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    L'erreur politique de Jacques de Molay

    Les revers de la septième croisade hâtèrent la chute de l'empire latin en Orient. Le Saint-Siège voulut tenter un dernier effort : il eut la pensée de réunir en un seul les Ordres du Temple et de l'Hôpital. Grégoire X réunit un concile à Lyon pour le 7 mai 1274, où l'on devait traiter cette question.

    La proposition fut repoussée, en prévision de l'opposition du roi de Castille et du roi Jacques d'Aragon.

    Accon, (Acre), la dernière place de la chrétienté, tomba au pouvoir des Sarrasins le 16 juin 1291 le grand maître Guillaume de Beaujeu y fut tué avec cinq cents chevaliers. Dix-huit Templiers et seize Hospitaliers, seuls, échappèrent au massacre.

    Jacques de Molay Acre ou Accon avait été prise en 1104 par le roi Baudouin ; Saladin s'en empara en 1187. Les croisés la reprirent sur les Sarrasins en 1191 ; elle resta au pouvoir des chrétiens jusqu'au 16 juin 1291 ; c'était le principal port des Templiers.
    Le pape Nicolas IV se hâta de convoquer un concile à Salzbourg, afin d'envisager les moyens de porter secours à la Terre sainte. L'opinion générale était que si les Ordres militaires, que si le peuple avaient réuni tous leurs efforts au lieu de se diviser par des querelles d'intérêts, que si tout le monde avait fait son devoir, la ville n'eût pas été prise.

    Nicolas IV n'avait pas perdu tout espoir ; des envoyés mongols étaient venus dans le but de contracter une alliance contre les Sarrasins. Le concile de Salzbourg décida qu'il fallait absolument réunir en un seul les trois Ordres militaires sous une règle uniforme, et appeler, le roi des Romains et les autres princes à la défense de la Terre sainte.
    Nicolas IV mourut sans avoir rien pu entreprendre. Le grand maître Jacques de Molay se montrera hostile à ce projet de fusion. Il le déclarera impossible, à cause de la jalousie qui divisait le Temple et l'Hôpital.
    Cette obstination des Templiers fut une des causes de leur perte ; on les accusa de sacrifier la Terre sainte à de mesquines jalousies, à des intérêts purement matériels.
    Mais, n'oublions pas que les Hospitaliers n'étaient pas plus chauds que cela, le grand maître de l'hôpital, qui fut reçu par le pape, émit lui-même des réserves sur cette union.
    Nous (les historiens) estimons que ceux qui s'opposèrent à la réunion des deux Ordres, que ceux qui ne poursuivirent pas la mise en œuvre de cette mesure devenue nécessaire, manquèrent de sens politique : ces deux Ordres réunis, avec leurs immenses richesses, leur valeur militaire, pouvaient créer dans les îles du Levant et de la Grèce un vaste empire maritime, arrêter l'essor des flottes musulmanes, empêcher le ravitaillement des côtes de Syrie, dominer les mers, préparer à la France un avenir immense de relations commerciales et politiques.

    Certes, organiser des campagnes militaires avec les deux ou trois ordres sous l'autorité d'un quartier général tripartite pour une période et une guerre programmée, aurait été à mon avis plus rentable qu'une union qui aurait attisé les jalousies et les souvenirs de gloire de tel ou tel Ordre au détriment de l'autre.

    L'utilité de cette fusion avait déjà frappé l'esprit de Louis IX ; c'est ce qu'on lit dans un mémoire de Jacques de Molay remis à Clément V en 1307. Nous croyons que Louis IX, Grégoire X et ses successeurs étaient dans le vrai. La campagne que Pierre I, roi de Chypre, accompagné de quelques chevaliers français, opéra en 1265 à Alexandrie, qui fut prise et pillée le 4 octobre ; les succès remportés sur les Sarrasins en 1267 à Japhé et à Sur (l'ancienne Tyr, en Syrie) par Pierre I, qui était devenu le maître de la mer, nous donnent la mesure de ce qu'on pouvait entreprendre avec les deux Ordres réunis, leurs richesses, leur valeur, leur organisation militaire. Il est permis de croire que si l'armée des Hospitaliers, qui combattit si vaillamment en 1267 à Japhé, avait été doublée de celle du Temple, le résultat de la descente sur cette partie des côtes de Syrie eût été bien différent.

    Il est vrai que ces exemples sont réels et qu'ils ont donné toute satisfaction. Mais, c'était des armées distinctes sous une autorité réunie dans ce but identique et temporaire.

    Il faut plutôt se demander pourquoi, ces unions n'ont telles pas été plus souvent utilisées ?

    Les seuls réels unions réalisées et toujours gagnantes, ont eu lieu sous l'autorité des rois Baudouin au tout début des états latins. A ces moments là, la Terre Sainte était à conquérir. Plus tard, ne contait plus que son intérêt et ses biens, d'où perte de puissance et de réalité.

    « La fusion des deux Ordres du Temple et de l'Hôpital eût elle réellement sauvé le Temple ? »

    J'en doute personnellement, Philippe le Bel, voulait en tout premier lieu, les richesses des Templiers et secondairement que son pourvoir soit absolu.

    En outre, je ne crois pas que l'union des deux Ordres aurait arrêté Philippe le Bel dans ses desseins de s'emparer des richesses de l'Ordre du Temple, il aurait fait la même chose avec les deux Ordres réunis.

    Je suis et reste persuadé, que si l'Ordre du Temple était resté en Orient, sur l'ile de Chypre après la chute de Saint-Jean d'Acre, et qu'il ait joint ses forces restantes à celles des Hospitaliers, leur triste sort n'eut jamais existé.

    Il ne faut pas perdre de vue qu'un des arguments des conseillés de Philippe le Bel était : L'Ordre du Temple est né pour reconquérir la Terre Sainte et garder les lieux saints, depuis que les chrétiens ont perdu l'un et l'autre, l'Ordre du Temple n'a plus lieu d'être.

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