Agen ont reçu en donation par le seigneur de Pierre de Nazareth au XIIIe siècle, vers l'an 1219, une partie du moulin de Récaillou, et en 1259, ce même seigneur leur donnait le moulin de Rossinhol.

Les Templiers et en particulier le commandeur d'Argentens et probablement le seigneur de Nazareth, ont construit le moulin de Nazareth.
Sources: Monique Sieuzac, Templiers et Hospitaliers dans le Lot-et-Garonne. Editions Cheminements 2007


Nazelles-Négron   (37)

Domaine du Temple à Nazelles-Négron
Département: Indre-et-Loire, Arrondissement: Tours, Canton: Amboise - 37


Domaine du  Temple à Nazelles-Négron
Localisation: Domaine du Temple à Nazelles-Négron


A Nazelles, quelques biens dépendant de la Maison du Temple d'Amboise, en fait, Nazelles-Négron est une réunion de village, Nazelles et Négron.
C'est à Nazelles que se trouvait les biens du Temple.
Sources: Jean-Luc Aubardier et Michel Binet, Les sites Templiers de France, Editions Ouest-France. 1995


Nerac   (47)

Domaine du Temple à Nérac
Département: Lot-et-Garonne, Arrondissement: Nérac Canton: Nérac - 47


Domaine du  Temple à Nérac
Localisation: Domaine du Temple à Nérac


Nous avons vu avec Argenteins que les Templiers possédaient certains droits dans la ville de Nérac.

Droit de dépaissance donné par Amaneus de Lebet, sont témoins de cette donation: Fraire Bernat Guilhelmi Comendaire de las maisons del Temple d'Aganais, als fraires del Temple d'Argentin; soes a saber à Fraire Gualard de Beresem Comandaire de Corz.
En l'an de l'Encarnacion de Nostre Senhor M. CC. XL. VIII.
Sources: A. Du Bourg, Histoire du Grand Prieuré de Toulouse - Toulouse - 1883.

Domaine du Temple à Nérac
Il y avait en Agenais des Lusignans sur les deux rives de la Garonne, sous les règnes de Philippe-Auguste, roi des Francs de 1180 à 1223, et de ses successeurs. Ils ont fini par une femme au commencement du règne de Louis XV.

Vital de Lusignan (Lausignan) est le contemporain des rois Philippe-Auguste, Louis VIII et Saint-Louis.

Honors du Lusignan, fille de Vital qui précède, et mariée avec Pierre de Lamarque, vend, par contrat de 1242 retenu par Me Elie, notaire d'Agenais, à messire Armand-Raymond de La Mothe, chevalier de la milice du Temple et commandeur d'Argentens, la moitié du moulin de Batpaumes et la moitié de celui de Sourbet, situés en la juridiction de Nérac, pour la somme de cinquante-cinq francs Morlas. M. Denis de Thézan qui nous fournit ces données, ajoute que 543 ans plus tard, le 5 avril 1785, par acte devant M. Bives, notaire de Toulouse, une transaction est passée au sujet dudit moulin de Batpaumes, entre le marquis de Lusignan et M. le grand Prieur des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem de Léaumont, commandeur d'Argentens.

Savary Ier de Lusignan (Louzignan, Lausignan) assiste comme témoin, le 10 à l'issue d'octobre (21 octobre) 1254, au serment de fidélité fait au roi d'Angleterre Henri III et à son fils Edouard, par Géraud V, comte d'Armagnac et de Fezensac. Il donne, en 1264, ses seigneuries, etc., au Temple de Cours, membre d'Argentens, par acte passé devant Pierre Dellac, notaire. En 1270, il fait une donation aux hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem.


Vestiges du donjon de Nérac
Chapelle du Temple d'Argentens


Bernard Ier de Lusignan (Lausenhan) donne aussi, vers 1270, aux Templiers, cent sols sur ce qu'il possède en la paroisse d'Achères et sur la métairie de la porte del Castel, près la rivière de Baïse. Ces biens dépendaient du fief de Meilhan et du membre de Nérac, membre de la commanderie d'Argentens. Peu après, le même Bernard de Lusignan se donne lui-même aux Templiers avec sa terre de Balarc.

Il promet, par conséquent, amour aux frères de la religion, jure de défendre l'ordre en actions et en paroles et de n'appartenir à aucune autre confrérie. Il veut en retour être enseveli dans le cimetière des Templiers. Celui qui est reçu Donné, n'est pas qualifié frère, mais il porte au côté gauche de son vêtement trois branches seulement de la croix de l'ordre. M. Denis de Thézan, qui donne ces détails, cite divers exemples de Donnés contemporains et voisins de Bernard de Lusignan, tels que Hugues de Pardaillan, Bernard d'Andiran, Arnaud de Couture, Rostaing de Padiern, Forton d'Arconques, Arnaud d'Anglades, Arnaud d'Argentens, Forton de Calabé, Guillaume-Arnaud del Poy, Raymond de Lartigue, Constantin de La Veyre, Guillaume del Bosc.

Savary II de Lusignan (Lausignan) et Arnaude de Monlong, sa femme, donnent au commandeur du Temple de Cours, un bois situé dans la paroisse d'Auzac, et appelé lou bosc d'Auzac, confrontant avec le bois de la Couture, appartenant à Seigneron de Mourlet, écuyer, et avec les bois des hommes de Caillac. L'acte est retenu, en 1288, par Bernard Labrouste, notaire de Casteljaloux. On sait que la paroisse d'Auzac'est située entre Casteljaloux et Grignols, à la limite des arrondissements de Nérac et de Bazas.

L'an 1289, la même Arnaude, femme de Savaric de Lusignan (sic), vend au commandeur du Temple d'Argentens, le bois d'Auzac, paroisse du même nom, confrontant avec terre de Seigneron Loubens, écuyer; terres de Raymond Ops, écuyer, et Pélegrine de Loubens, mariés; bois de La Sauvetat de la maison de Cours, et chemin de Casteljaloux. L'acte est passé devant Bernard Cazeneuve, notaire de Bazas.

Raymond de Lusignan (sic), écuyer, et Arnande de Monlong (qui parait être sa mère), donnent par bail à fief à Pélegrin Causel, une terre située dans la paroisse d'Auzac, appelée au Pradias, confontant à la terre de Seigneron Loubens, écuyer, d'une part, la terre du temple de Cours, d'autre; et la terre de Guillaume d'Auzac, de deux parts, sous la rente de sept sols morlas, payable le 1er août. Cet acte est de l'année 1282 et retenu par le même Bernard Lobrouste, notaire.
Sources: Notes historiques sur des monuments féodaux ou religieux du département de Lot-et-Garonne, par Jules de Bourrousse de Laffore. Editeur: imprimerie de F. Lamy Agen 1879


Nesle   (80)

Domaine du Temple à Nesle
Département: Somme, Arrondissement: Péronne, Canton: Ham - 80


Domaine du  Temple à Nesle
Localisation: Domaine du Temple à Nesle


Il n'y aurait rien d'étonnant à ce que les Templiers aient eu quelque habitation en la ville de Nesle. L'abbé De Cagny, après Colliette, désigne la paroisse de Saint-Léonard de Nesle et Morlemont. Ce village se trouve aux portes de Nesle, comme ayant appartenu au Temple ; l'église serait un reste de la chapelle du Temple.

Le même auteur ajoute que, selon toute vraisemblance, les seigneurs de Nesle avaient fondé près de leur ville, deux postes de Templiers, l'un au lieu dit « Frémont », l'autre au midi, au « château Boisset. »
Sources: Trudon des Ormes: Possessions de l'Ordre du Temple en Picardie. Editions Yvert et Tellier. Amiens 1893


Neubourg   (27)

Maison du Temple au Neubourg
Département: Eure, Arrondissement: Evreux, Canton: Le Neubourg - 27


Maison du Temple au Neubourg
Localisation: Maison du Temple au Neubourg


La maison du Temple au Neubourg tenait à celle de la Charité, et se trouvait située dans la grande rue. Il en dépendait certains droits et privilèges dans la ville, et plusieurs autres possessions à l'extérieur.

Une sentence arbitrale rendue en août 1217, par le prieur de Sainte-Geneviève et l'abbé de Saint-Eloi à Paris, reconnaissait aux Templiers la légitime possession, qu'on leur contestait alors, des places de Neubourg, que leur avait concédées Amaury de Thiron, et où ils pouvaient toujours avoir deux boutiques ou échoppes, mais pas davantage. La même sentence les confirmait dans la propriété de la Vigne de la Croix, et de la terre de Ceneilles, tenues du seigneur de Thiron par Arnould Ledesve, à treize deniers de cens par an, et où les Templiers ne pouvaient élever aucune construction.

Enfin, il était reconnu qu'il leur appartenait les maisons de Bray, situées dans cette ville, au Vieux-Marché.
Les Templiers possédaient encore des terres qu'un nommé Gilbert du Plessis leur avait données en 1220, situées hors des murs du Neubourg, et s'étendant jusqu'au grand chemin du côté des Essarts, entre la Croix-Sibille et la Croix-Fichet.

La commanderie avait le droit de faire tenir au Neubourg, tous les quinze jours, sa justice, qu'on appelait le Franc-Astrier. Cette justice se tenait, au XVe siècle, dans une maison située devant la porte du château. Mais le seigneur l'ayant fait démolir pendant les troubles civils pour établir là une place d'armes, le Commandeur transporta le siège de sa justice dans une autre maison rue de Conches, qui portait pour enseigne une croix verte.
Entre autres privilèges dont le Commandeur jouissait an Neubourg, il faut citer celui de pouvoir vendre ou acheter toutes sortes de denrées sur le marché de la ville, sans payer de droits, comme celui de prendre chaque année six livres sur la coutume, et un hêtre dans la forêt.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

La Grange du Temple au Neubourg
A une vingtaine de kilomètres au nord-ouest d'Evreux, la Nationale 13 traverse un hameau de la commune de Ste-Colombe dont le nom, la Commanderie, évoque un établissement fondé à cet endroit par les Templiers, vers le milieu du XIIe siècle. De cette puissante maison, la plus riche de celles possédées par les ordres militaires en Normandie, l'unique vestige monumental est une grange construite à la charnière des XVe et XVIe siècles. Mais si les bâtiments ont presque tous disparu, les dépôts d'archives conservent de nombreux témoignages de l'existence de la commanderie: chartes du Moyen Age, procès-verbaux des visites prieurales et, surtout, terriers et plans du XVIIIe siècle qui permettent d'en esquisser l'histoire agraire. Limité à la partie du domaine située dans la paroisse de Ste-Colombe, cet essai d'archéologie du paysage se propose de mettre en évidence les grandes phases de l'évolution du parcellaire, après en avoir retracé les origines médiévales.


Grange de Neubourg
Grange de Neubourg - Sources image Archéologia


L'excellente gestion des Templiers
A l'origine de la commanderie il y eut un don fait aux Templiers vers 1150 par un très puissant personnage, Richard d'Harcourt, seigneur de Renneville. Cette donation comprenait des droits divers, des terres et peut-être des bâtiments. Mais, comme la plupart des maisons du Temple et de l'Hôpital en Normandie, ce n'est qu'après le début du XIIIe siècle que l'établissement de Renneville prit un réel essor.

A partir de cette époque les dons de terres se multiplient: sept de 1200 à 1209, seize de 1210 à 1219, vingt-trois de 1220 à 1229, dix-sept dans la décennie suivante, pour tomber à cinq entre 1240 et 1249. Que beaucoup de ces dons aient été sollicités ne fait aucun doute, comme le prouvent pour certains d'entre eux la contrepartie financière accordée aux donateurs, et le fait qu'un grand nombre des parcelles données formait enclave dans le patrimoine templier. La volonté de l'ordre de créer des ensembles facilement exploitables apparaît donc clairement. La superficie de ces champs est très variable de quelques vergées à une dizaine d'acres (environ sept hectares; une acre se composait de quatre vergées, une vergée de quarante perches. L'acre équivalait dans la campagne du Neubourg à 74,46 ares).


Grange de Neubourg
Grange de Neubourg - Sources image Archéologia


Où sont-ils situés ?
A Sainte-Colombe bien sûr, et dans les paroisses environnantes: le Tilleul-Lambert, Tournedos, Claville, Sacquenville, Graveron; mais aussi beaucoup plus loin, à la Putenaye, à Angerville, à Glissoles, etc.
Lorsque le mouvement des donations s'essouffle, vers 1240 donc, il est relayé par celui des achats, très nombreux de 1250 à 1270. II s'agit là également de terres qui, souvent, jouxtent des biens du Temple ou sont entourées par ceux-ci.

La volonté des Templiers d'organiser leurs propriétés de façon rationnelle se manifeste aussi par des échanges effectués en majeure partie entre 1220 et 1250; en général, une terre lointaine est abandonnée pour une parcelle plus proche. Ainsi en juillet 1232, les frères Anfroy et Nicolas de Vitot cèdent aux Templiers sept vergées de terre situées devant la porte de St-Etienne de Renneville, contre deux acres et deux perches et demie que ces derniers possédaient à Sémerville.

Le processus de mise en place s'est donc effectué de la façon suivante pendant une première période qui s'est achevée dans la décennie 1240 -1250, les Templiers ont reçu des terres qu'ils se sont efforcés, par une politique d'échanges presque simultanée, d'organiser en un terroir compact, proche du centre d'exploitation. Cette tâche terminée, plus rien ne s'opposait à l'agrandissement du domaine et les achats ont succédé aux dons, devenus rares.


Eglise de Neubourg
Eglise de Neubourg - Sources image Archéologia


Les exploitations sont dispersées comme chez les cisterciens
L'éparpillement de ces dons rendait difficilement concevable un type d'exploitation centralisé. Aussi les Templiers créèrent-ils autour de St-Etienne de Renneville un réseau de fermes-satellites distantes de 2 km (La Gâtine) à 14 km (Bailly) du chef- lieu de commanderie, chacune de ces fermes étant elle-même au centre d'un parcellaire bien rassemblé. A la fin du XIIIe siècle, les maisons dépendant de Renneville étaient au nombre de neuf: Dieu-La-Croisse, le Pommeret, Bailly, Beaulieu, Brettemare, Rublemont, Feugrolles, la Gâtine et alors tout récemment acheté (en 1287), le fief de la Gouberge.
Une telle organisation fait immédiatement songer au système des granges cisterciennes. On peut légitimement penser qu'une cause identique, des donations dispersées, a produit des effets semblables, à savoir, chez les uns comme chez les autres, la multiplication des centres d'exploitation.

Mais contrairement à ce qui s'est un temps produit pour Cîteaux, le dynamisme économique des Templiers n'a jamais été freiné par une Règle qui, condamnant le gain et prônant le retrait dans les déserts, a contraint, dans les premières années de leur existence, les abbayes cisterciennes à vivre en autarcie.
Le souci de meilleure rentabilité que reflète l'organisation agraire des maisons du Temple traduit la préoccupation constante de cet ordre de s'enrichir. Pour ce faire, les Templiers se sont insérés dans les circuits économiques, ont fréquenté foires et marchés (ceux de Pont-de-l'Arche, d'Evreux et du Neubourg, pour Renneville) où ils ont vendu les produits abondants de leurs activités agropastorales ?
Sources Revue Archéologia Nº 27


Neuilly-en-Thelle   (60)

Domaine du Temple de Neuilly-en-Thelle
Département: Oise, Arrondissement: Senlis, Canton: Méru - 60


Domaine du Temple de Neuilly-en-Thelle
Localisation: Domaine du Temple de Neuilly-en-Thelle


Le collège fait dorénavant la jonction entre Neuilly et son ex-hameau « Bellé » Beloy en 1228 et en principe Belloy et Bellay (issus directement du latin Betulletum, bois de bouleaux défrichés par les moines).
Nous pouvons y admirer encore de nos jours une belle ferme, ancienne commanderie de Templiers puis de l'ordre de Malte.
Un incendie, en 1711, consuma la partie sud du bourg et la chapelle rue de Paris fut construite à l'endroit où les flammes s'arrêtérent.

Domaine du Temple de Belle


Domaine du  Temple de Belle
Localisation: Domaine du Temple de Belle


Selon Louis Graves, les Templiers possédèrent un établissement au « Belle » et une croix, portant les armes du Temple, était sculptée dans la chapelle du hameau. En 1231, le chevalier Jean de Fresnoy donne à l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem soixante puis quarante journeaux de terre qui, probablement ajoutés aux biens des Templiers après la disparition de l'Ordre, servent à la fondation d'une ferme de la « Commanderie » proche de la chapelle.

Cette chapelle dont l'origine n'est pas connue, est transmise en 1200 par l'abbaye Saint- Vincent à Gilbert de Sorchi ou de Sorcy. Elle est détruite au cours des guerres du XVe siècle. Reconstruite, elle est érigée en vicariat en 1585, malgré l'opposition pendant quatre-vingts ans des curés de Neuilly-en- Thelle condamnés à payer l'entretien du vicaire. Le monument sera de nouveau détruit en 1809, 1820 et 1828 par des incendies dont les origines sont attribuées à des feux de cheminées.
Sources: Martine Derbois-Delattre - Les fermes médiévales au hameau du « Bellé » à Neuilly-en-Thelle, « Rue de Paris » - Un bel article sur le site de Persée


Neuilly-sous-Clermont   (60)

Maison du Temple de Neuilly-sous-Clermont
Département: Oise, Arrondissement: Clermont, Canton: Mouy - 60


Maison du Temple de Neuilly-sous-Clermont
Localisation: Maison du Temple de Neuilly-sous-Clermont


« In capella domus Templi de Nulhiaco, Belvacensis diocesis »; « domus Templi de Nuyllii. »

Le dernier précepteur de la maison du Temple de Neuilly fut un prêtre nommé frère Jean de Namps ; il est mentionné parmi les témoins de deux réceptions qui eurent lieu, en 1307 et un peu avant, en la chapelle de la maison de Neuilly, réceptions faites par Raoul de Gisy. Il paraît que Hue de Perraud aurait eu un de ses neveux, Pierre, parmi les Templiers de cette commanderie.

Précepteur de Neuilly-sous-Clermont: 1307, frère Jean de Namps, prêtre.
Sources: Trudon des Ormes: Les possessions templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par les hommes de Philippe le Bel et les commissions pontificales des diocèses de France.

Procès des Templiers tome 1 page 569
Vidit eciam recipi, per dictum fratrem Radulphum, fratrem Johannem de Domenecuria servientem, Ambianensis diocesis, in capella domus Templi de Nulhiaco Belvacensis diocesis, non recolit de tempore, presentibus fratribus Johanne de Nans presbytero, Ambianensis diocesis, preceptore tune dicte domus de Nulhiaco, et Roberto le Brioys predicto, ut credit, et fuit servatus idem modus quoad licita et illicita, quem deposuit fuisse servatum in recepcione sua et dicti Tossanez et in predictis omnibus recepcionibus.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.

Maison du Temple de Neuilly-sous-Clermont
La maison du Temple de Neuilly-sous-Clermont était autrefois le chef-lieu d'une petite commanderie, dont dépendait comme membre une maison dans la ville de Clermont.


Commanderie de Neuilly-sous-Clermont
Sources Archives Photographiques (Médiathèque du Patrimoine) CMN: Martin-Sabon, Félix 1897


Le Temple de Neuilly était situé dans la grande rue du village. Il se composait d'un assez grand édifice qui fut incendié vers 1370 par les Anglais qui, alors, occupaient le pays. Vers la fin du XVe siècle, le commandeur Jean Perrin, en fit démolir une partie qui menaçait ruines, et répara le reste des bâtiments qui comptait encore dix grandes chambres.

On aperçoit très nettement différentes étapes de la construction, en bas c'est la construction primitive et au-dessus les bâtiments reconstruit au XVIe siècle par un commandeur de l'ordre de Malte.


Commanderie de Neuilly-sous-Clermont
Sources Archives Photographiques (Médiathèque du Patrimoine) CMN: Martin-Sabon, Félix 1897


On peut voir aussi les ouvertures typique des XIIIe et XIVe siècles qui servent à donner de la lumière au cellier. On voit au ras du sol les contreforts qui soutenaient l'édifice originel qui ont été rognés au XVIe siècle.

Le cellier montre toute son élégante construction en voûtes d'ogives, reposant sur des chapiteaux sculptés supportés au centre par des colonnes circulaires. Il occupait à l'origine toute la surface de la maison. Il n'en subsiste de nos jours que les trois quarts.


Commanderie de Neuilly-sous-Clermont
Sources Archives Photographiques (Médiathèque du Patrimoine) CMN: Martin-Sabon, Félix 1897


La chapelle située à l'étage est bâtie sur des voûtes, ouvertes sur la cour, qui avaient été fermées mais qui fort heureusement ne le sont plus aujourd'hui;

Le plan au sol de la maison se présente comme un vaste rectangle. Elle comprend deux étages sur un cellier à peine enterré tous reliés par un vaste escalier droit, d'un rare beauté. Sur la façade on admire les ornementations de pilastres et les lucarnes rappelant le style du château d'Ecouen.


Commanderie de Neuilly-sous-Clermont
Sources Archives Photographiques (Médiathèque du Patrimoine) CMN: Martin-Sabon, Félix 1897


L'ensemble, très harmonieux, dans un parfait état d'entretien, montre comment une commanderie du Temple, remaniée par les Hospitaliers au XVIe siècle et laissée dans un état de délabrement important au XIXe et au cours du premier XXe siècle, peut et doit être restaurée.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

Maison du Temple de Neuilly-sous-Clermont
Il n'est pas probable que ce fut là la dernière reconstruction de cette maison, car nous lisons dans un précis historique et statistique du canton de Mouy (Oise), sous l'article de Neuilly-sous-Clermont en 1835: Les chevaliers de Malte, et avant eux les Templiers avaient des propriétés à Neuilly. Leur maison bâtie en 1645, est encore debout; c'est une construction solide à fenêtres divisées par des meneaux, à façade décorée de pilastres, à mansardes chargées d'ornements. La chapelle qui subsiste est beaucoup plus ancienne. Elle appartient à l'époque du style ogival à rosaces.


Commanderie de Neuilly-sous-Clermont
Sources Archives Photographiques (Médiathèque du Patrimoine) CMN: Martin-Sabon, Félix 1897


Le Commandeur avait toute justice et seigneurie dans son domaine de Neuilly qui comprenait, au siècle dernier, 110 arpents de terre à labour dans la vallée; 36 arpents de riez sur la montagne; un bois de 20 arpents, appelé le bois de la Commanderie, tenant au chemin des Vaches, et 23 arpents de prairie, nommés le Pré-Pargot et le Prédes-Rozelets.

Un fief, nommé le fief des Cinq-Cheminées, relevait de la maison de Neuilly. C'était une maison située dans la grande rue, et quelques vignes aux lieux dits le Gué du Val et le Triage des Hullins. Ce fier appartenait, en 1600, à un sieur Nicolas Bouffel.
Précis historique et statistique du canton de Mouy (Oise)


Neuvelle-lès-la-Charité   (70)

Seigneurie du Temple de Neuvelle-lès-la-Charité
Département: Haute-Saône, Arrondissement: Vesoul, Canton: Scey-sur-Saône-et-Saint-Albin - 70


Seigneurie de Neuvelle-lès-la-Charité
Localisation: Seigneurie de Neuvelle-lès-la-Charité


Seigneurie de Neuvelle ; Les Templiers y possédaient la seigneurie avec banalité de four, de pressoir, de moulin, des droits de dîmes et une petite ferme.
Sources: César Lavirotte - Mémoire Statistique sur les Etablissements des Templiers et des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bourgogne - Membre de la Société française pour la conservation des Monuments - 1852.

De nos jours ce hameau se nomme Neuvelle-la-Charité
Je me suis très longtemps demandé, quel était le lien entre les possessions templières de Haute-Saône. J'ai trouvé, je le crois. Il y a tout près des possessions de l'Ordre du Temple, cette abbaye de Neuville-la-Charité, une abbaye Cistercienne et l'on sait à quel point les Templiers et les Cisterciens étaient liés.


Neuville-au-Temple (La)   (51)

Maison du Temple de La Neuville-au-Temple
Département: Marne, Arrondissement: Châlons-en-Champagne, Canton: Suippes, Commune: Dampierre-au-Temple - 51


Maison du Temple de La Neuville-au-Temple
Localisation: Maison du Temple de La Neuville-au-Temple


Le commandeur de la Neuville-au-Temple est seigneur de basse, moyenne et haute justice sur les seigneuries de la Neuville, de Dampierre, de Saint-Hilaire et de Saint-Etienne-au-Temple. La seigneurie s'affirme visuellement dans le bâti de la commanderie et son environnement immédiat, notamment dans le logis et les multiples attributs liés à l'exercice de la justice.

La Neuville, c'est-à-dire la demeure, les granges et étables, les cours, le jardin, les près et les terres labourables dont les Bouchenots, le champ Margaine et l'Arbre à la Tombe.

Maison de la Neuville, avec les droits seigneuriaux de Saint-Etienne, le moulin de la Neuville, les chènevières, 100 journées de terres labourables, la censé de Chanteraine, le moulin de Saint-Hilaire, le champ Dame Marguerite et toutes les redevances en dépendant.

En 1792, la Neuville posséde encore des terres, la totalité est de 787 journées, et des près dans vingt-et-un finages différents, de nombreuses maisons, jardins et granges à Chalons et à Epernay, trois moulins à Chalons et aux environs de la Neuville, des vignes aux alentours d'Epernay et divers bois, garennes et chènevières dans plusieurs lieux. Ces documents sont précieux, ils représentent un état photographique du domaine dans ses derniers instants. Les ventes de ces différentes propriétés comme biens nationaux vont entraîner un morcellement du domaine entre plusieurs acheteurs.

Les possessions les plus proches de la maison de la Neuville sont celles de :
Dampierre-au-TempleBien du Temple à Dampierre-au-Temple
Domaine du Temple à Dampierre-au-Temple
,
Saint-Hilaire-au-TempleBien du Temple à Saint-Hilaire-au-Temple
Domaine du Temple à Saint-Hilaire-au-Temple
et
Saint-Etienne-au-TempleBien du Temple à Saint-Etienne-au-Temple
Domaine du Temple à Saint-Etienne-au-Temple
, leur continuité en fait un important domaine presque homogène.

Les autres biens sont dispersés dans un rayon de soixante kilomètres, au-delà d'Epernay, de Vitry-le-François, et de Possesse.

Au nord, ils se limitent à dix kilomètres jusqu'à Livry.
Au XVIIIe siècle ces biens sont répartis dans cent douze villages différents. Leur implantation suit essentiellement les cours d'eau: la Vesle, la Marne, la Coole, la Moivre, la Saulx, l'Auve et la Tourbe. Elle est concentrée autour d'anciennes maisons qui ont été rèunies à la Neuville: Maucourt, Possesse ou Noirlieu. Michel Miguet a établi un rapprochement entre l'organisation des terroirs des maisons d'ordres militaires et celles de Cîteaux « entourées d'un semis d'exploitations annexes, les granges. »

Les Templiers possédaient déjà des bâtiments à la Neuville, avant 1132, qui devaient être les premiers. Il convient de se demander s'il s'agissait déjà d'édifices élevés par les frères ou s'il s'agissait d'anciennes constructions dans lesquelles ils se sont installés provisoirement avant de construire la commanderie. Cette deuxième hypothèse serait la plus valable si l'on tient compte, d'une part, qu'ils venaient à peine d'arriver sur des terres qui ne leur appartenaient pas, et d'autre part, de la cohérence du bâti de la commanderie. La première véritable mention des édifices de commanderie date du terrier de 1547-1548 où il est dit que « au clos et circuit de laquelle, qui contient 14 danrées de terre, il y a maison, chapelle, cour, grange, étables, pressoir, colombier et autres édifices. » Cette maison est le logis seigneurial qui n'est peut-être déjà plus occupé par le commandeur, mais par les fermiers exploitant les terres. Un procès-verbal de réparations de 1688 mentionne la division du logis en trois habitations dont la première se situe du « costé de la chapelle, avec grenier et escurie. » Le terrier de 1718 décrit la cour de la commanderie comme « un enclos de murailles contenant une place où estoit autrefois le château de la Neuville et jardins d'iceluy aujourd'hui en chènevière. » Cette description unique ne nous permet pas d'envisager un logis templier colossal. Il faut se méfier du terme « château » qui peut s'appliquer à une simple demeure rurale.

Un procès-verbal de 1716 mentionne la perte de l'ancien logis incendié et son rétablissement par le commandeur, Jean-Ferdinand de Ricard: « Ledit commandeur nous auroit représenté et justifié par le procès-verbal dressé lors de sa prise de possession (...) que tous les bastiments de ladite Neuville où logent les fermiers éroient incendiez et lesdits lieux de la Neuville absolument détruits et abandonnés, ni restant que quelques pans de murailles calcinés (...) ni aux granges d'icelle qui éroient en totale ruine en force qu'il fut obligé pour y pouvoir faire loger lesdits fermiers (...) de faire bâtir aussitôt sa prise de possession le corps de logis dont il a fait faire les murailles, charpentes, couvertures, planchers, greniers, cheminées, fours, portes, fenêtres, et généralement tout ce qui compose ledit bâtiment qui est entièrement à neuf depuis les fondements: il consiste en une chambre basse à cheminée, dans une autre chambre aussi à cheminée avec un four dans icelle et une écurie à côté de la première dans laquelle est une montée pour aller dans un grenier étant au-dessus desdites trois pièces lequel grenier est fait de planches neufves bien grandes. Le logement joignant étant pour un autre fermier: il consiste de même que le premier en deux chambres basses, écuries et grenier, sur le tout, dans l'une desquelles chambres il y a un four et dans toutes les deux des cheminées, lequel corps de logis est couvert de thuilles creuses toutes neuves et en très bon état. » L'enquêteur confirme l'état des lieux: « avons trouvé que ledit chef-lieu de ladite commanderie est à présent fort logeable pour les fermiers », alors que l'endroit était absolument abandonné et où ne restoit autres choses que les vestiges anciens des bâtiments et des resserts de l'incendie étant survenu peu avant la mort dudit sieur commandeur de Hautefeuille. » Le terrier de 1749 précise l'évènement: « et puis dans laditte cour et en entrant dans icelle sur la droitte il y a un petit bâtiment nouvellement construit lequel sert d'écurie à l'un des fermiers, à l'égard d'un autre bâtiment qui étoit dans laditte cour du costé de la rivière et qui servoit de logement et commodités aux fermiers, il a été incendié en l'année 1699, feu M. l'ambassadeur d'Hautefeuille étant lors commandeur (...), et a pour principalle entrée sur ledit chemin une grande porte avec une petite, et une issue derrière du costé de la rivière. »

La justice se rend sous un « vieux et ancien orme au milieu du tronc duquel est un faucon qui est enfermé par longueur des années. » Dans le cas de la condamnation à mort, celle-ci est effectuée au lieu-dit l'Arbre à la Tombe dont le nom évoque les signes de justice et les fourches patibulaires, détruites pendant les guerres. La prison se trouve dans le: « gros colombier, au milieu (de la grande cour) en forme de tour dessous lequel est la prison voûtée pour les prisonniers arrêtés dans les lieux dépendants de la commanderie. » Ce colombier est « construit de pierre de craye sur cailloutage couvert de thuilles plattes. »

Cette disposition n'est pas anodine, le colombier est un puissant symbole seigneurial présent dans de nombreuses commanderies. Ces descriptions datent toutes du XVIIIe siècle; or une mention antérieure cite, en 1688, une « petite tour: au coing du costè de Saint-Etienne, convient y poser une porte fermant à clef affin d'y conserver les prisonniers. » Cette tour, du fait de son emplacement, ne peut être confondue avec le colombier qui existe déjà au XVe siècle. On peut se demander s'il y a eu déplacement de la prison de la petite tour vers le colombier entre les XVIIe et XVIIIe siècles, ou s'il y a eu simultanément deux prisons, ce qui se rencontre dans de nombreuses commanderies, notamment à Chevru.

La première mention de la chapelle date du terrier de 1547-1548 qui relate qu'elle est située dans l'enclos de commanderie avec les autres édifices. C'est le cas le plus fréquent, mais parfois, plus tardivement, la chapelle est déplacée à l'extérieur de l'enclos, conséquence du désintérêt croissant des commandeurs pour la fonction spirituelle. De même que pour le logis seigneurial, aucun texte ne nous renseigne sur la date d'élévation de cet édifice. Très tôt, dès 1139, le Temple a obtenu, d'Innocent II, l'autorisation d'élever des chapelles privées à l'usage de ses frères (R. Pernoud, Les Templiers, Paris, P.U.F., 1974, p. 37), privilège renouvelé en 1145. La construction de la chapelle de la Neuville doit vraisemblablement remonter à ce XIIe siècle, moment où la ferveur religieuse de l'ordre est la plus forte. Cette chapelle est située « dans la cour du costé du levant, dédiée sous l'invocation de saint Jean-Baptiste. »

Il faut retenir que la chapelle de la Neuville était édifiée à l'est de l'enclos, le long de l'enceinte qu'elle interrompt. L'installation de barreaux à la fenêtre donnant sur l'extérieur montre que, sans s'être fortifiée, la Neuville se protégeait des intrusions, du moins au XVIIIe siècle. Rien ne permet de dire si son chevet était orienté, mais c'est fort probable. Nous n'avons non plus aucune indication sur son plan et ses dimensions. Tout porte à croire qu'elle ne différait guère des nombreuses petites chapelles templières et hospitalières à plan rectangulaire et à chevet plat ou semi-circulaire éclairé par trois petites baies. L'unique mention de son ornementation date de la visite de 1716 et concerne la voûte: « entièrement parée de platteaux de bricques. »
Sources: Hélène MAIGRET — La commanderie de Neuville-au-Temple (Marne) étude du temporel et perspectives archéologiques

Commune de Dampierre-au-Temple, près Châlons-sur-Marne (Par Trudon des Ormes)
La maison de la Neuville « domus Templi de Nova villa, juxta Cathelanum », « apud Novam villam, Cathalaunensis diocesis », « Noyvella ante Cathalaunum », paraît avoir eu une certaine importance, à en juger par les diverses mentions qui en sont faites dans le Procès; elle avait chapelle.

Les Templiers possédaient déjà des bâtiments à la Neuville, avant 1132, qui devaient être les premiers. Il convient de se demander s'il s'agissait déjà d'édifices élevés par les frères ou s'il s'agissait d'anciennes constructions dans lesquelles ils se sont installés provisoirement avant de construire la commanderie. Cette deuxième hypothèse serait la plus valable si l'on tient compte, d'une part, qu'ils venaient à peine d'arriver sur des terres qui ne leur appartenaient pas, et d'autre part, de la cohérence du bâti de la commanderie. La première véritable mention des édifices de commanderie date du terrier de 1547-1548 où il est dit que « au clos et circuit de laquelle, qui contient 14 danrées de terre, il y a maison, chapelle, cour, grange, étables, pressoir, colombier et autres édifices. » Cette maison est le logis seigneurial qui n'est peut-être déjà plus occupé par le commandeur, mais par les fermiers exploitant les terres.

Un procès-verbal de réparations de 1688 mentionne la division du logis en trois habitations dont la première se situe du « costé de la chapelle, avec grenier et escurie. »
Le terrier de 1718 décrit la cour de la commanderie comme « un enclos de murailles contenant une place où estoit autrefois le château de la Neuville et jardins d'iceluy aujourd'hui en chènevière. » Cette description unique ne nous permet pas d'envisager un logis templier colossal. Il faut se méfier du terme « château » qui peut s'appliquer à une simple demeure rurale.

Nous venons de dire que le précepteur ou maître de la baillie du Temple de Chalons était venu à la Neuville, en juin 1283, pour des réceptions; il y avait alors comme chapelain de la commanderie un frère André de la Roche ou des Roches, que l'on retrouve cité dans la suite.

C'est en 1291 ou 1292, que fut reçu, à la Neuville, un chevalier déjà citer, Humbert de Saint-Georges, sur l'ordre du visiteur de France, Hue de Perraud, par le chevalier du Temple Jean Adémar ou de Mars, alors précepteur de la baillie de Payns et plus tard, croyons-nous, de celle de Ruetz « Procès, tome I, page 406, et tome II, page 366. »

C'est en 1291 ou 1292, que fut reçu, à la Neuville, un chevalier déjà citer, Humbert de Saint-Georges, sur l'ordre du visiteur de France, Hue de Perraud, par le chevalier du Temple Jean Adémar ou de Mars, alors précepteur de la baillie de Payns et plus tard, croyons-nous, de celle de Ruetz « Procès, t. I, p. 406, et t. II, p. 366. »

Procès des Templiers, tome I, page 406
Eisdem die et loco, fuit adductus ad presenciam eorumdem dominorum commissariorum frater Humbertus de sancto Jorio miles, preceptor baillive Cathelanensis (Châlons-sur-Marne), testis suprajuratus, ut deponeret dictum suum, etatis circiter L annorum; non deferens mantellum ordinis, quia dimissit ipsum in concilio Senonensi cum pluribus aliis, et postea fecit sibi radi barbam, et fuit inquisitum cum eo per dominum episcopum Parisiensein et absolutus et reconciliatus ab eo.
Ipse autem receptus fuerat in domo Templi de Nova Villa juxta Catbelanum, per fratrem Johannem Ademari quondam militem, tunc preceptorem ballive vocate de Paganis, in festo Nativitatis beati Johahhis Baptiste proximo preterito fuerunt XVIIII vel XX anni, in capella dicte domus, inter primam et terciam, presentibus fratribus Andrea de Rocha, presbitero quondam, Hugone de Gabilone milite, quem crédit esse vivum, Johanne de Aubon serviente et aliquibus aliis de quorum non recordatur nominibus, in hunc modum; nam receperunt eum ad participacionem bonorum ordinis et panem et aquam et pauperem vestitum ordinis[...]
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 — Imprimerie Nationale — Paris — M. DCCC. LI.

C'est encore sur l'ordre du même visiteur qu'un sergent du Temple, nommé Vincent, aurait procèdè, en 1293, à une réception à la Neuville « Schottmuller, tome II, page 24. G. Procès, tome I, page 407 »

Procès des Templiers tome II, page 366
Item in presencia religiosi viri fratris Laurencii de Nannetis ordinis Predicatorum, commissarii dicti inquisitoris, nostrum notariorum et testium infrascriptorum, anno, indicione, mense, die et pontificatu predictis, frater Ymbertus de Sancto Jorio miles, etatis quadraginta annorum, juratus eodem modo de se et aliis in causa fidei dicere veritatem, et interrogatus de tempore et modo sue recepcionis, dixit perjuramentum suum quod receptus fuit apud Novam Villam Cathalaunensis diocesis (Châlons-sur-Marne) novem anni vel circa sunt, per fratrem Johannem Ademari militem dicti ordinis, de precepto fratris Hugonis de Paraudo, presentibus fratre Ymberto de Crimen, ut videtur sibi, et quibusdam aliis de quorum nominibus non recordatur [...]
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 — Imprimerie Nationale — Paris — M. DCCC. LI.

Quant à Humbert de Saint-Georges, il eut plusieurs fois l'occasion de recevoir, en cette maison où lui-même avait été admis, par exemple en 1301; parfois aussi, il ne fit qu'assister à des réceptions, comme à celle faite en 1304 par le précepteur du Temple de Reims « Procès, tome I, page 407; Schottmuller, tome II, page 181 », en la présence de frère Gaubert, précepteur de Merlan, ou lorsque Aimon, maréchal de l'Ordre, vint recevoir, en 1303, à la Neuville, son propre neveu « Procès, tome I, page 408; Schottmuller, tome II, page 180 »; ou encore, quand le précepteur de France vint, en cette même année, pour recevoir, lui aussi, un neveu « Procès, tome I, page 408; Schottmuller, tome II, page 207. Ici, le chapelain André de la Roche est dit frère André de Vienne. »

La Maison du Temple de la Neuville n'est pas citée seulement dans le Procès ; il en est également fait mention dans le Journal du trésor du Temple auquel nous avons déjà fait des emprunts.
On trouve, par exemple, à la date du 4 juillet 1295, entre deux mentions relatives aux précepteurs du Hainaut et de Barbonne (51), un versement fait par le précepteur de la Neuville « de preceptore Noville », un autre fait au nom de ce précepteur le 5 février 1296, par Guillaume, son clerc, et la même année, le 4 juillet, le précepteur de la Neuville est de nouveau inscrit pour une somme, entre les précepteurs de Reims et de Doux: Sources: Mémoire sur les opérations financières des Templiers, par M. Léopold Delisle, pages 176, 199, 210.

Pour cette maison de la Neuville, se reporter au livre de M. Edouard de Barthélémy: Diocèse ancien de Châlons-sur-Marne.
Sources: Trudon des Ormes: Les possessions templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par les hommes de Philippe le Bel et les comminssions pontificales des diocèses de France. La plupart de ces informations sortent des archives départementales, de la bibliothèque nationale et des textes rédigés par Michelet sur le Procès des Templiers.


Nice   (06)

Maison du Temple de Nice
Département: Alpes-Maritimes, Arrondissement et Cantons: Nice - 06


Maison du Temple de Nice
Localisation: Maison du Temple de Nice


Les documents qui nous sont parvenus de la Commanderie du Temple de Nice et de Grasse sont peu nombreux ; sept articles d'inventaire ont suffi pour en donner l'analyse. Mais un catalogue de leurs archives, dressé par les Hospitaliers au XVIIIe siècle, nous a permis de reconstituer à peu près le fonds des Templiers pour Nice, Grasse et Biot, où ils avaient des propriétés.

Les chevaliers du Temple possédaient également des biens dans les arrondissements actuels de :
GrasseBien du Temple à Grasse
Domaine du Temple à Grasse
,
Puget-ThéniersBien du Temple à Puget-Théniers
Domaine du Temple à Puget-Théniers
,
RigaudBien du Temple à Rigaud
Domaine du Temple à Rigaud
,
Touët, il y a deux touët: Touët-de-l'Escarène et Touët-sur-Var ?
TournefortBien du Temple à Tournefort
Domaine du Temple à Tournefort
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Villars-sur-VarBien du Temple à Villars-sur-Var
Domaine du Temple à Villars-sur-Var
,
la PenneBien du Temple à la Penne
Domaine du Temple à la Penne
,
CuébrisBien du Temple à Cuébris
Domaine du Temple à Cuébris
,
CollonguesBien du Temple à Collongues
Domaine du Temple à Collongues
,
Saint-Etienne-de-TinéeBien du Temple à Saint-Etienne-de-Tinée
Domaine du Temple à Saint-Etienne-de-Tinée
,
Saint-Dalmas-le-SelvageBien du Temple à Saint-Dalmas-le-Selvage
Domaine du Temple à Saint-Dalmas-le-Selvage
,
Saint-Sauveur, il y a trop de Saint-Sauveur dans les Alpes-Maritimes ? Je pencherais pour un cartier de Nice ?
Cependant nous n'avons trouvé aucune trace de papiers provenant de ces Commanderies.

Dès l'année 1129, la commanderie de Nice se constituait. En 1135, l'évêque de Nice céda des biens considérables à l'Ordre du Temple et le chevalier Arnald fut envoyé de Rome pour prendre possession de la nouvelle commanderie; Pierre de Nice lui abandonna en 1144, les revenus de l'église de Gastes ou Gattières.

La pièce la plus ancienne remonte à 1193. C'est un acte de vente de deux terres sises Aubessane, terroir de Nice, faite par Pierre Riquier (1) au Commandeur, qui était propriétaire aux quartiers de l'Impeirat, de Fontgueirande, de Crémat de Champlong et sur les bords du Var (2).
1. Archives des Alpes-Maritimes H. 1516.
2. Archives des Alpes-Maritimes H. 1407-1412, 1416.


En 1211, Bertrand, évêque d'Antibes, lui donne dans la ville de Grasse, l'église Saint-Jacques et un cimetière; il achète ou reçoit en don des terres sises aux quartiers de Placassier, de Saint-Laurent, de l'Etang, etc... (3)
3. Archives des Alpes-Maritimes H. 1407-1412, 1416.

Le droit d'asile, dont jouissait l'église Saint-Jacques, fut l'occasion d'un procès qui ne dura pas moins de douze ans. Le 12 mars 1294, un criminel, qui s'y était réfugié, est enlevé par les officiers de l'évêque. Au nom des privilèges de l'Ordre, le Commandeur fait sommer ledit évêque de lui rendre son prisonnier. Le 17 du même mois, d'abord, puis le 8 avril, la sommation est répétée sans succès.
Enfin, le 20 juin - 1306, des lettres du juge mage de Nice obligent les officiers à donner satisfaction aux chevaliers (4).
4. Archives des Alpes-Maritimes H. 1508.

Le Commandeur de Nice et de Grasse était seigneur de Biot, par suite de la donation à lui faite, en mars 1209, par Alphonse II, comte de Provence, du château et de la ville en toute juridiction, sans aucune réserve.

Il reçoit, en 1242, d'Isnarde de la Pêne, la cinquième partie de la moitié de Clausonne; en 1288, de Geoffroy de la Pène, la quatrième partie dudit terroir.
Sources: Inventaire Sommaire des Archives Départementales antérieures à 1792 Rédigé par M. Henri Moris, Archiviste. Alpes-Maritimes - Archives Ecclésiastiques - Série H. - Nice, 1893

Maison du Temple de Nice
La plupart des historiens font remonter à l'année 1135 la fondation de la maison du Temple de Nice. Mais leur opinion ne repose sur aucun fondement. Ils ont pris pour un Templier cet Arnaud qui reçut, au nom de l'Hôpital, en 1135, une donation de l'évêque de Nice. Peut-être l'ont-ils confondu avec Arnaud de Bedos, maître régional de la milice, dont nous savons qu'il déploya une grande activité, à partir de 1136, dans la vallée du Rhône. Il n'est pas exclu cependant que ce soit vraiment un autre Arnaud, évêque de Nice à partir de 1151, qui ait appelé le Temple dans cette ville pendant la durée de son épiscopat. Ledit Arnaud avait déjà favorisé, en effet, l'installation de l'Ordre à Richerenches alors qu'il n'était encore que sacristain d'Orange. Son zèle en faveur de l'Ordre, qui fut déterminant sur la rive gauche du Rhône ne put se démentir à Nice, où tout était encore à faire en faveur de celui-ci. Malheureusement il ne se trouve aucun texte pour appuyer une telle hypothèse.

Si l'on s'en tient aux seuls documents contrôlables, les Templiers n'apparurent à Nice qu'en mai 1193 comme acquéreurs de certains biens appartenant à Pierre Riquier et contigus à la « maison du Var » (aux environs de Saint-Laurent-du Var), tenue par les Hospitaliers. Il n'est pas encore question alors de la maison du Temple, et les biens de Pierre Riquier furent vendus à un simple frère de la milice. La « maison du Temple » de Nice et son premier précepteur connu, Guillaume Geoffroi « del Muoil », ne sont mentionnés qu'au début du XIIIe siècle, dans un acte du 10 juillet 1202 passé « ad Cavalariam. » Mais cet acte nous révèle que l'Ordre possédait aux abords de Nice, à Saint-Pons et à Lympia, des biens que nous ne voyons pas tomber en son pouvoir dans l'intervalle (entre 1193 et 1202) et dont l'acquisition, par conséquent, peut fort bien se situer avant 1193. Un historien de Nice parle à ce sujet d'une charte de 1154 d'après laquelle les templiers auraient eu une maison dans la ville même. Encore que la chose soit possible, étant donné que la date coïncide avec la présence de l'évêque Arnaud à Nice, nous ne pouvons en faire mention que sous réserve car l'auteur, souvent douteux, ne cite aucune référence. Le fait que le grand maître de l'Ordre, Hugues Geoffroi, ait été témoin, en 1176, au traité conclu par les consuls de Nice avec les comtes de Provence, à Nice même, ne signifie pas, non plus, que l'Ordre fut alors établi à demeure dans ce pays.

De Nice, terme de leur marche vers l'Est, les Templiers se répandirent largement de chaque côté du Var. Ils se fixèrent notamment à Grasse, Biot et Rigaud et y établirent de nouvelles commanderies. Ces commanderies jouirent d'une large autonomie bien que la maison de Nice restât leur préceptorale et qu'elles eussent souvent un administrateur commun appelé « commandeur de Nice-Grasse-Biot. »

On ne possède que fort peu de renseignements sur les acquisitions effectuées directement par la commanderie de Nice. Nous avons par contre des détails assez précis sur le développement des maisons de Grasse, Biot et Rigaud.
Sources: Joseph Antoine Dubec - Les Templiers et les Hospitaliers en Provence et dans les Alpes-Maritimes - Mercure Dauphinois - 2001

Maison du Temple de Nice
Un hôpital peut également avoir été attaché à la maison de Nice à la fin du XIIIe siècle (1). Certes, la situation provençale paraît loin de celle de l'Italie, où les Templiers gérèrent de nombreux hôpitaux, ou bien de celle de Provins par exemple, où deux maisons de charité furent encore sous la direction de l'ordre (2). Mais ces rares mentions ne peuvent être négligées, d'autant plus que les Templiers, accusés d'avarice et d'inaction, purent remettre l'assistance à l'honneur sous la maîtrise de Jacques de Molay (3). Dès 1274, le mémoire rédigé en Provence à l'attention de la délégation du IIe concile de Lyon, insiste clairement sur les mérites de l'ordre en faisant valoir que les pèlerins, les pauvres, les orphelins, et même les femmes enceintes bénéficiaient d'aumônes et de soins spécialisés dans les maisons de l'ordre (4). Au total, il semble bien que l'Hôpital comme le Temple aient rempli - bien que sans zèle excessif - la mission qui leur était confiée, dans la mesure où la défense des populations comme l'assistance ne faisaient pas partie de leurs fonctions premières en Occident.
1. En 1274, un acte est passé « in domo ospitalis Templi », J.-A. Durbec, « Les Templiers dans les Alpes-Maritimes », p. 38. En avril 1300, les Hospitaliers obtiennent également de Boniface VIII, un hôpital, situé en bordure du Var, dans le diocèse de Nice, et destiné à accueillir les voyageurs utilisant le cours d'eau, G. Digard et alii, Les registres de Boniface VIII, nº 3587.
2. F. Bramato, Storia, p. 156, donne une liste d'une dizaine de villes d'Italie centro-septen-trionale dans lesquelles les Templiers possédèrent un hôpital. A Provins, l'un des deux hôpitaux était dédié à Marie-Madeleine, F. Bourquelot, « Notice sur le cartulaire des Templiers de Provins », BEC, t. 19, 1858, p. 175.
3. Les témoignages fournis par les frères lors du procès s'accordent notamment sur le maintien de cette vocation, A. Demurger, Jacques de Molay, p. 132-133.
4. P. Amargier, « La défense », p. 498.

Sources: Damien Carraz - l'Ordre du Temple dans la Basse Vallée du Rhône - 2005. Lyon

Maison du Temple de Nice
Si le premier commandeur de Nice est connu seulement pas un acte de 1202, les Templiers possédaient des biens longtemps auparavant si l'on en juge par la mention rapportée par les bénédictins auteurs de la « Gallia christiana »

En 1135, Pierre, évêque de Nice, comble les Templiers de ses libéralités et leur fait de nombreux dons tant dans la ville que dans les environs (1). Nous n'avons pas plus de détails, mais il faut admettre que les Templiers étaient installés à Nice dans le courant du XIIe siècle puisqu'au mois de mai 1193, Pierre Riquier vend aux Templiers de Nice pour la somme de 1.300 sous génois, deux pièces de terre situées à Sainte-Marguerite et contiguës à la maison du Var (2).
1. Gallia Chritiana nova. t, III, col. 1279. Le cartulaire de Nice ne parle que des Hospitaliers.
2. Marseille. Archives Départementales, 56 H, ancienne cote 106.


Les Templiers de Nice eurent des biens éparpillés à travers toute la région touchant Nice et formant actuellement la superficie de la ville. Malgré la diversité des lieux, les templiers remembrèrent leur domaine au fur et à mesure des acquisitions. C'est ainsi que la 10 juillet 1202. Guillaume Geoffroi, commandeur de Nice échange avec l'abbé de Saint-Pons de Cimiez un jardin situé à « Lympia, » contre une part du Puy Saint-Martin, près de Saint-Pons. L'abbé vend en plus pour 10 livres génoises une autre part du Puy (2).
2. Marseille. Archives Départementales, 56 H, ancienne cote 106.

A Nice, les Templiers se trouvaient propriétaires « ad Cremat » (2), de la Boule Noire (3), de Caucade (4), de Molin (5) sur le Paillon, de Longchamp (4).
2. Marseille. Archives Départementales, 56 H, ancienne cote 106.
3. Marseille. Archives Départementales, 56 H, ancienne cote 107.
4. Nice. Archives Départementales, H. 1510.
5. Nice. Archives Départementales, H. 1511.
6. Marseille. Archives Départementales, B 289.


Les Templiers de Nice connurent bien des démêlés avec les évêques et le clergé. Ainsi, le 25 mars 1269. Pierre Girard, commandeur du Temple de Nice s'associe avec B. Suca, commandeur des Hospitaliers, pour protester contre l'évêque qui veut les faire participer aux frais de passage d'un cardinal (2). D'un autre côté lés Templiers firent l'objet d'une protection de la part des comtes de Provence, aussi les frères surent le rendre. Ils furent pratiquement toujours aux côtés des souverains pour les grandes décisions, ainsi que nous le voyons pour le traité de Tarascon. Le XIIIe siècle vit l'union de Nice à la Provence. Le comte Alphonse II confirma alors les privilèges de la ville le 9 avril 1211 et comme témoin de cet acte nous voyons Pons Fabre commandeur de Nice en compagnie du frère Jean de Gallus (6). Les possessions des Templiers de Nice se portèrent dans la région de Puget-Théniers.
Nous trouvons quelques services à:
Touet sur Var,
23 à Saint Dalmas,
15 à Tournefort,
3 à Villars,
1 à Saint-Sauveur,
1 à Saint-Etienne de Tinée.
2. Marseille. Archives Départementales, 56 H, ancienne cote 106.
6. Marseille. Archives Départementales, B 289.

Sources: Laurent Dailliez - Les Templiers en Provence - Alpes-Méditerranée - Editions - Nice 1977.

Maison du Temple de Nice
Profitant de la minorité de Raymond Bérenger IV qui commença à régner sous la tutelle de sa mère, Garsende, Nice se déclara indépendante, et fut amenée à un nouveau traité (22 août 1210) avec le comte de Provence en présence du commandeur du Var, Raimond, de Laugier et de Rlacas de Carros, de Pons Fabri, commandeur des Templiers, de François de Pontevez, etc. Le parti indépendant ayant à sa tête Miron Badat repoussa la flotte génoise avec tant d'énergie, qu'il lui fit prendre le large.

En 1238, Raymond Bérenger, chez les Cordeliers de Sisteron, nommera Romée gadiateur de son testament. Celui-ci fera confirmer en 1239 Arnaud de Villeneuve, son neveu, dans la possession de Traus et des Ares, fera rentrer Arles dans le devoir, dictera des lois aux ambassadeurs de Gênes (1239), aplanira en 1242 certaines discussions entre le prévôt d'Antibes et le chapitre, et choisira Vence pour y vider un différend juridictionnel, entre un commandeur des Templiers et l'archevêque d'Embrun. - Les évêques de Vence, de Glandèves et de Sénez seront les arbitres.
Sources: L'Abbé Eugène Tisserand - Histoire civile et religieuse de la Citée de Nice et du Département des Alpes-Maritimes. Nice 1862

Maison du Temple de Nice
En 1176, Alphonse Ier, roi d'Aragon, devenu comte de Provence, marcha à son tour contre Nice; mais, éclairé par la catastrophe de son prédécesseur, il se contenta de bloquer la place, qui, réduite par la famine, finit par capituler. Alphonse lui accorda paix, pardon, protection et confirmation à perpétuité du consulat, promettant, avec serment, de maintenir le municipe dans toute son intégrité. Les consuls, à leur tour et au nom des habitants, s'obligèrent à payer au roi 25,000 sols melgoriens pour frais de guerre, et un tribut annuel de 2,000 sols de la même monnaie, pour droit d'albergue. Plus tard, ce monarque permit aux consuls de renouveler avec la république de Pise leur alliance, qui datait déjà de soixante ans, et qui avait été jusque-là autant politique que commerciale. Ces concessions prouvent l'étendue des privilèges dont jouissaient les Niçards.

Dans ce dernier siège s'étaient distingués les frères Hospitaliers et les Templiers établis à Nice depuis 1135. Ces derniers occupaient, dans l'intérieur de la ville, un grand monastère voisin d'une rue appelée alors d'un nom grec, Seleya, aujourd'hui la Grand-rue. Ils possédaient en outre dans le territoire de Nice deux autres établissements: le premier, dont on reconnaît encore les ruines sur la colline « dei Serroi Soubranoi », au bord du Var, était destiné à secourir les voyageurs obligés de traverser ce dangereux torrent, qui coulait alors à travers de sombres forêts; le second, situé au lieu qui porte toujours le nom du Temple, entouré de jardins délicieux, servait de maison de plaisance aux prélats, barons et seigneurs. Près de cet emplacement, au milieu de vertes prairies et de superbes ombrages, coule encore une fontaine à laquelle les Templiers ont laissé leur nom. On croit communément que ces eaux, qui fertilisent la campagne environnante, sont celles qui arrivaient à Cimiez par son aqueduc romain.

Un troubadour du IIIe siècle, qui a chanté la source du Temple, nous apprend, avec Tacite, que Julie Procille, mère d'Agricole, s'y était retirée au temps des guerres civiles, et qu'elle y fut faite prisonnière par les troupes d'Othon. La villa des Templiers existe encore en partie dans la propriété des héritiers Massiglia. On y retrouve l'oratoire, une portion des murs de cage et de vastes souterrains.
Sources: Revue Contoporaine Neuvième année - 2e série - Tome Quizième - Paris 1860.

Nice
Ce dernier siège avait mis en relief le courage des Templiers, établis à Nice depuis 1135. Ils occupaient dans la ville un vaste monastère voisin de la rue Seleya, et dans la campagne deux maisons, l'une hospitalière, l'autre toute de plaisance. La première, dont on reconnaît encore les ruines sur la colline « dei Lerroi Soubranoi », au bord du Var, était destinée à aider et secourir les voyageurs au passage de ce dangereux torrent, qui traversait alors d'épaisses forêts. La villa, située au lieu qui continue à porter le nom de « Temple », entourée de jardins délicieux, servait aux plaisirs des prélats, barons et seigneurs. Près de là, au milieu de vastes prairies et de superbes ombrages, coule encore une fontaine à laquelle les Templiers ont laissé leur nom.
La villa des Templiers étale encore ses ruines dans l'héritage des Massiglia.
Sources: Joseph Napoléon Fervel - Histoire de Nice et des Alpes Maritimes - Paris 1802

Maison du Temple de Nice
Les Templiers étaient à l'apogée de leur gloire. Ils se trouvaient seigneurs souverains dans les pays qu'ils avaient créés, et pour y attirer des habitants, ils leur accordaient de larges libertés, comme le prouve la charte par laquelle ils donnent aux habitants de Saint Martin-d'Entraunes, en 1187, le droit d'élire leurs consuls et de s'administrer par eux-mêmes, moyennant le paiement des redevances féodales. Toutes les communes soumises aux abbayes ou aux évêchés eurent une large part à cet élan de liberté qu'imprima le traité de Nice.

Alphonse-le-Jeune étant venu à Nice, le 7 novembre 1188, pour renouveler le traité de 1176, avait pris son logement dans la magnifique commanderie des Templiers.
Sources: L'Abbé Eugène Tisserand - Histoire civile et religieuse de la Citée de Nice et du Département des Alpes-Maritimes. Nice 1862.

Maison du Temple de Nice
Raimond de Villeneuve, dominicain, qui avait souvent prêché à Grasse, fut promu au siége de cette ville. - Il inaugura son épiscopat par une transaction avec Geoffroy de Grasse, commandeur des Templiers de Nice, Grasse et Biot (district d'Aix). L'évêque de Vence, Guillaume, et Rostang de Rostang de Scopis, grand commandeur de la province d'Aix, sont choisis pour arbitres (3 janvier 1246). L'acte se passe à Antibes, dans le palais curial de l'église Ste-Marie, sous le portique.
Sources: L'Abbé Eugène Tisserand - Histoire civile et religieuse de la Citée de Nice et du Département des Alpes-Maritimes. Nice 1862.

Maison du Temple de Nice
Les Génois aident le roi d'Aragon. Les Pisans sont battus par l'amiral génois, Ogier de Vinto, à la hauteur d'Antibes (1170), pendant que le roi Alphonse, avec une courageuse persévérance, et habitué à cette guerre de montagnes, conquiert, l'un après l'autre, les forts et les châteaux, et se fait reconnaître dans l'Assemblée des Etats, à Aix. Seulslc comte de Forcalquier et le dauphin de Viennois ne déposèrent pas les armes. Nice toujours serrée de près par les Guelfes génois postés à Villefranche et à Monaco, surveillait dans ses propres murs la faction opposée soutenue par l'évêque, qui demandait même au Saint-Siége (H 74) à ce que son évêché, distrait d'Embrun, fut rattaché à la métropole de Gênes nouvellement créée. Les Grimaldi, tout puissants à Gênes, avaient deux des leurs cardinaux. Grimaldi, leur frère, était amiral de Gênes et seigneur de Monaco et de Grimaud. Les autres Grimaldi avaient les évêchés de Fréjus, d'Antibes et l'abbaye de Lérins.
Sources: L'Abbé Eugène Tisserand - Histoire civile et religieuse de la Citée de Nice et du Département des Alpes-Maritimes. Nice 1862.

Maison du Temple de Nice
Les Grimaldi, tout puissants à Gène, avaient deux de leurs cardinaux. Grimaldi, leur frère, était amiral de Gène et seigneur de Monaco et de Grimaud. Les autres Grimaldi avaient les évêchés de Fréjus, d'Antibes et l'abbaye de Lerins.

Les Génois, qui régnaient en souverains jusqu'aux portes de Nice, venaient d'élever aussi à Mont-Olive, près de l'église Saint-Jean, une commanderie de Templiers. Ils se croyaient si solidement établis dans le comté de Vintimille, qu'ils avaient enfin donné à ce siège un évêque dont il était privé depuis 1160. Il se nommait Etienne.

Les Gibelins de Nice avaient donc tout sujet de trembler. En effet, au mois de juin de l'année 1176, le roi d'Aragon, aidé des Grimaldi, parut sur les bords du Var. Il menait avec lui ses frères, Sanche et Raimond Bérenger; Arnaud de Villeneuve, réconcilié avec son parti; le sieur Blacas d'Alluis, Arnaud de Palara, Guillaume d'Alcara, Boniface de Castellane, autre Blacas de Sisteron et Pierre son frère, Porcelet d'Arles, Raimond de Cambord, Bérenger de Sainte-Eugénie, Guillaume d'Ese, Rodrigue de Callian et Raimond de Grasse. Les consuls Pierre Riquier et Bertrand Badat s'étaient retranchés fortement en attendant les secours de Pise. - Parmi les braves défenseurs de la cité, on voyait les Raimbaud, Fouque Astingue, P. Raibaudi, Guillemite, G. Ricardi, Pierre Badat, G. Milon, P. Niger, F. Raibaud, Alde Brandis, G. Adalguer, Bérenger Assalite, B. Doriac, G. Raginaud, Gantelme de Cambas-Longa. - L'armée aragonaise suivit l'ancienne voie romaine de Carras et de Saint-Augustin, et cerna bientôt la ville du côté du Paillon, tandis que la flotte tenait éloignés les navires de Pise. La résistance parut bientôt impossible, le peuple murmurait, les vivres manquaient. Il fallut se livrer à la merci du vainqueur, et lui envoyer des députés. Le roi d'Aragon, en homme habile, comprenant qu'on subjugue par la clémence, oublia son ressentiment pour faire, contre toute espérance, les concessions les plus larges aux Niçois. Le 8 juin, tous ceux que nous avons nommés plus haut, et de plus Roger, prieur des Hospitaliers de Saint-Jean; Pierre du Broc, Raimond de Malaussène, Elie et Amic frères, hospitaliers; Hugues Gioffredi, commandeur des Templiers, se rendirent au camp du Var, et signèrent le traité suivant:
« Au nom de Dieu, faisons connaître à tous, que nous Alphonse, roi d'Aragon, par la grâce de Dieu, comte de Barcelone et marquis de Provence, avec nos frères Raimond Bérenger et Sanche, d'après l'avis de notre cour, de bonne foi et sans fraude, nous accordons et rendons la paix et notre bon vouloir plein et entier, avec rémission de toute peine civile et criminelle aux consuls et à tous les citoyens de Nice présents et à venir; nous leur accordons et confirmons le consulat avec toutes ses justices et sentences, tant des causes criminelles, que pécuniaires et civiles; le pouvoir perpétuel d'élire leurs consuls et magistrats; nous leur confirmons les coutumes, us, privilèges qu'ils ont eus et qu'ils auront; en même temps ceux que possède ou peut posséder ladite université ou quelqu'un des citoyens de ladite ville de Nice. Pour ce, nous acceptons d'eux vingt-cinq mille sous melgoliens; ils donneront deux mille sous de la même monnaie à nous et à nos successeurs pour droit d'albergue. Ils donneront cent hommes tout équipés quand nous ferons des cavalcades depuis le Var jusqu'à la Siagne, et cinquante seulement de la Siagne au Rhône. Mais pendant les dix années qui suivent, jusqu'à ce que la paix soit bien établie, ils ne seront tenus de donner des hommes ni ici, ni là, et ils ne devront que les cavalcades ordinaires de l'évêque de Nice. Nous leur accordons ces privilèges sauf notre droit et celui de nos successeurs. En foi de quoi, le seigneur roi baisa sur la bouche les deux consuls de Nice, Pierre Riquieret Bertrand Badat, ce qui était la plus haute marque de considération et d'amitié. Suivent tous les noms des signataires. »
Sources: L'Abbé Eugène Tisserand - Histoire civile et religieuse de la Citée de Nice et du Département des Alpes-Maritimes. Nice 1862.

Arrestation des Templiers dans le comté de Nice
En janvier 1307, Charles d'Anjou adressa, aux baillis des trois sénéchaussées de Provence, un pli renfermant deux lettres; il était défendu de n'ouvrir la seconde lettre que le 20 janvier, avant l'aube du jour. Richard de Gambatza, grand sénéchal, envoya dans notre région son lieutenant Jacques Ardon, et le jour indiqué, entre cinq et six heures du matin, chaque viguier avec ses archers saisit, comme dans un filet, tous les Templiers.

Les commanderies, comme on peut le voir dans l'inventaire fait à Puget-Théniers pour le comté de Nice en 1307, étaient:
Nice, Sospel, Rigaud, Thoët-du-Var, Tournefort, Villar, la Penne, Cuèbris, la Rochette, Saint-Pierre, Villevieille, Glandèves, Entrevaux, Annot, Guillaume, Saint-Benoît, Braus, Puget-Rostang, Saint-Etienne de la Tinée, Saint-Dalmas-le-Sallvage, Saint-Sauveur, Mont-Blanc;

Pour la viguerie de Grasse:
Grasse, Biot, Séranon, le Castellar de Roquefort, Saint-Martin de Vence, etc., etc. Toutes ces commanderies dépendaient du grand commandeur d'Aix.

Furent arrêtés dans nos pays, d'après Bouche:
Raimond Benoît, commandeur de Braus (du Bravo) et camérier de Saint-Maurice;
Dans le baillage de Saint-Maurice, Guillaume de Signe et Albert de Blacas;
Dans le baillage de Vence, Hugolin de Capite, Guillaume de Barjols;
Dans les baillages de Grasse et de Nice, Bertrand Barthélemy, Pons Aicard, camérier de Nice; Geoffroy Mutonis, Guillaume, Gaillard Pélégrin, Jean Grangi, Bermond Homodei, Bursan, Pierre Durand, Guillaume Carani, Guillaume Rostang du Castellar, Pierre Fillol, Hugues de Braus, Vincent Golfandi, Raimomod de Villar ou Villano, Pierre de Brignolles, Jean de Montéméyan, commandeur des Arcs; Guillaume Bérenger de Nice, avec Hugues Albergarii, Guillaume Guigon, Jacques Villon. Beaucoup d'entre eux furent envoyés à Meirargues et à Perthuis.

Les biens furent vendus ou cédés en partie aux monastères, aux églises et aux Hospitaliers de Saint-Jean.
Sources: L'Abbé Eugène Tisserand - Histoire de Vence: cité, évêché, baronnie de son canton et de l'ancienne Viguerie de Saint-Paul du Var - Paris 1860.

Nice quartier Saint-Etienne
L'ordre des Templiers avait aussi dans le territoire de Saint-Etienne une riche commanderie, et une vaste maison, située à l'extrémité du faubourg; c'est maintenant l'habitation d'un particulier (1). Le temps en a respecté l'antique porche, soutenu par des piliers en granit. La croix des chevaliers s'y trouve gravée sur le frontispice, et sur la marche d'une autre petite porte.
1. M.r le docteur en médecine Caffarelli un des plus riches propriétaires de St-Etienne.

Des fouilles pratiquées dans cette demeure, plusieurs fois réparée, firent découvrir des médailles en bronze d'un très-beau travail. J'en possède une, que le propriétaire voulut bien me donner. Sur une des faces, deux anges, aux ailes déployées, soutiennent un écusson, au milieu duquel on voit la tête barbue d'un ermite; sur l'autre le buste d'un vieillard cuirassé, avec l'initiale B.
Sources: Chorographie du comté de Nice par le Baron Louis Durante - Turin 1867.


Nieul-sur-l'Autize   (79)

Fief de Nieul-sur-l'Autise
Département: Deux-Sèvres, Arrondissement: Niort, Canton: Autize-Egray, Commune: Saint-Pompain - 85


Fief de Nieul-sur-l'Autise
Localisation: Fief de Nieul-sur-l'Autise


C'était un des nombreux fiefs que possédaient les Templiers de la commanderie de Cenan.

Commanderie de CenanBien du Temple à Cenan
Domaine du Temple à Cenan
, commune de Saint-Pompain (Deux-Sèvres)
Sources: Archives départementales de la Vienne, Série 3 H 1/319 à 334 (1390-1789): Grand-prieuré d'Aquitaine, Commanderies principales


Nimes   (30)

Maison du Temple de Nîmes
Département: Gard, Arrondissement et Cantons: Nîmes - 30


Maison du Temple de Nîmes
Localisation: Maison du Temple de Nîmes


Il y a très peu de pièces justificatives pour donner le patrimoine exacte des Templiers de Nîmes, mais, quelques unes nous sont tout de même parvenues.

Quelques chartes du XIIIe siècle mentionnent la possessions de maisons des Templiers, mais, c'est en 1308 que nous trouvons des documents grâce aux reconnaissances que les locataires des dites-maisons adressent au commandeur Hospitaliers pour des biens Templiers situés dans le secteur de l'ancienne commanderie templière.
Nous retrouvons donc au moins quatre maisons de pierre (hospicium), ces maison se dressent dans le quartier du Temple.
Les Templiers de Nîmes ont concentrés les acquisitions de ses maisons dans l'environnement immédiat de la commanderie. Et quelques unes se trouvent dans le quartier des arènes.
Sources: Trudon des Ormes: Les possessions templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par les hommes de Philippe le Bel et les comminssions pontificales des diocèses de France. La plupart de ces informations sortent des archives départementales, de la bibliothèque nationale et des textes rédigés par Michelet sur le Procès des Templiers.

Maison du Temple de Nîmes
En 1151, les Templiers sont présents à Nîmes où l'implantation, très mal documentée, s'est faite à partir de Saint-Gilles. Bien qu'aucun nom de commandeur ne nous soit parvenu, il paraît probable que cet établissement, qui possédait une chapelle et un important ensemble dans la cité et son territoire, figurait au rang de commanderie.

A Nîmes, la première attestation des frères dans la cité coïncide avec l'épiscopat d'Aldebert (1141-1182), un membre de la famille d'Uzès dont on a vu qu'elle n'est pas restée insensible aux moines-guerriers16. Rien ne permet de rattacher la maison qu'ils installent à l'extérieur de l'enceinte médiévale, peut-être vers 1140-1150, à une quelconque initiative de l'évêque. Par contre, la tour romaine sise sur l'enceinte augustéenne, dite tour des Cornuts puis du Temple, dont ils héritent à une date tout aussi indéterminée, relevait de la seigneurie épiscopale. On est donc tenté d'attribuer à la volonté de l'évêque son transfert de la famille des Cornut, qui la tenait originellement, au Temple.

A Nîmes, quelques chartes isolées du XIIIe siècle mentionnent la possession de maisons (1). Cependant, l'état des biens est surtout révélé par la documentation du siècle suivant, alors que l'Hôpital a recueilli l'héritage du Temple. Une série de reconnaissances sont adressées au commandeur de l'Hôpital « condam Templi de Nemausi » pour des biens situés dans le secteur de l'ancienne maison du Temple, ce qui ne laisse aucun doute sur leur origine (2) (fig. 13). Au moins quatre maisons de pierre (hospicium), certaines confrontant la commanderie, se dressent alors dans la carreria Templi. Le Temple a concentré ses possessions dans ce secteur immédiatement extérieur à la muraille où le bâti est dense, puisque chacune des maisons confronte de toutes parts d'autres habitats ou la rue. Il a également investi l'intérieur des murs. En effet, perpendiculaire ou parallèle à la carreria Templi, en tout cas dans le même secteur, court une rue conduisant au portail de la tour épiscopale. Le long de cette voie, qui commence peut-être à l'extérieur de l'enceinte mais qui se prolonge certainement à l'intérieur puisqu'elle débouche sur le château des arènes, s'alignent encore plusieurs maisons relevant de la directe templière. D'autres demeures sont encore mentionnées « infra civitatem », autrement dit probablement à l'intérieur de l'enceinte. Un registre de liève de 1397 permet de dresser un bilan de l'ancien patrimoine templier à Nîmes: l'ordre y possédait de très nombreuses vignes suburbaines, des terres dans le terroir environnant (dîmeries de la cathédrale et des églises Saint-Césaire et Notre-Dame de Bethléem) et, dans la cité même, les reconnaissances permettent de comptabiliser à cette date une quinzaine d'hôtels (3).
1. Chartier du Temple de Saibt-Gilles: nº 390, 442, 488, 502; et Chartier du Temple de Montfrin et des Maisons du Gard Rhodanien, nº 134.
2. Archives départementales des Bouches-du-Rhône (Marseille), 56 H 4751 et 56 H 4752.
3. Archives départementales des Bouches-du-Rhône (Marseille), 56 H 2612; et 56 H 4766-4767 (biens dans la dîmerie de Notre-Dame de Bethléem à Caissargues).


Une économie de rentiers
A Nîmes, ils prélèvent sur un four quatre livres de Melgueil pour le cens et autant pour l'accapte (1).

La variété des revenus non fonciers - Les facettes multiples de l'élevage
Outre les bêtes attribuées à la subsistance et à l'usage des frères et de leur « familia », la part des animaux destinés à l'économie locale doit être importante. Les bêtes élevées sont rapidement réinjectées dans le circuit économique par le biais des contre-dons. Beaucoup d'animaux doivent surtout être destinés à la vente. Ce n'est sans doute pas un hasard si la commanderie de Nîmes voisine le marché aux ovins.

A Nîmes, l'ordre détenait avec certains laïcs le monopole des fours à chaux (2).
1. Chartier du Temple de Saint-Gilles, Four et operatorium à Nîmes, nº 032, 390 et 488.
2. Chartier du Temple de Saint-Gilles, Nº 006 (1151), 032 (janvier 1167), 390 (mai 1223).


Une originalité méridionale: L'INURBAMENTO des ordres militaires
A Nîmes, les frères ont possédé une ancienne tour romaine, dite des Cornuts, qu'il faut situer sur le tracé de l'enceinte augustéenne, dans un secteur repris par la muraille du XIIe siècle (fig. 13). Mais ils ont établi leur commanderie hors de « l'écusson médiéval », non loin de la porte de la Couronne (1).
1. C. Nicolas, « Le Grand Prieuré », page 154. Sur la topographie nîmoise au haut Moyen Age, M. Monteil, Nîmes antique et sa proche campagne. Etude de topographie urbaine et périurbaine (fin VIe siècle avant J.-C. VIe siècle après J.-C), Lattes, 1999, pages 436-442.

L'empreinte dans le paysage urbain
A Nîmes, le Temple occupe la tour des Cornuts.
A titre d'hypothèse, j'ai pris le parti de restituer aussi l'agencement des bâtiments arlésiens autour d'une cour centrale bordée par deux portiques (fig. 20). Une cour est également mentionnée à Saint-Gilles, à Nîmes ou à l'Hôpital d'Avignon (1).

La prédilection des ordres militaires pour ce genre d'élément n'est pas proprement méridionale: le donjon et la Tour de César au Temple de Paris sont célèbres et les Templiers anglais affectionnaient également de telles élévations (2). En Provence, les tours accolées aux maisons font, comme en Italie, partie du paysage urbain (3). Il s'agit d'une habitude aristocratique qui rapproche les moines-soldats des milites laïques installés en ville. La garde d'une tour de l'enceinte de Nîmes ou de Nice par les Templiers constitue bien un témoignage éclatant de cette assimilation (4). Pourtant, il ne semble pas que les commanderies aient véritablement participé à la défense de la ville et, plus qu'à leur réelle valeur militaire, il faut plutôt prêter à l'ensemble de ces dispositifs une fonction ostentatoire.
1. Chartier du Temple de Saint-Gille, nº 227 (octobre 1191): « in curia staris predicte domus milicie Templi. » A Nîmes, la cour du Temple confronte une maison, il ne peut donc s'agir d'une aire complètement englobée dans les bâtiments de la commanderie, Chartier du Temple de Saint-Gilles, nº 488: « cum finno et curte Templi. »
2. H. de curzon, La maison du Temple, pages 114-128; et P. Ritook, « The Architecture », page 174.
3. P.-A. Février, Le développement, page 172; et M. Aurell, « La chevalerie urbaine », pages 75-78.
4. J.-A. Durbec, « Les Templiers dans les Alpes-Maritimes », page 2.


Le devenir des commanderies templières
En guise d'épilogue, revenons sur le devenir de ces commanderies après la chute du Temple. Le destin de ces bâtiments aide en effet à comprendre pourquoi l'enracinement urbain de l'ordre a pu être si souvent sous-estimé. Le 2 mai 1312, la bulle Ad providam transférait l'ensemble des biens du Temple à l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem. Or, il arriva souvent que les deux ordres possèdent chacun une commanderie dans la même ville. Aussi, les Hospitaliers s'installèrent-ils parfois dans les anciens bâtiments templiers. Cela semble avoir été le cas à Nîmes à partir de 1318.

Dans toutes ces villes, le fait qu'hôtels et lieux de culte sortirent du patrimoine de l'Hôpital contribua à effacer assez tôt le souvenir templier. La conjoncture économique et politique des deux derniers siècles du Moyen Age devait encore contribuer à cet oubli.

Les troubles militaires qui marquèrent la Provence entre les soubresauts de la Guerre de Cent ans et le règne du roi René, aggravés par les négligences des administrateurs de l'Hôpital, ont porté de sérieux préjudices au patrimoine de l'ordre (1). Les biens situés dans les campagnes ont particulièrement souffert, mais en ville, les commanderies localisées dans les faubourgs furent également très exposées. A l'heure où la plupart des couvents suburbains, notamment mendiants, étaient transférés à l'intérieur des enceintes, beaucoup de commanderies furent détruites en même temps que les faubourgs qui les abritaient (2). A Arles, la commanderie templière hors les murs était peut-être restée inoccupée après la suppression de l'ordre. En juillet 1357, face à la menace des troupes d'Arnaud de Cervole, la ville fit détruire cette ancienne maison mais également celle de Trinquetaille afin d'éviter que les routiers ne s'y fortifient (3). De là date le transfert des Hospitaliers intra muros, tout près du palais de la Trouille, et la construction d'une nouvelle commanderie entre 1358 et 1392 519. Quant à l'ancienne maison du Temple, il n'en restait plus rien au XVIIIe siècle (4). A Tarascon, la chapelle du Temple apparaît également détruite en 1373, peut-être à la suite des ravages causés par les routiers de Du Guesclin (5). C'est à la même vague de dévastations qu'il faut prêter la destruction de l'hôpital de Saint-Jean à Aix et des faubourgs qui s'étaient établis autour de la commanderie (6). Après une période de restauration, le second assaut, fatal à de nombreux sites, devait venir des guerres de religion. Dans l'actuel département du Gard, ces troubles furent particulièrement féroces et causèrent beaucoup de dégâts, non seulement dans certains villages comme Montfrin, mais aussi aux abords des grandes villes. A Nîmes, en 1562 et en 1621, les protestants s'attaquèrent à l'ancienne commanderie du Temple, hors les murs, et les bâtiments furent ainsi progressivement détruits524. Au XVIIIe siècle, le terrain appartenait toujours aux chevaliers de Malte, mais il n'y avait plus que des jardins.
1. C.-F. Hollard, L'Ordre de Saint-Jean, pages 120-140; et B. Beaucage, « L'effondrement », pages 127-138.
2. Sur l'abandon des faubourgs et la construction de nouvelles enceintes, P.-A. Février, Le développement, pages 141-148; et L. Stouff, Arles, pages 100-117.
3. Bibliothèque municipale d'Aix-en-Provence, ms 160, p. 33; et M. Chailan, L'ordre de Malte, pages 5-7. Au XVIIIe siècle, les vestiges de la maison Saint-Thomas étaient encore visibles, L.-M. Anibert, Mémoires, volume 1, pages 95-96.
4. L'ancienne commanderie du Temple - au sens institutionnel - prit le vocable de Sainte-Luce, mais on ignore à quelle date. En 1338, cette titulature n'apparaît pas, puisque les biens du Temple paraissent sous la rubrique « bajulie Arelatis olim Templi », B. Beaucage, Visites générales, page 618. De même en juin 1373, Archivio segreto Vaticano (Cité du Vatican), instrumenta miscellanae 5851, folio 4v. Je n'ai trouvé la première mention « de la comanderie de Sancte Luce du Temple » que lors de la visite de 1460, Archives départementales des Bouches du Rhône (Marseille), 56 H 124, fol. 113v.
5. Archives départementales des Bouches du Rhône (Marseille), 56 H 31, fol. 1 (1701-1704): Il y avait une grande maison et une église hors la porte de la Cavalerie (...), il ne reste plus aucun vestige de la maison, ny de l'église, les places de l'un et de l'autre aussi bien que le jardin ayant été inféodés depuis plus de deux siècles.
6. Archivio segreto Vaticano (Cité du Vatican), collectorie 51, fol. 313 (8 juin 1373): Item et in loco de Tharasconis solebant habere unam capellam tamen tempore guerre fuit destructa et non habent nisi hospicium cum certis redditibus.
7. En 1378, l'hôpital est juste reconstruit, Y. Esquieu, « L'église », page 104.


Le maintien des réseaux de relations aristocratiques. L'entretien des liens de voisinage
Le lignage d'Albaron, qui partage avec l'ordre la seigneurie de Montfrin, fait encore preuve d'une remarquable constance vis-à-vis des Templiers, puisque les relations inaugurées par Peire d'Albaron (1160-1190) furent poursuivies par plusieurs de ses descendants jusqu'à Albaron (1228-1243). Dans le cas des Albaron, comme dans celui des Guidator ou des Marroc à Saliers, le partage de la coseigneurie avec les Templiers a pu favoriser un esprit communautaire fondé sur des valeurs identiques (1). A n'en pas douter, l'extrême fréquence des copossessions foncières entre les commanderies et d'autres propriétaires laïques dut favoriser bien des rapprochements entre les uns et les autres.
1. Ainsi en va-t-il, des chevaliers coseigneurs des arènes de Nîmes, A. Cazenave, « L'imaginaire guerrier en Languedoc », Les voies de l'hérésie. Le groupe aristocratique en Languedoc, XIe-XIIIe siècles, Carcassonne, 2001, volume 3, page 78.

La fin de l'ordre. Le destin des frères
Le concile de Vienne s'ouvrit le 16 octobre 1311, avec pour programme, le règlement de l'affaire du Temple, la réforme de l'Eglise et l'organisation d'une nouvelle croisade 52 (1). Clément V avait demandé des rapports préparatoires aux prélats de la chrétienté afin de recueillir des avis sur le sort à réserver à l'ordre. Une commission siégeant au prieuré de Groseau, près de Malaucène, en Comtat, fit un résumé bien partial d'une partie au moins de ces rapports. Celui de l'évêque d'Avignon, Jacques Duèze, engageait le pape à supprimer l'ordre en faisant valoir que, de toute façon, sa disparition ne nuirait pas à l'Eglise puisqu'il s'était écarté de sa mission. Il est toutefois difficile de savoir dans quelle mesure ces arguments, reprenant les poncifs de l'orgueil et de la richesse des Templiers, reflétaient l'opinion du clergé provençal. Au cours de la seconde session conciliaire, le 3 avril 1312, les pères approuvèrent la promulgation de la bulle « Vox in excelso » suspendant l'ordre du Temple. Six mois après le concile, l'évêque de Nîmes, Bertran de Languissel, reçut ordre de Bérenger Frédol, cardinal-évêque de Tusculum, d'absoudre les Templiers détenus à Alès (2). Le 28 octobre, Guilhem de Saint-Laurent, après avoir fait confirmer leurs dépositions d'août 1311 à vingt-deux Templiers, et après qu'ils eurent abjuré leurs erreurs, conféra à tous l'absolution (3). On ne sait ce qu'il advint des quarante-quatre autres frères, probablement toujours détenus à Nîmes et à Aigues-Mortes. Sans doute durent-ils également être pardonnés et libérés. Mais on ne peut exclure que certains ne survécurent pas à la torture et à l'emprisonnement (4). Vingt-deux autres Templiers de la province de Narbonne furent en outre capturés et détenus dans les geôles de l'archevêque de Sens (5). Certains frères originaires de la basse vallée du Rhône furent également entendus par la commission apostolique opérant à Paris entre novembre 1309 et mai 1310, soit qu'ils aient été arrêtés hors du Midi, soit qu'ils aient été transférés dans la capitale au cours du procès. Un certain nombre de frères interrogés dans la sénéchaussée de Beaucaire en 1307 se retrouvèrent ainsi devant les inquisiteurs pontificaux au printemps 1310 (6).

D'autres Templiers issus de diocèses languedociens ou provençaux n'apparaissent en revanche que dans les registres parisiens (7).
1. C. J. Hefele, H. Leclercq, Histoire des conciles, tome IX, pages 405-454. Les prélats languedociens et provençaux y étaient bien représentés, puisque figuraient l'archevêque de Narbonne, les évêques de Toulouse et Maguelone et, de la « province de Provence », les archevêques de Vienne, Arles et Embrun et les évêques de Nice, Aix, Fréjus, Marseille et Viviers, H. Finke, Papsttum, tome II, Pages 303-306, nº 118.
2. L. Ménard, pages 115-116 (25 octobre 1312). Il transmit cette instruction à l'inquisiteur Guilhem de Saint-Laurent le 9 novembre 1312.
3. L. Ménard, pages 116-119.
4. Quatre frères seraient morts en prison avant août 1311, C. Devic, J. Vaissette, Histoire générale du Languedoc, Paris 1730-1745, tome IV, page 140.
5. En avril 1318, Jean XXII demanda à l'archevêque de Narbonne de couvrir leurs dépenses d'emprisonnement, G. Mollat, Jean XXII, tome II, nº 6974.
6. C'est le cas du Lombard Alberto de Canelli, de Joan de Treviers, de Peire Jubini et de Guilhem de Ranco, tous d'abord signalés à Aigues-Mortes ou à Nîmes en novembre 1307 L. Ménard, p. 202 et 207; et Michelet tome I, pages 63, 98 et 106.
7. Pons Tortose et Estève Saurini, du diocèse de Nîmes, furent interrogés en février-avril 1310. Raimon de Fara (Montélimar) est passé devant la commission royale en novembre 1307. Un certain nombre de frères venaient en outre des diocèses de Maguelone et Aix, Michelet tome I, pages 70, 106-107, 130, et tome II, pages 155 et 359.

Sources: Damien Carraz, L'ordre du Temple dans la Basse vallée du Rhone (1124-1312) - Presses Universitaires de Lyon - 2005

Maison du Temple de Nîmes
Les Templiers possèdent une maison à Nîmes - « vous le porterez à notre maison, soit de Nîmes, soit de Saint Gilles... »
Ses commandeurs sont mentionnés dans certaines chartes (en 1274 et en 1301) mais leurs noms ne figurent pas dans la Collection d'Albon.

Fonds: Archives Bouches du Rhône, H2 liasses 114 et 143. Archives d'Arles, Authenticum Templi.
Sources: E.-G. Léonard. — Introduction au Cartulaire manuscrit du Temple (1150-1317), constitué par le marquis d'Albon et conservé à la Bibliothèque nationale, suivie d'un Tableau des maisons françaises du Temple et de leurs précepteurs. — Paris, E. Champion, 1930. ln-8º, xv-259 pages.


Nogent-les-Montbard   (21)

Domaine du Temple à Nogent-lès-Montbard
Département: Côte-d'Or, Arrondissement et canton: Montbard - 21


Domaine du  Temple à Nogent-lès-Montbard
Localisation: Domaine du Temple à Nogent-lès-Montbard


En 1219, Guillaume de Tanlay, reconnaît qu'Olivier de Riceys, sa femme Adeline, Miles et Guy leurs fils, Marie, Agnès et Nicolette leurs filles ont donné en aumône tout ce qu'ils possédaient au territoire de La Vêvre tant en bois que plaines, eaux et prés, ainsi que le parc de Nogent et le terrain où se trouvait située la grange des Templiers.
Guillaume de Tanlay déclare approuver cette charte, parce que ces biens relevaient de son fief (quia res predictoe de feudo nostro movent).
Sources: Notes pour servir à l'histoire des communes du canton de Cruzy, par M. E. Lambert. Annuaire Historique du département de l'Yonne, recueil de documents authentiques, 28e année. Auxerre 1861.


Noisement   (77)

Maison du Temple puis Commanderie de Noisement
Département: Seine-et-Marne, Arrondissement: Meaux, Canton: La Ferté-sous-Jouarre - 77


Commanderie de Noisement
Localisation: Commanderie de Noisement


J'ai indiqué précédemment que selon toute vraisemblance, une partie des anciennes possessions de l'abbaye de Reuil fut, concédée bénéficiairement à la fin du IXe siècle à Auculfus, le chef militaire qui fil ériger la forteresse « Firmitas » de la Ferté en vue de défendre le cours de la Marne contre les envahisseurs normands. J'ajouterai ici que les descendants, ou si l'on veut les successeurs, d'Auculfus, et notamment les seigneurs de Chamigny au XIIe siècle, se trouvaient être possesseurs de la majeure partie du petit territoire environnant Noisement, et, qu'à cette époque il existait quelques habitations en ce lieu.

Cette assertion se trouve indirectement, confirmée par ce fait que ce territoire était contigu à la voie romaine de Meaux à Chalons, sur laquelle la circulation fut permanente jusqu'à nos jours. Je ne saurais déterminer les motifs qui firent adjoindre le territoire de Noisement à la paroisse de Saint-Cyr ; toutefois, abstraction faite des circonstances spéciales déterminantes de cette union paroissiale, il faut remarquer que ce lieu se trouvait un peu plus à proximité de Saint-Cyr que des chefs-lieux des paroisses limitrophes : Jouarre, Condelz, Reuil, Sâacy.

La majeure partie de ce territoire fut transmise en l'année 1228 aux chevaliers de l'ordre du Temple par un des petits fils de Nivard de Chavigny seigneur de Chavigny, à la fin du XIIe siècle. Gervais de Chavigny, fils ainé de Nivard, ratifia cette donation, laquelle consistait en 6 hostises et leurs dépendances sises à Nuisement.
(Archives Nationales — S. 5864, Inventaire de la commanderie de Maison-Neuve).

Chaque hostise étant occupée par une famille cultivant en moyenne une vingtaine d'arpents, on peut évaluer à 30 le nombre des habitants de ces 6 hostises et à 120 arpents l'étendue de leurs cultures.

Antérieurement à la donation précitée, ce lieu se trouvait dans la dépendance féodale de Chavigny, et, nous aurons occasion de voir que, au XVe siècle, les seigneurs de ces derniers fiefs possédaient encore quelques biens et quelques censives à proximité du hameau de Noisement. Parmi les hostises données aux frères chevaliers du Temple, l'une d'elles comprenait un moulin desservi par le Rû de Vorpillières aux abords duquel il était situé.

Une charte du mois d'août 1237 confirme ce fait et nous apprend également que, non loin de là, existait un étang alimenté par le ruisseau précédemment nommé.

Dès que les Templiers, furent en possession de leur nouveau domaine, ils s'empressèrent d'en accroître le revenu par des travaux destinés à améliorer le fonctionnement du moulin. Notamment, ils relevèrent la chaussée et le gril de décharge de l'étang, afin d'accroître la force motrice en augmentant la hauteur de la chute d'eau. Mais à la suite de cette opération, une certaine étendue de terrain, appartenant au seigneur riverain fut inondée et celui-ci porta plainte devant les juges compétents. Les parties transigèrent et convinrent, en présence d'Hersende, abbesse de Jouarre, savoir : que les Templiers feraient remise au seigneur Gérard d'un muid de blé qu'il leur devait, et qu'en outre ils donneraient à ce dernier, une somme de 30 livres, en échange de l'autorisation qu'il leur concédait, d'améliorer la chaussée de leur étang, ainsi que le cours du ruisseau passant devant la porte du moulin, et, qu'enfin chacune des parties aurait droit de pêche sur la moitié de la nappe d'eau (1).
1. Archives. Commanderie de Maison-Neuve.

L'étang dont il est question dans cette charte, ne doit pas être confondu avec celui qui porta, plus tard, le nom d'étang Neuf, et dont la construction ne doit pas remonter au-delà du XVIIe siècle.

En ce qui touche le moulin cité dans la charte précédente, nous aurons occasion d'indiquer à quelle époque il cessa d'être en usage.

A l'égard de l'étymologie du nom de Noisement, je rappellerai que dans les chartes de 1228 el de 1237, ce lieu se trouve écrit Nuisement et j'observerai d'autre part, que, dans une charte en date de 1202, citée par d'Arbois de Jubainville (2), il est fait mention d'un moulin appelé Nuisement. Il est à peu près certain que cette dénomination dérive de noa (lieu marécageux, noue) el du bas latin esamentum (toutes sortes d'instruments favorisant le travail de l'homme). De ces deux expressions réunies on a fait par dérivation No-ésement, puis Noisement au XVIIe siècle.
2. Histoire des comtes de Champagne, tome V, n° 564.

Après être resté aux mains des Templiers, jusqu'à l'époque de la suppression de l'ordre du Temple, la petite Commanderie de Noisement échut aux chevaliers Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, que l'on appela plus lard chevaliers de Malte. Dans le procès-verbal de visite exécutée en 1312, par l'archevêque de Rouen, en vue de constater quels étaient les biens et les revenus des Templiers dans le diocèse de Meaux, le visiteur donne à la Commanderie de Noisement le nom de Hourpillières, expression incorrecte de Vorpillières. Ce visiteur constata que l'ancien domaine possédé par les Templiers en ce lieu (lisez Noisement), était affermé moyennant 7 muids de grain, mesure de Coulommiers.

Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem
Lorsque les Hospitaliers eurent pris possession des biens du Temple, eu 1317, ils unirent le domaine de Noisement à la Commanderie de l'Hôpital de Coulommiers. Comme à cette époque, les Chevaliers de Jérusalem avaient cessé de se livrer directement à la culture de leurs domaines ruraux, ils donnèrent à bail, à un fermier, leurs terres de Noisement, moyennant une redevance en grain.

Au cours des guerres désastreuses du XVe siècle, il paraît certain que le hameau de Noisement fut dévasté par les factieux Armagnacs ou Bourguignons, ainsi qu'il arriva pour un certain nombre de localités situées entre Meaux et Coulommiers.

Ce fut seulement dans les dernières armées du XVe siècle, que les Hospitaliers possédèrent seuls à Noisement, un domaine qu'ils firent exploiter par un fermier. Jusque-là, en dehors du moulin et de l'étang, ils avaient seulement prélevé sur ce territoire, les redevances seigneuriales et la dîme ecclésiastique pour une partie seulement. C'est du moins ce qui semble résulter des renseignements que j'ai recueillis.

En 1485, le grand prieur d'Aquitaine, commandeur de Maison-Neuve, Charles de Norroy (ou Norray), paraît avoir fait établir une grange qui, dès lors, devint le siège du fief de Noisement.

L'acquisition sus-relatée provenait de Messire Adam le Riche, seigneur du Saulsoy (Le Saussoy, commune de Chavigny), pour 5/6 et de Philippe de Renest, seigneur de la Motte d'Ormoye (même paroisse), pour 1/6.

En dehors du prix de vente, consenti à 25 livres, il fut stipulé : que les terres vendues resteraient dans la mouvance du Saulsoy pour 5/6 et de la Motte d'Ormoye pour 1/6 ; que l'acquéreur et ses successeurs acquitteraient les droits de quint, requint, relief et autres, enfin que Charles de Norray, qui, en sa qualité d'ecclésiastique, n'était pas admis par la coutume à prêter foi et hommage, désignerait, un laïque chargé d'accomplir ce devoir à sa place. Ce suppléant fut son fils naturel lequel est dénommé dans l'acte de : le Bâtard de Norroy.

Le petit fief dont il est ici question avait, appartenu à Jean de Citry et à Guillaume le Harle, avant de venir aux mains de Adam le Riche et de Philippe de Renest. Il consistait en 44 arpents d'héritages, plus 68 sols de cens, 10 setiers de grain et 21 deniers de corvées par chaque cheval de trait existant à Noisement. Enfin la haute justice sur ledit fief appartenait à M. le comte de Romont, seigneur de la Ferté-au-Col et de Chavigny.

Le chevalier de Malte Charles de Norroy ne se borna pas à accroître en étendue le domaine de Noisement. Il s'appliqua également à en augmenter les revenus, en y favorisant le développement de la culture et en s'efforçant de relever de leurs ruines les habitations détruites au cours des néfastes guerres du XVe siècle. A cet effet, en juin 1494, Le chevaliers Fiacre Thomé, administrateur de la Commanderie de Maison-Neuve, au nom de Charles de Norray, concéda à Cardin le Grand, à titre de bail à cens, 25 arpents de terre couverte de bois et comprenant un bouge de grange et un bouge de logis.

Ce bail fut consenti moyennant 4 deniers de cens et 20 deniers de surcens par arpent, plus pour les bâtiments, lesquels devaient, en outre être reconstruits, 1 chapon et un boisseau rez d'avoine.

La même année, le même administrateur, bailla à Jean Lot, 20 arpents de terre alors en haut bois, moyennant 4 deniers de cens, 20 deniers de surcens par arpent.

En avril 1495, Fiacre Thomé, continuant son œuvre d'administrateur actif et intelligent, favorisa la mise en culture de 14 arpents de terre alors en friche, et situés au lieu-dit la « Grande Couture », en les cédant par bail à cens à Mathieu Chenart, moyennant 4 deniers de cens et, 20 derniers de surcens par arpent, plus pour le tout une poule et un chapon de coutume.

Le bail à cens ou à rente perpétuelle ne se distinguait de la vente proprement dite qu'en ce que, faute de paiement régulier de la rente, le concédant, ou ses héritiers, rentraient en possession des biens concédés, ainsi que des constructions élevées sur ces biens.

Les autres immeubles du fief de Noisement, faisant partie du domaine direct de la Commanderie de Maison-Neuve, furent l'objet de baux à loyer pendant tout le cours du XVIe siècle, mais avant d'indiquer en quoi consistaient ces immeubles, il me faut montrer avec précision ce qu'étaient, à cette époque, la nature, l'étendue et le revenu censuel de Noisement ; il me faut aussi faire connaître aux lecteurs les noms des habitants du hameau, la quotité de leurs héritages et le montant de leur redevance. Ces renseignements m'ont été fournis par le terrier de la Commanderie de Maison-Neuve en date de 1588.
(Archives Nationales S. 5866).

Sur les 87 parcelles, il y en avait :
57 en terre, contenant ensemble 76 arpents 30 perches
13 en pré, — — 5 arpents — 35 perches —
9 en bois, — — 1 arpents — 24 perches —
8 en jardin, — — 3 arpents — 55 perches —
Voir l'image

Le terrier de Maison-Neuve, de 1641, m'a permis de constater qu'à cette date la superficie du domaine censuel était exactement semblable à celle constatée par le terrier de 1588. La seule modification du revenu censuel du fief de Noisement en 1641, résulte de l'adjonction à ce fief, des cens dus par un certain nombre de parcelles situées à Russeroles, paroisse d'Orly.

En ce qui touche le domaine direct de Noisement, nous ignorons quelle était sa superficie à la date où fut établi le terrier dont nous avons extrait ce qui précède ; mais nous savons que ce domaine se trouvait, en 1580, loué à N. Symon, moyennant 3 muids, 6 setiers de grain et 4 chapons estimés ensemble 173 écus, 4 sols.

En 1588, le commandeur de Maison-Neuve, Georges de Régnier dit Guerchy, obtint sentence pour le paiement d'une année d'arrérages de ce loyer.

La plus ancienne notion que nous ayons de la superficie de la ferme de Noisement, nous est fournie par le procès-verbal de visite de cette ferme en date de 1663. A cette époque la « grange » ou ferme de Noisement était assise sur une pièce de terre de 85 perches, autrefois close de murailles.
Elle était bâtie « de « bonne massonnerie et couverte de tuiles où nous avons reconnu que l'on a retranché un des bas-côtés sur lequel autrefois il y avait un colombier. »
Près la grange se voyait encore à cette date les débris de l'ancienne ferme.

Les terres et prés annexés à cette grange formaient ensemble une superficie de 57 arpents, à la mesure de 20 pieds. Le tout, compris la recette des cens, rentes, dîmes, etc., dus par les tenanciers, était, loué à Etienne Simon, moyennant 300 livres tournois, 6 setiers d'avoine, 6 chapons et 6 poules.

L'état de choses que nous venons d'indiquer ne paraît avoir subi de modifications que vers le milieu du XVIIIe siècle. Il résulte en effet du terrier de Maison-Neuve établi en 1760, qu'à cette date la contenance de la ferme de Noisement s'était élevée de 57 arpents à 72 arpents 19 perches. L'enclos renfermant la grange était alors de 14 arpents, 81 perches.
Cet accroissement de superficie provenait d'acquisitions faites sur les petits propriétaires du lieu. Ceux-ci virent encore à la même époque, l'étendue de leurs cultures se réduire par divers achats faits au profit du domaine de Moras. C'est en raison de ces acquisitions que figure au terrier précité, à titre de censitaires, Messire Louis Charles de Merles, chevalier, ancien ambassadeur près le roi de Portugal, lieutenant de mousquetaires, baron d'Ainbert, seigneur de Moras de la Ducbesne, etc., à cause de sa femme demoiselle Peirène de Moras.

La ferme de Noisement réunie au domaine national à la Révolution, fut vendue aux enchères au district de Rosoy, le 5 pluviôse an III (janvier 1795), à Antoine Gillol, scieur de long, à Rosoy, moyennant 123.500 livres payables en assignats. A cette date, en raison de la dépréciation du papier monnaie, un assignat de 100 livres valait 32 livres, 10 sols en espèces. Par suite, le prix réel de l'acquisition de la ferme de Noisement ne dépassa pas 42.000 livres argent.

On a vu plus haut que le moulin établi au XIIIe siècle sur le Ru de Vorpillières, se trouvait en ruine à l'époque de la confection du terrier de 1588 et que le terrain adjacent était couvert de bois. J'ajouterai que vraisemblablement l'étang servant à l'alimentation de ce moulin se trouvait également détruit.

Pour satisfaire aux besoins des habitants un moulin à vent fut établi au lieu-dit la justice de Moras. L'existence de ce nouveau moulin ne parait pas s'être prolongée au-delà de 1720, ou du moins il n'en est plus fait mention dans les titres. D'autre part, à l'ancien étang détruit, succéda vers le milieu du XVIIe siècle, un nouvel étang appelé l'étang neuf, depuis longtemps desséché, servant aujourd'hui à désigner un champ.

Un des éléments de la richesse du sol de Noisement et de la prospérité de ses habitants fut la meulière. Il résulte des titres de la seconde moitié du XVIe siècle, que ce territoire fut exploité en maints endroits par les meuliers de la Ferté-sous-Jouarre et que pendant deux siècles, on y exploita la précieuse pierre qui, en majeure partie, a fait jusqu'à nos jours la richesse de notre contrée.
Jean Roussin de la Ferté fut probablement l'un des premiers qui ouvrit une carrière aux environs de Noisement. Les droits de fouilles payés par lui au propriétaire du fonds, la veuve Hochart, étaient les suivants :
1° Loyer annuel de la pièce de terre 1 setier par arpent ;
2° après l'ouverture du premier trou 10 écus ;
3° par grande meule 1 écu ;
4° par meularde 20 sous ; aucune indemnité pour les carreaux ;
5° obligation de remplir les trous.

Les fouilles pratiquées par Jean Roussin aux environs de Noisement ayant donné des résultats avantageux, les marchands de meules ne tardèrent pas à solliciter, du commandeur de Maison-Neuve, l'autorisation d'ouvrir des carrières sur les terres de la ferme, et, en 1626 Alexandre Pottin, entre autres, obtint l'autorisation de fouiller.

Le produit des fouilles fut tellement abondant et fructueux que meuliers et propriétaires concoururent à accroître le nombre des exploitations.

Jusque vers 1635, les concessions d'extraction continrent l'obligation pour l'exploitant de rejeter dans la carrière les terres provenant de la fouille. Cette condition, insérée en vue de rendre les terrains à la culture, était tellement onéreuse pour les meuliers qu'ils résolurent de s'en affranchir ; dans ce but, ils proposèrent aux propriétaires, qui acceptèrent, une augmentation de redevance à prélever suivies marchandises fabriquées. Dès lors les carrières se multipliant, la culture fut interrompue sur une certaine étendue de terrain, si bien que le propriétaire pour retirer quelques fruits de son sol, dut le planter en bois.

De l'accord intervenu entre les meuliers et les propriétaires, notamment avec le commandeur, les permissions d'extraction furent consenties aux conditions suivantes :
1° les terres extraites ne seront pas rejetées dans la carrière après la cessation de l'exploitation ;
2° il sera payé au propriétaire 9 livres par meule de 5 pieds et au-dessus ;
3° 20 sols par meularde, œillard et 100 de carreaux.

La réputation des meules extraites à Noisement et les profits que les marchands retiraient de leur exploitation, portèrent, vers le milieu du XVIIe siècle, les riches meuliers de la Ferté, à se rendre acquéreurs de nombreuses parcelles, qu'ils payaient un prix élevé aux paysans, pour les exciter à s'en dessaisir. C'est ainsi qu'en 1703, les sieurs Augain, René-Ambroise Moynet et Félix Himbert étaient devenus possesseurs chacun de 22 arpents de terre sis aux environs de Noisement. De la sorte ils n'avaient pas à redouter la concurrence de leurs confrères et ils s'assuraient d'une liberté complète dans leur exploitation. Ces exploitations se continuèrent jusqu'à l'époque où la fabrication des meules dites anglaises devint prépondérante.

Pendant les deux siècles durant lesquels le territoire de Noisement se couvrit de nombreuses exploitations de meulières, la population du hameau vit son aisance s'accroître et parallèlement le prix d'achat du sol et le taux du loyer de la terre augmentèrent.
Mais je dois ajouter que ce développement de la fabrication meulière eut pour conséquence d'enlever nombre de bras à la culture de la terre et d'accroître trop vivement la classe des ouvriers vivant exclusivement de salaires.

Je terminerai ce chapitre par une remarque qui tendrait à prouver que, au point de vue du chiffre de la population, le hameau de Noisement a diminué depuis le XIIIe siècle jusqu'à nos jours. En effet nous avons vu qu'en 1228 le hameau se composait d'au moins 6 hostises représentant une population de 20 habitants au minimum. Or, d'après le recensement de 1876, ce hameau comptait seulement 4 maisons et, 12 habitants. Si l'on considère d'autre part, que la majeure partie du territoire environnant est soumis au régime de la grande culture, auquel d'ailleurs il est fort bien approprié, on devra en conclure que là comme en bien d'autres endroits la formation de grandes exploitations agricoles a été un élément prépondérant du dépeuplement des campagnes.
Histoire de Saint-Cyr-sur-Morin et des hameaux environnants compris dans la censive de l'abbaye de Jouarre, depuis l'époque féodale jusqu'à nos jours, par Gombert-Alexandre Réthoré ; publiée par les soins de Edouard Dubuisson, page 72. Paris 1896 - Bnf


Noizay (Le)   (37)

Maison du Temple de Noizay
Département: Indre-et-Loire, Arrondissement: Tours, Canton: Vouvray - 37


Maison du Temple de Noizay
Localisation: Maison du Temple de Noizay


Frère Hugues de Jansac, interrogé en 1311, dit avoir reçu comme frère sergent un certain Pierre de Noizay, du diocèse de Tours, en la chapelle de la maison du Temple de ce nom « in capella domus Templi de Nuce », vers l'an 1298.
Sources: Trudon des Ormes: Les possessions templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par les hommes de Philippe le Bel et les commissions pontificales des diocèses de France.

Procès des Templiers tome II, page 235
Requisitus si predicta illicita interveniebant communiter et ubique in recepcionibus aliorum vel post, respondit quod sic, et quod ipse secundum predictum modum receperat fratrem Petrum de Nuce servientem, Turonensis diocesis, quem credit vivere, in capella domus Templi de Nuce dicte diocesis, sunt circiter XIII anni, presentibus fratribus Galtero de Biso Bituricensis et Andrea Bernii Macloviensis diocesium, deffunctis, ut crédit.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.

Maison du Temple de Noizay
Noizay (1) Frère Hugues de Jansac, interrogé en 1311, dit avoir reçu comme frère sergent un certain Pierre de Noizay, du diocèse de Tours, en la chapelle de la maison du Temple de ce nom (« in capella domus Templi de Nuce »), vers l'an 1298 (2).
1. Indre-et-Loire, arrondissement de Tours, canton de Vouvray.
2. Procès, tome II, page 235.

Sources: Revue de l'Orient Latin, tome VII

Il est dit que les Templiers possédaient des biens à Nazelles-Negron, vue que Noizay avait le rang de Maison du Temple, on peut supposer que ce dit Nazelles-Negron soit une dépendance de Noizay.


Nonettes (Les)   (03)

Maison du Temple près Les Nonettes
Département Allier, Arrondissement de Moulins, Canton: Yzeure, Commune: Trévol - 03


Maison du Temple près Les Nonettes
Localisation: Maison du Temple près Les Nonettes


A Trevol, près du village des Nonettes, se trouve une motte féodale qui aurait été le siège d'un établissement de Templiers et qui fut donné à l'Ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem après le procès de 1314. Ce dernier n'entretint pas le château construit par les Templiers et établit, à 50 m de la motte abandonnée, une commanderie qui fut réunie à Bardon au XVIIe siècle. Des recherches sur le site n'ont pas permis de retrouver le moindre vestige de cette commanderie.
Sources: Georges CHATARD - Bulletin de la Société d'Emulation du Bourbonnais fondée en 1845. Tome 70 4e trimestre 2000.


Norroy   (88)

Maison du Temple de Norroy
Département: Vosges, Arrondissement: Neufchâteau, Canton: Bulgnéville - 88


Maison du Temple de Norroy
Localisation: Maison du Temple de Norroy


Le temple de Norroy fut fondé vers l'année 1219, par Henri, fils aîné de Hugues III, comte de Vaudémont (1). Nous croyons que cette maison était préceptorie. En 1259, Ferry de Morhange, qui la gouvernait, fit un accord avec les religieux prémontrés de Flabémont, au sujet des propriétés qu'ils possédaient dans une localité que l'acte nomme Sarcels, et que nous ne connaissons plus sous cette dénomination.
1. La Maison de Vaudémont était fort dévouée à l'ordre du Temple, et Hugues de Vaudémont, fils du comte Gérard II et frère de Gérard, évêque de Toul, avait fait profession dans cet ordre, pendant la seconde moitié du XIIe siècle. En 1186, il se trouvait dans l'abbaye de Beaupré, où l'avaient amené les affaires de son ordre. - Voyez l'ouvrage du P. M. Jeune, tome I, page 562.

Le temple de Norroy fut administré plus tard par un précepteur de la maison d'Anglure, dont, au siècle dernier, on voyait encore l'écusson sur les murs d'enceinte.

Au moment où l'ordre fut supprimé, la maison de Norroy devint la propriété des Hospitaliers, qui l'unirent à leur ancienne Commanderie de Robécourt (2).
2. Voyez Le même ouvrage, tome I, page 362 et tome II, pages 44 et 45. C'est à tort que le Père Benoît et Dom Calmet ont écrit que Robécourt avait primitivement appartenu aux Templiers; les anciens pouillés du diocèse de Toul ne mentionnent que douze maisons de cet ordre.

Le revenu de cette Commanderie était de 5000 livres, au moment où le Père Benoît rédigea son Pouillé; mais comme il ne fait pas connaître le détail des biens qui dépendaient de Robécourt, il nous est impossible d'indiquer la valeur et même la situation de ceux qui avaient appartenu au temple de Norroy.
Sources: Congrès Archéologique de France - Tenues à Metz, Trêves, Autun, Chalon, Lyon - 1846.

Maison du Temple de Norroy
En Juin 1231 - Charte de Ferry de Morhange, maître de la milice du Temple en Lorraine, approuvant un échange de serfs fait entre le prieuré de Châtenois et la commanderie de Norroy.

Je Ferry dit de Morhange, par la grâce de Dieu, Maître des maisons du Temple en Lorraine, le précepteur et les frères de Xugney et de Norroy consentant, faisons connaître à tous ceux qui les présentes lettres verront que nous approuvons et acceptons l'échange fait entre notre amé frère Dominique, commandeur de Norroy et le prieur et le couvent de Châtenois, Ledit prieur abandonne à nous et A nos dits frères tous ses droits sur la femme d'Etienne, sur ses fils et filles, ledit Etienne ayant appartenu jusqu'à présent à notre maison de Norroy, et sa femme aux dits prieur et prieuré; à la condition que la terre que ladite femme d'Etienne tient du prieuré de Châtenois revienne après sa mort sans, conteste auxdits prieur et prieuré, eux-mêmes nous ayant concédé pour toujours la propriété du manse situé devant la porte de nos dits frères.

Et nous, le commandeur et les frères de Norroy, réciproquement abandonnons entièrement au prieuré de Châtenois les droits que nous avons ou aurons à l'avenir sur la veuve d'Hugues de Norroy, ses fils et ses filles, l'ainé excepté; ledit Hugues ayant appartenu auxdits prieur et prieuré, et sa veuve à notre maison de Norroy. Et pour que cet échange soit ferme et stable, nous avons donné ces présentes lettres munies de notre sceau auxdits prieur et prieuré de Châtenois; et ledit prieur de Châtenois sera tenu de nous remettre ses lettres munies du sceau de l'abbaye de Saint-Epvre, et pour ce que le couvent de la dite abbaye n'a pas de sceau, il s'est servi du sceau de son abbé. Fait en l'an du seigneur M. CC. XXXI, au mois de Juin.
Sources: Archives des Vosges, H. 56. Cartulaire du Prieuré de Châtenois, folio 66. Charte traduite par M, Chevreux archiviste des Vosges.

Maison du Temple de Norroy
Etablissement d'un marché par sepmaine, le mardi, et d'une foire par an, la surveille de l'Assomption Notre-Dame, à la Neufville-sous-Chastenoy - La Neuville-sous-Châtenois (88)

Nous, frères Démanges, maistres de la Baillie dou Temple de Lorreigne, faisons savoir à tous que nous, par lou conseil de tous les frères dou Temple de la Baillie de Lorreigne, avons faict convenances et accoirt à tousjours maix nous d'une part, et nobles barron Thiebaus dus et marchis de Lorreigne d'autre part, c'est assavoir que deci en avant nous voulons et octroions qu'il ait marchie à la Neufville desoub Chastenoy ung jour chacune semaine à tousjours mais, s'est assavoir lou mardy. Et encor voulons et octroyons qu'il ayt une foire chacun an à tousjours mais en ladicte Neufville, c'est assavoir lou jour devant la vigile de feste Notre Dame emmey aoust. Et est assavoir que en tous les prous doudict marchie et de la dicte foire soit en halle soit en estellages et en ventes et en pougnas, et en tous autres profilz qui en pourront issir en quelque manière que ceu soit, li duc dessusdict aurait la moictie pour luy et pour ses hoirs en héritage à tousjours mais, et nous frères Demanges pour nous et pour lou Temple l'aultre moictie en héritages à tousjoursmais, saulf ceu que s'il y avenoit nulles amendes ne ez marchiez ne es foires qui seront ou temps advenir, elles seroient loudict duc pour luy et set hoirs, saulf lou Temple, après toutes les droictures des marchiez et des foires venderont nostre commandement de par lou Temple, et lou commandement loudict dus, ensemble par commun accoirt chacun an, et les doit avoir qui plus y dorreit et doit asseurer cil qui achetereit à nostre commandement de par lou Temple de nostre partie, c'est assavoir de la moictie et à commandement loudict duc de l'aultre moictie, et ensy chacun an à tousjoursmais. Et est assavoir que li duc dessusdict doit faire crier lesdicts marchiez et ladicte foire à sauf conduict par sa terre de luy et de sa gent en bonne foy et loialment, et durrait cil conduiciz ung jour devant ladicte foire et lou dict marchie et ung jour après loudict marchie et dous jours après ladicte foire de tous ceuz qui y venroient et qui en eiroient. Et toutes ces convenances avons nous frères Demanges dessus dis promis pour nous et pour loutemps à tenir bien et loialment à dit duc et à ses hoirs, sans aler encontre en tout ne en partie. Et est assavoir que li haulle qui est à celie Neufville dessusdite, est duc et lou Temple en commun, et la devons retenir quant il y faurreit riens, c'est assavoir lidis dus la moictie, et les frères dou Temple l'aultre moictie. Et pour ceu que ces choses et ses convenances dessus dictes soient fermes et estaubles, je frères Demanges dessus dis en ei donei ces lettres saellées de mon seel en tesmoingnage de veritei pour moy et pour les frères dou Temple. Ce fut faict l'an de graice mil trois cens et seix ans, lou diemange après Ponthecoste. Scellées d'ung seel de cire rouge sur double queue.

Origine: Trésor des Chartes de Lorraine, volume in-fº B. 419, page CXVIII.
Sources: Documents rares ou inédits de L'Histoire des Vosges, publiés au nom du Comité d'Histoire Vosgienne par J.-C Chapellier, et G. Gley, tome septième, Paris 1882

Maison du Temple de Norroy
La présence d'un établissement templier à Norroy, près de Vittel, n'est pas contestée, mais sa position ne laisse pas de surprendre. En effet, si à l'instar des autres maisons de l'Ordre, il comportait tous les attributs d'une exploitation agricole, avec sa cour centrale, son logis et ses dépendances, on en rencontre les vestiges en plein milieu du village. Or celui-ci est perché en haut d'une colline et non pas en plaine...
Sources: Internet

Norroy-sur-Vair
On a vu plus haut que le temple de Norroy fut fondé vers l'année 1219, par Henri, fils ainé de Hugues III, comte de Vaudémont (1). Nous croyons que cette maison était prêceptoriale.
1. La Maison de Vaudémont était fort dévouée à l'ordre du Temple et Hugues de Vaudémont, fils du comte Gérard II et frère de Gérard évèque de Toul, avait fait profession dans cet ordre, pendant la seconde moitié du XIIe siècle. En 1186, il se trouvait dans l'abbaye de Beaupré, où l'avaient amené les affaires de son ordre. V. l'ouvrage du P. M. Jeune, tome tome, p. 368.

En 1259, Ferry de Morhange, qui la gouvernait, fit un accord avec les religieux prémontrés de Flabémont, au sujet des propriétés qu'ils possédaient dans une localité que l'acte nomme Sarcels, et que nous ne connaissons plus sous cette domination. Le temple de Norroy fut administré plus tard par un précepteur de la maison d'Anglure, dont, au siècle dernier, on voyait encore l'écusson sur les murs d'enceinte.

Au moment où l'ordre fut supprimé, la maison de Norroy devint la propriété des Hospitaliers, qui l'unirent à leur ancienne Commanderie de Robécourt (2). Le revenu de cette Commanderie était de 3,000 livres, au moment où le père Benoit rédigea son Pouillé; mais, comme il ne fait pas connaître le détail des biens qui dépendaient de Robécourt, il nous est impossible d'indiquer la valeur et même la situation de ceux qui avaient appartenu au temple de Norroy.
2. Le même ouvrage, tome I, page 368 et tome II, pages 44 et 45. C'est à tort que le P. Benoît et Dom Calmet ont écrit que Robécourt avait primitivement appartenu aux Templiers, les anciens pouillés du diocèse du Toul ne mentionnent que douze maisons de cet ordre.
Sources: M. Auguste Didot. Mémoire sur les Etablissements de l'Ordre du Temple en Lorraine (Duchés de Lorraine et de Bar, évêchés de Metz, Toul et Verdun). Tome I, Nancy MDCCCLVI.


Notron   (24)

Fief du Temple de Nontron
Département: Dordogne, Arrondissement et Canton: Nontron - 24


Fief du Temple de Nontron
Localisation: Fief du Temple de Nontron


Les deux Ordres du Temple et des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem avaient des biens à Nontron.

Du logis du commandeur Templier de Nontron « La maisoneis del Comandeor Gerardus de Vilaribus Militibus Templariis Nontronium », nous ne savons rien, peut-être fut-il récupéré et démoli par Nogaret, quand il acquit le fief de Nontron du vicomte de Limoges (Archives Nationales, 622 nº4).

On retrouve cependant un hôpital ou maladrerie, géré par les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en 1252.


Château et Eglise de Nontron
Château et Eglise de Nontron en 1822
Dessin du baron J. de Verneilh
Sources: Bulletin de la Socité Archéologique du Périgord


Le 13 octobre 1307 les templiers furent arrêtés et emmenés à Saint-Yrieix et Limoges. Guillaume de Nogaret s'empara des biens templiers de Lempzours en 1308 avec les autres maisons du fief de Nontron, dont il avait acquit la temporalité du vicomte de Limoges (Archives Nationales, 622, nº 43.) et les autres bâtiments furent incendiés, il reste des vestiges de pierres brûlées dans le sol.
Sources: André Goineaud-Bérard, Templiers et Hospitaliers en Périgord - Editions Pilote 24, février 2002


Nouâtre   (37)

Maison du Temple de Nouâtre
Département: Indre-et-Loire, Arrondissement: Chinon, Canton: Sainte-Maure-de-Touraine - 37


Maison du Temple de Nouâtre
Localisation: Maison du Temple de Nouâtre


Nouâtre, commune du canton de Sainte-Maure, arrondissement de Chinon.
— Les lieux et hameaux et villages suivants dépendent de cette Commune:
— Noyers, ancienne paroisse et abaye.
— La Maison-Rouge.
— Le Temple, ancienne propriété des Maisons du Temple de Nouâtre et de l'Ile Bouchard.
— « Item, outre les fondations des églises parochiales dessus déclairées et est de fondation ancienne de ma dite chastellenie l'Hostel et appartenances de la Maison du Temple de Nouastre ainsi que le dit hostel se poursuit et comporte assis et au dedans de ma dite ville du dit lieu de Nouastre à cause du dit hostel de la commanderie le dit commandeur à fief, justice et juridiction et domaine. »
Sources: Dictionnaire Géographique, Historique et Biographique d'Indre et Loire et de l'ancienne province de Touraine par J.-X Carré de Busserolle, tome IV, Tours 1882.


Noue (La)   (37)

Domaine du Temple de La Noue
Département: Indre-et-Loire, Arrondissement: Tours, Canton: Ballan-Miré - 37


Domaine du Temple de La Noue
Localisation: Domaine du Temple de La Noue


La Noue, ferme sur la commune de Ballan-Mirée
— Ancien fief de la Maison du Temple de Ballan.
Sources: Bibliothèque de Tours, fonds Salomon, titres de la Commanderie de Ballan.


Nougarède (la)   (09)

Maison du Temple de La Nougarède
Département: Ariège, Arrondissement et Canton: Pamiers - 09


Maison du Temple de La Nougarède
Maison du Temple de La Nougarède


Localisation de La Nougarède
La réconciliation du comte Roger-Bernard avec l'abbaye ayant amené la fondation de la ville de Pamiers, dont la garde lui fut confiée, il n'eut aucun intérêt à poursuivre la réalisation des désirs de son père au sujet de la Villedieu, qui resta toujours à l'état de projet ; et le simple établissement que les Templiers eussent bien voulu voir transformé en une ville florissante, continua à porter le nom de la Nougarède, remplacé plus tard par celui de la Cavalerie-de-Pamiers.
Sources: M. Antoine Du Bourg. Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France, page 240. - Bnf

Maison du Temple de La Nougarède
Dom Vaissette prétend que le sixième jour des kalendes de novembre de l'année 1136, le comte Roger de Foix et dame Chimène sa femme, fondèrent à la Nougarède le premier établissement des Templiers dans le pays.

L'étude sur le Temple de Toulouse et celui de Laramet nous a donné la preuve de l'inexactitude de cette assertion. Quoiqu'il en soit, dans la charte de donation figurant parmi les preuves de l'histoire du Languedoc, et dont les archives de la commanderie n'ont conservé qu'une copie inscrite dans un autre document, nous lisons que le noble couple donna, entre les mains d'Amélius, évêque de Toulouse, à Dieu et à la sainte milice du Temple, représentée par les chevaliers Arnaud de Bédous et Raymond de Gaure, leur fief de la Nougarède, en franc-alleu. Ce territoire, «  placé sous la sauvegarde divine et limité par des croix suivant l'usage,  » s'étendait de la forêt de «  Silva corta  », jusqu'à l'Ariège et devait porter désormais, d'après la volonté du donateur, le nom de Villedieu. Le comte Roger ajoutait à cette donation des privilèges, qui témoignent de toute sa sympathie; ainsi il leur accordait le pâturage pour leurs troupeaux dans tous ses bois et exemptait eux et leurs vassaux des droits de leude, de péage et d'usage dans toute l'étendue de sa terre.
Cette importante donation avait pour témoins un grand nombre de puissants seigneurs du pays, qui voulurent s'y associer en apposant leurs sceaux à la suite de ceux du comte et de la comtesse de Foix: c'étaient Roger de Durban, Guillaume d'Asnave son fils, Arnaud de Verniole, Pons de Gramont, Bernard Athon d'Estrobal et Berenger de Brugal.
Dupuy, Histoire de la condamnation des Templiers.

Nous devons par suite nous borner à mentionner la fin lugubre de cet établissement. Son commandeur, Jehan de la Cassagne, après s'être fait inscrire parmi les défenseurs de son Ordre, fut arrêté à son tour; soumis à la torture, il avoua tous les crimes qu'on lui imputait et fut brûlé avec quatre de ses compagnons sur la place de la Cité à Carcassonne (20 juin 1311).

Après la suppression de l'Ordre du Temple, la Nougarède fut adjugée aux Hospitaliers, qui la conservèrent tout d'abord en commanderie. Cette dernière n'eut jamais du reste un grand développement. Le seul document de quelque intérêt que nous trouvons dans ses archives est le récit de débats survenus entre le commandeur et l'autorité civile de Pamiers. Le premier s'appuyant sur la charte de 1136 et sur les privilèges qui y étaient concédés par le comte de Foix, prétendait avoir la seigneurie entière de tout le territoire de la Nougarède; le Prévôt de Pamiers lui fit inhibition d'exercer la haute justice dans ce lieu qui faisait partie des dépendances immédiates de la cité. Le chevalier adressa alors ses réclamations au Saint-Siège et obtint en effet des lettres apostoliques confirmant les privilèges de l'Ordre et ceux de sa maison en particulier; il les fit publier aussitôt sur l'échafaud «  al cadafal  » de l'église du Camp à Pamiers. C'était la guerre ouverte et déclarée qui menaçait de durer de longues années, lorsque les parties résolurent de terminer leur différend à l'amiable. Le document en question nous introduit dans l'église des Frères Mineurs de Pamiers; aux pieds du maître-autel siège le «  Révérend Père en Dieu, Mgr l'Evêque de Pamiers; devant lui se présentent d'un côté noble Sire Mgr Guillaume de Morilhon, chevalier de l'Ordre de Saint-Jean et commandeur de Notre-Dame de la Cavalerie ou de la Nougarède, et, de l'autre, savants et discrets personnages, Messire Jean de Roquefort, juge mage du comté de Foix, Maître B. de Serre, Prévôt de Pamiers, et Maître B. dels Baratz, procureur des consuls de la ville.  »
La fin du parchemin ayant disparu nous ne pouvons savoir quelle sentence prononça l'Evêque, (mai 1461).
Le peu d'importance de cette commanderie en amena la suppression à la fin du XVe siècle, et l'adjonction à celle de Caignac. Depuis cette époque nous ne trouvons dans ses archives aucun fait digne de remarque.

Commandeurs Hospitaliers de la Cavalerie de Pamiers ou la Nougarède
1409-1410. Bertrand d'Azémar.
1410-1411. Georges de Marmaran.
1467-1468. Guil., de Morilhon.
Sources: A. Du Bourg, Histoire du Grand Prieuré de Toulouse - Toulouse - 1883.

Jean de Cassagnes commandeur de La Nougarède
Jean de Cassagnes entra dans l'ordre du Temple et devint commandeur de la Nougarède, près Pamiers. Il vivait à l'époque des persécutions dirigées contre les Templiers et fut même mêlé au fameux procès.

Fleury, dans son histoire ecclésiastique, nous apprend qu'il fut interrogé à Carcassonne, et Dupuy cite cet interrogatoire qui est très curieux. Mais nous ne pouvons pas en reproduire les passages les plus saillants et les plus compromettants pour l'Ordre, quand même nous nous servirions des termes latins qu'emploie l'historien, sans doute d'après ce principe: que dans cette langue on peut bravé l'honnêteté.

« Jean de Cassagnes preceptor domus Templi de Nougareda, près Pamiers, dit que, lorsqu'il fut reçu, on fit cette cérémonie: on lui envoya deux chevaliers qui lui demandèrent s'il voulait entrer dans l'Ordre. Répondit que c'était son intention.

— Après cela deux autres vinrent à lui, qui lui dirent: que ce qu'il entreprenait là était grand et qu'il était difficile d'endurer leur règle; qu'il n'en voyait que l'intérieur. Après cela on le fit entrer, se mit à genoux devant le Récepteur ou Supérieur qui tenait un livre; et étaient près de lui environ dix Frères, lui demanda ce qu'il désirait; dit qu'il désirait être de son Ordre. Lui fit mettre la main sur le livre; et lui fit jurer qu'il n'avait aucun empêchement, soit dettes, mariage ou servitude ailleurs: répondit que non.

— Après cela, ayant encore la main sur le livre, lui dit: il faut que vous promettiez à Dieu et à nous que vous serez obéissant, vivrez sans propre, garderez chasteté, et garderez les us et coutumes de l'Ordre, et que croyez en Dieu créateur qui n'est mort et ne mourra point: ce qu'il jura (ces paroles étaient à double entente).

— Après, le précepteur prit un manteau, qu'il mit sur le dit Jean; et lors un prêtre de l'Ordre lisait le psaume: ecce quam bonum et jucundum...; Le Récepteur tira après d'une boîte une idole en vermeil en figure d'homme; le mit sur un coffre et dit ces mots: Domini ecce unum amicum dei qui loquitur cum Deo, quando vult: qui referatis gratias, quod vos ad statum istum duxerit quem multo desideravistis et restrum desiderium complevit.

— Cela dit, ils l'adorèrent se mettant à genoux par trois fois, et à toutes les fois ils montraient le crucifix, in signum ut ipsum penitus abnegarent, et crachaient dessus...

— Cette cérémonie achevée il fut mené ailleurs et fut revêtu des habits de l'Ordre et ramené au Supérieur qui lui enseigna comment il avait à se gouverner in ecclesiâ, in militiâ, in mensâ...


— Le dit templier ajouta qu'un autre fut reçu avec lui de la même façon. Que l'an 1300, lors de la première indulgence, il fut à Rome où il se confessa au Pape; nomma pour témoins de cela Fredolum de Lobenchis, R. de Montelaura. Qu'il en a vu recevoir d'autres de la même façon. Fait à Carcassonne en 1307. »

— Ces aveux furent-ils arrachés à Jean par la torture ou par les remords de sa conscience, l'histoire ne nous le dit pas. Nous ignorons même quel sort lui fut réservé: car nous n'avons pas vu son nom parmi ceux de ses confrères qui furent condamnés au suplice dans cette partie du Midi. Mais huit ans plus tard, en 1315, une liste que nous avons trouvée en note dans un des volumes de dom Vayssette sur le Languedoc, nous apprend qu'un humble religieux du nom de Jean de Cassagnes vivait alors dans l'abbaye de Saint-Benoît de Castre, que gouvernait Bertrand Béranger de Cassagnes. Peut-être était-ce l'ancien commandeur du Temple, réfugié auprès de son frère pour y chercher un asile contre les persécutions et un lieu de pénitence.

— Brenguier était contemporain de BERNARD de CASSAGNES, chevalier croisé qui accompagna saint Louis en Terre-Sainte, et dont le nom a été conservé grâce à un acte trouvé dans un cabinet de vieux titres appartenant à un M. Courtois. Cet acte est une quittance par laquelle plusieurs seigneurs du Rouergue reconnaissent avoir reçu de deux marchands génois deux cent trente livres tournois, sous la garantie de leur suzerain, Alphonse, comte de Poitiers et de Toulouse. Cet emprunt est fait à Saint-Jean-d'Acre, en juin 1250, à l'issue de la désastreuse expédition. Le roi de France, sorti de captivité, s'occupait à fortifier la ville; mais la plupart des croisés, comprenant que tout était fini, sentaient naître en eux l'impatience du retour.

— Manquant de ressources, ils s'adressaient aux italiens et aux grecs qui avaient suivi de loin et sans s'y mêler cette expédition, pour en retirer tous les fruits. Et comme ces derniers seuls avaient gagné dans la sanglante partie, ils fournissaient généreusement, mais sous bonnes garanties, le viatique aux joueurs malheureux qui avaient engagé leur vie et souvent leur fortune pour ce qu'ils pensaient être uniquement la cause du Christ, mais qui, en réalité, était aussi la cause de quelques marchands.

— Voici la copie de ce précieux parchemin:
« Notum sit universis quod nos Bernardus de Cassainiis, Johannes de Creusseyl, Guillelmus de Causac, Deodatus Bonafos et Radaphus de Panusio, milites, recepisse confitemur et recognoscimus habuisse a Dominico de Tellia et Marco Ciconia, mercatoribus Januensibus, ducentas et trigenta libras Turonenses, bonae monetoe, quas per supradictos mercatores illustrissimus dominus, Alfonsus, comes Pictavensis et Tolosanus nobis mutuari fecit, sub obligatione omnium bonorum nostrorum ipsi domino comiti factâ. De quibus ducentis et trigenta libris nos tenemus pro pagatis et contentis et proefatos mercatores quitamus.

— « Et ego, Bernardus de Cassainhiis, nomine supradictorum militum presentes litteras meo sigillo sigillavi. Actum apud Accon, anno domini millesimo ducentesimo quinquagesimo, mense Junii. »

— Au dos de l'acte: « Quict B. de Cassainiis de CCXXX L T. MCCL. »
— Au bas est suspendu le sceau du chevalier signataire, rattaché par une bandelette de parchemin.

— Le titre est entre les mains du chef de la maison de la Panouse, dont un ancêtre était au nombre des emprunteurs. Une copie notariée et légalisée en a été faite en 1861, qui est actuellement dans les archives du marquis de Miramon-Fargues.

— Bernard était chevalier: l'acte même l'indique; de plus ce devait être un homme de quelque importance puisqu'il emprunte au nom de plusieurs croisés de haute lignée, dont il était sans doute le plus marquant. Grâce au sceau apposé au bas du parchemin , nous savons de source certaine que Bernard était de notre famille. Ses armes sont en effet les mêmes que les nôtres. Et pour s'en convaincre, on n'a qu'à visiter à Versailles la troisième salle carrée du musée des croisades, où se trouve peint l'écusson de ce chevalier. Bernard avait épousé dame RIQUE DE PANAT (1) et devait être le fils de Béatrix de Castelpers et de Bertrand, celui de nos ascendants sur lequel nous possédons le moins de renseignements.
1. De Barrau.
Sources: Cassagnes-Beaufort-de Miramon: Rouergue et Auvergne, 1060-1890. [signé Bernard, Vicomte de Miramon-Fargues]. Aurillac 1890


Noyelles-sur-Selle (Fief de)   (59)

Fief du temple de Noyelles-sur-Selle
Département: Nord, Arrondissement: Valenciennes, Canton: Bouchain - 59


Fief du temple de Noyelles-sur-Selle
Localisation: Fief du temple de Noyelles-sur-Selle


Les possessions des Templiers dans cette ville nous sont signalées dans un acte du 25 février 1260 par lequel Renier dit Grehies, chevalier de Douchy et seigneur de Noyelle, notifie que jacques de Noyelle, fils de Mathilde Bouchaing a vendu aux Templiers pour la somme de trois cents livres de blancs, tout le fief qu'il avait à Noyelle et qui était composé de l'héritage qu'il avait reçu de sa cousine germaine Gile, fille de Godefroid Muert de Caut.

Plusieurs témoins sont signalés alors que le vendeur fait savoir qu'il laisse les frères dit Temple libres et quittes de toute exaction et qu'il investit les chevaliers suivant les formes du droit. Il renonce en outre, pour lui et ses successeurs, à toits les droits qu'il avait sur ce fief qui est à partir de la signataire de l'acte considéré comme un franc-alleu.
Sources: Laurent Dailliez; Les Templiers en Flandre, Hainaut, Brabant, Liège et Luxembourg


Noyon   (60)

Maison du Temple de Noyon
Département: Oise, Arrondissement: Compiègne, Canton: Noyon - 60


Maison du Temple de Noyon
Localisation: Maison du Temple de Noyon


Les Templiers ont eu des biens à Noyon, cela ne fait aucun doute.
D'après Le Vasseur, on voyait encore de son temps, la vieille tour des Templiers ; tour carrée, flanquée aux quatre coins de petites tourelles crénelées, sans autres fenêtres que quelques petites lucarnes. Elle avait trois étages voûtés, et avait du servir, suivant cet auteur, de magasin ou de dépôt d'archives.
On pouvait voir également quelques vestiges de la chapelle, de salle ou réfectoire, de dortoir.
Cette maison du Temple donnait sur la rue Saint-Jean, nommée aussi rue du Temple.
Ces possessions des Templiers en la ville de Noyon remonteraient aux environs de l'an 1200, peut-être même plus anciennement.
Pour nous, nous pensons que les Templiers ont eu une maison de leur Ordre à Noyon, dès le XIIe siècle, quoique sans preuves.
(J. Le Vasseur.- Annales de la cathédrale de Noyon Tome III, page 879).

Dans le grand incendie qui détruisit en 1293 la ville de Noyon, la maison du Temple aurait été épargnée, si l'on en croit la chronique de Long-pont (E. Mannier. - page 562), ce qui est d'ailleurs confirmé par le récit du chanoine Le Vasseur.

Les Templiers avaient aussi quelques censives dans la ville, des terres aux environs, et plusieurs vignes.

Au XVIIe siècle cette antique maison du Temple, passablement en ruines du reste, fut vendue au séminaire de Noyon.
(E. Mannier. - page 563).
Sources: Trudon des Ormes: Possessions de l'Ordre du Temple en Picardie. Editions Yvert et Tellier. Amiens 1893

Maison du Temple de Noyon
Parmi les premiers bienfaiteurs des Templiers dans le Noyonais, nous devons citer principalement Simon Ier, évêque de Noyon. L'Ordre du temple avait à peine douze ans d'existence, que ce prélat, avec l'assentiment de son chapitre, lui accordait l'annate ou le revenu d'une année des prébendes de son église, toutes les fois qu'elles viendraient à vaquer, comme l'expliquaient les lettres du dit évêque, de l'année 1130, et dont il restait, au siècle dernier, une copie collationnée dans les archives du prieuré de Saint-Jean-en-l'Ile-Lez-Corbeil.

Les Templiers possédaient à Noyon une maison, qui se trouvait devant l'abbaye de Sait-Barthélemy et l'hôtel Saint-Jean. Dans le grand incendie qui détruisit, en 1293, la ville de Noyon, trois édifices seulement furent épargnés et restérent debout, dit la chronique de Long pont.
C'étaient la maison du Temple, l'Hôpital et la chapelle de Saint-Pierre.

Ils avaient aussi quelques censives dans la ville, des terres aux environs et plusieurs vignes sur la montagne de Saint-Siméon.

Trois fiefs relevaient, en 1562, de l'ancienne maison du Temple de Noyon:
Le fief de Soibert, consistant en terres sur Vauchelle, Noyon, Morlencourt, etc., et appartenant alors à François Marcy;

Le fief de la Cense de Pont-l'évêque, et celui de Meshavart, hors la porte Saint-Jacques, au lieu dit des Havart, avec des terres et une maison au chemin des Mtalladaux à Saint-Eloi et à Saint-Ladre.

L'ancien Temple de Noyon fut vendu au XVIIe siècle moyennant une rente foncière de 45 livres que Messieurs du séminaire de Noyon, acquéreurs, payaient encore, au siècle dernier, chaque année, au commandeur d'Eterpigny.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

Maison du Temple de Noyon
L'évêque Vermond de la Boissière, qui avait reçu la visite de saint Louis au mois de septembre 1257, mourut au commencement de l'année 1272 et fut enseveli dans le sanctuaire. Son successeur, Guy des Prés, fit construire en 1286 la première chapelle de Sainte-Luce et de Sainte-Marguerite, où il fut inhumé au mois de janvier 12975. Cette chapelle, rebâtie sous le même vocable au milieu du XIVe siècle, s'ouvrait sur la seconde et la troisième travée du bas-côté sud. Son emplacement est déterminé par le sépulcre que le chanoine Pierre Isabeau y fit placer en 1497 dans un réduit encore visible aujourd'hui. Guy des Prés fut témoin du terrible incendie du mois de juillet 1293. Un document, reproduit par Levasseur~ et conservé dans les archives de l'abbaye de Longpont avant la Révolution, donne des détails précis sur l'importance du sinistrée.

Le feu éclata le lundi 21 juillet, vers quatre heures du matin, et continua ses ravages jusqu'à l'après-midi du lendemain, c'est-à-dire pendant trente-quatre heures consécutives. La cathédrale, les autres églises et les maisons de la ville furent atteintes par les flammes, mais les maisons des Templiers et des Hospitaliers, ainsi que la petite église de Saint-Pierre, qui se trouvait sur la place au Blé, furent préservées de tout dommage. Cette relation, qui permet de comparer l'incendie de 1293 à celui de 1131, en raison de sa violence, est la meilleure source à consulter, car l'abbaye de Longpont possédait à Héronval, hameau de la commune de Mondescourt, entre Noyon et Chauny, une ferme importante qui avait été donnée aux religieux par Raoul IV, comte de Vermandois, en 1144. Le moine qui avait conservé le souvenir de ce sinistre dans les archives de l'abbaye était donc à même d'être bien informé.
Sources: Histoire de la cathédrale de Noyon - par Eugène Lefèvre-Pontalis. - imprimerie de Daupeley-Gouverneur (Nogent-le-Rotrou) - 1900

Maison du Temple de Noyon
1179. Au début de l'année 1179, l'évêque Renaud partait à Rome, pour y assister au concile de Latran, qui se tint du 5 au 10 mars (3). Il profita de ce voyage pour plaider auprès du Saint-Siège la cause du chapitre, au nom de son doyen, Jean de Breteuil, afin que le Tribunal apostolique lui fit rendre justice et reconnut son bon droit à l'encontre de la commune.
Les Templiers intervinrent aussi dans le même but auprès d'Alexandre III. On possède la supplique écrite à cette intention par Geoffroy Foucher, maître des commanderies du Temple en Occident. Cette lettre traite les bourgeois de Noyon de « cives inciviles » et déclare que les Templiers sont unis aux chanoines par des liens d'affection si étroits, qu'ils considèrent les affaires du chapitre comme les leurs propres (4). On sait du reste que les chanoines de Noyon leur avaient abandonné les annates de toutes les prébendes vacantes les chevaliers de la milice du Temple ne faisaient donc que payer leur dette de reconnaissance.
3. Labbé, Conciles, tome X, page 1507.
4. Le Vasseur, Annales de l'Eglise de Noyon, page 903. Cartulaire du chapitre folio 64. A. Lefranc, Histoire de la Ville de Noyon, pièce justif. n° 13, page 192.


1183. Les annales des prébendes vacantes, que le chapitre abandonnait aux Templiers, donnèrent lieu aussi à quelques difficultés. Un accord eut lieu entre les parties, en présence de l'évêque, pour régler les conditions et certains détails de perception de ces annates (1181) (3).
3. Cartulaire du Chapitre, folio 103.

1195. En 1195, un accord fut conclu entre le chapitre et l'évêque, relativement à la forêt de Laigue. Le chapitre renonçait à ses droits dans la forêt, à condition que l'évêque fournisse tous les ans, à chacun des chanoines, trente sommes, c'est-à-dire quinze cordes de gros bois, sans branche et sans houppier, qui seront conduites à la chaussée de Sempigny, entre Pâques et la saint Pierre-aux-Liens. Faute par l'évêque de fournir cette redevance, le chapitre cessera l'office et le fera cesser dans toutes les paroisses et abbayes de Noyon. Les chanoines avaient aussi le droit de prendre dans la forèt, avec la permission de l'évêque, des arbres pour la construction (4). L'évêque s'engageait à ne rien aliéner de la forêt, il pouvait en défricher et en exploiter deux cents muids ou seize cents arpents (5). Une bulle du pape, du 27 mai 1196, confirma cet accord (6).

1204. Les Templiers et les abbayes d'Ourscamp, de Saint-Eloi et de Saint-Barthélémy, qui avaient aussi des droits dans la forèt de Laigue, furent appelés à consentir à cette convention mais les deux dernières la contestèrent et n'y donnèrent leur adhésion qu'en 1204 (2).
4. Cartulaire du Chapitre, folio 21.
5. Cartulaire du Chapitre, folio 192.
6. Cartulaire du Chapitre, folio 93.


1222, août. Un accord fut passé entre l'évêque, Gérard de Bazoches, le chapitre et les chevaliers de l'ordre du Temple, portant que l'évêque devrait fournir, chaque année, soixante sommes de bois aux Templiers, dont vingt sommes prises dans la partie de la forêt de Laigue appartenant à l'évêché et quarante dans la partie du chapitre. Mais, si ces quarante sommes ne se trouvaient pas dans la partie du chapitre, l'évêque s'engageait à les parfaire.
De plus, les Templiers pouvaient prendre chaque année dans les défrichements faits par le chapitre, les échalas nécessaires pour l'étendue de cinq setiers de vignes et du bois pour réparer leurs maisons de Noyon, sauf le consentement de l'évêque.
Ils renonçaient à tout autre droit d'usage sur la forêt de Laigue (3).
3. Cartulaire du Chapitre, folio 194.
Sources: Société archéologique, historique et scientifique de Noyon, tome XXII. Noyon 1910 - Bnf


Nozay   (91)

Domaine du Temple de Nozay
Département: Essonne, Arrondissement: Palaiseau, Canton: Montlhéry - 91


Domaine du Temple de Nozay
Localisation: Domaine du Temple de Nozay


L'ancienne Maison du Temple de Balizy avait pour membre une maison à Nozay, autrefois «Nogaretum»; laquelle avait été donnée aux Templiers avec une soixantaine d'arpents de terre, par un nommé Hébert le Maistre de Montlhery, ainsi qu'il résulte des lettres de l'official de Paris, du mois de juillet 1246.

La maison de Nozay n'était plus, au siècle dernier, qu'une pauvre masure, privée de ses terres depuis longtemps usurpées par des seigneurs voisins. Le Grand-Prieur de France fit en 1754 des diligences pour les recouvrer, mais rien n'indique qu'il y soit parvenu.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 Paris

Beaucoup plus d'informations sur le site du Vieux-Marcoussis


Nyls   (66)

Maison du Temple de Nyls
Département: Pyrénées-Orientales, Arrondissement: Perpignan, Canton: Thuir - 66


Maison du Temple de Nyls
Localisation: Maison du Temple de Nyls


A Nyls, l'église était aussi dédiée à Sainte-Marie. Toutefois, elle n'a pas été construite par les Templiers et existait déjà au XIe siècle. Les frères du Mas Déu l'ont simplement aménagée, dès qu'ils l'ont eue en leur possession, à partir de 1182.


Eglise du Temple de Nyls
Eglise du Temple de Nyls - Sources: Jean Tosti


Dans le groupe de possessions de la plaine, au sud du Réart, c'est à Nyls (Agnils ou Aynils) avec 50 pièces dans le cartulaire, que se constitue le domaine le plus conséquent. La première donation en faveur du Temple au territoire de Nyls est faite par Dame Azalaïdis, qui se donne corps et âme et laisse son « honor » de Sainte-Marie de Nyls au lieu-dit « Cirsanum » à Hugues Rigaud (1133).


Eglise du Temple de Nyls
Eglise du Temple de Nyls - Sources: Jean Tosti


Sources: M. Robert Vinas, L'Ordre du Temple en Roussillon. Editions Trabucaire 1988 - Site Internet de M. Robert Vinas


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