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Troisième Croisade - 1189-1192
3e CroisadeAlbéric Clément seigneur du Mez

L'aîné de ses fils, Albéric Clément, fut maréchal de France, et sa grande valeur a été célébrée par Guillaume le Breton dans la « Philippide », et par Rigord dans sa Chronique. Il mourut au siège d'Acre en 1199.
Seigneur du Mez, maréchal de France, fut tué au siège de Saint-Jean d'Acre en escaladant une tour appelée la Tour Maudite.
Sources: Histoire Litéraire de la France - Tome XVIII - Paris M. DCCC. XXXV.
L-c P. Goussencourt lui donne pour armes: d'or, à la bande de gueules.
3e Croisade
Alexandre III

Alexandre III occupa le trône pontifical de 1159 à 1181. Pagi prouva, par différents témoignages, et, entre autres, par une lettre où Amaury 1er, roi de Jérusalem, peint au roi de France la triste situation des affaires des chrétiens en Palestine, que le concile tenu à Reims, en 1164, par le pape Alexandre III, a eu pour but principal de secourir la terre sainte.
En apprenant les succès obtenus sur les chrétiens par Saladin, Alexandre écrivit à tous les princes et à tous les évêques de la chrétienté, pour rallumer le zèle des fidèles en faveur des saints lieux. Par une disposition de cette lettre, les croisés, qui avaient besoin d'emprunter l'argent nécessaire à leur pèlerinage, pouvaient, en cas de refus de leurs parents ou de leurs seigneurs, engager leurs biens aux ecclésiastiques ou à d'autres personnes. On trouve dans Matthieu Paris une lettre qu'Alexandre III écrivit au sultan d'Iconium, pour le presser de céder au désir que ce prince musulman avait témoigné, disait-on, d'embrasser la religion chrétienne, et le chroniqueur anglais ajoute que le sultan, persuadé par les exhortations du souverain pontife, reçut secrètement le baptême. C'est ce sultan qui, lors de la troisième croisade, écrivit à Frédéric Barberousse, et tint envers les chrétiens une conduite plutôt opposée que favorable à la vraie religion, les historiens arabes, et notamment celui des Atabeks, présentent ce sultan comme un philosophe incrédule, qui se serait attiré la haine de ses propres enfants par ses sentiments irréligieux, et à qui Nour-Eddin aurait déclaré la guerre pour le même motif.
Sources: Nouvelle Encyclopédie Théologique, dictionnaire sur toutes les parties de la science religieuse. Par L'Abbé Migne, tome XVIII Paris 1852
Alexandre III
La Palestine était toujours exposée, car les Chrétiens pouvaient être chassés d'heure en heure. Ils n'avaient plus d'autre ressource que la diversion d'une Croisade européenne. Alexandre III s'efforça d'amener un mouvement de ce genre, par un appel à toute la chrétienté (1181), qui fut entendu des rois de France et d'Angleterre. Mais la mort du Pape et celle du roi de France arrêtèrent la Croisade projetée, qui d'ailleurs n'excitait plus un grand enthousiasme, tout le monde se lassant de ces efforts stériles pour récupérer les Saints Lieux.
Sources: Par feu Claude Mansuet Jeune. Chanoine Régulier de l'Ordre de Prémontré, Docteur en Théologie, Prieur de l'Abbaye d'Etival. Edité chez Guillot, Librairie de Monsieur, Frère du Roi, rue Saint-Jacques. Paris. M DCC. LXXXIX.
Alexandre III
En 1186, l'empereur Frédéric 1er Barberousse (de la maison de Souabe), qui avait été en 1160 excommunié par le pape Alexandre III, avait obtenu pour son fils, plus tard empereur sous le nom d'Henri VI (1190-1197), la main de Constance, fille et héritière de Roger II, roi de Sicile, et plus tard maîtresse de ce royaume à la mort de son neveu Guillaume II dit le Bon (1189). Roger II, d'abord excommunié par le pape Innocent III, avait reçu ensuite de ce pontife la confirmation de sa royauté et Constance avait, du consentement du pape (con consentimiento del Papa, dit Villani) apporté en dot à son époux la Sicile et la Pouilles. « Ce mariage qui devait aboutir à un changement de dynastie dans les Deux-Siciles, valut à ce malheureux pays les plus horribles traitements de la part des Allemands »
Sources: Ricciardi - Venetia, MDLIX, in-8º, p.106-107. Histoire d'Italie, par Joseph RICCIARDI, in-folio, livre IV, page 18.
3e Croisade
Baudouin III roi de Jérusalem

Sources: Auteur Charles Gavard - Galeries historiques de Versailles. Armoiries des salles des Croisades - Paris Gavard (avant 1847). Imprimerie Duverger. - Charles Gavard Editeur rue du Marché Saint-Honoré Paris IV
Baudouin III
Baudouin III, cinquième roi de Jérusalem, succéda à son père, Foulques d'Anjou, en 1142. Ce fut sous son règne qu'Edesse tomba au pouvoir des Musulmans, et que le siège de Damas par les armées de la seconde croisade échoua si malheureusement. Baudouin III n'avait que treize ans quand il monta sur le trône. « Ce prince, dit Guillaume de Tyr, était d'un excellent naturel et promettait beaucoup. Il surpassait autant les autres princes par sa figure et par toute l'habitude de son corps que par la vivacité de son esprit et par son éloquence. Tous ses membres étaient proportionnés à la hauteur de sa taille. Il avait des couleurs vives, qui annonçaient la vigueur de son tempérament, des yeux un peu saillants et assez vifs, les cheveux tirant sur le blond et la barbe épaisse. Il était moins gras que son père, et moins maigre que sa mère; il y avait dans toute sa personne un air de dignité qui annonçait la majesté d'un roi. Baudouin III était affable, humain et libéral; il ne maltraita ni l'Eglise ni ses sujets. Il eut toujours beaucoup de respect pour les ecclésiastiques et les évêques. Il était bien plus lettré que son frère Amaury, et tellement instruit dans les coutumes et les usages du royaume, que les seigneurs plus âgés que lui le consultaient souvent sur ce sujet, il était d'une humeur enjouée; il aimait le jeu plus qu'il ne convient à un roi. Dans sa jeunesse, il fit le tourment des maris; mais, une fois marié, il resta fidèle à son épouse. Naturellement sobre, il avait coutume de dire que les excès de la table étaient la source de mille autres excès. Baudouin III fut couronné au mois de novembre 1142. »
Guillaume de Tyr ajoute que, pendant la jeunesse de ce prince, le royaume jouit d'une grande tranquillité sous le ferme et sage gouvernement de sa mère. Baudouin avait épousé Théodora, nièce de l'empereur Manuel Comnène. Il n'eut pas d'enfants, et mourut le 10 février 1162.
Sources: Nouvelle Encyclopédie Théologique, dictionnaire sur toutes les parties de la science religieuse. Par L'Abbé Migne, tome XVIII Paris 1852
3e Croisade
Baudouin IV le roi lépreux (1160-1185) roi de Jérusalem (1174-1185)

Baudouin IV eut pour successeur le fils de Sybille et de Guillaume de Montferrat, Baudouin V, qu'il avait fait couronner dès 1183 et qui mourut en 1186, laissant la place à son beau-père Guy de Lusignan. L'anarchie féodale qui mina le royaume latin au temps du roi lépreux ne pouvait que précipiter l'effondrement de l'Orient chrétien, alors que, grâce à Saladin, l'unité politique de l'Islam oriental n'avait jamais été aussi fortement assurée.
Sources: Auteur Charles Gavard - Galeries historiques de Versailles. Armoiries des salles des Croisades - Paris Gavard (avant 1847). Imprimerie Duverger. - Charles Gavard Editeur rue du Marché Saint-Honoré Paris IV
Baudouin IV
Baudouin IV, septième roi de Jérusalem, né en 1160, succéda à son père Amaury Ier, et fut couronné le 15 juillet 1173. Guillaume de Tyr dit de Baudouin IV, dont il avait fait l'éducation, qu'il était âgé de treize ans à la mort du roi son père, et que déjà il était habile à manier et à conduire un cheval. Il avait une mémoire très-fidèle, et aimait beaucoup les contes; il était d'un esprit léger, mais très-docile aux bons avis. Baudouin était attaqué de la lèpre, et il devint aveugle et incapable de s'occuper du gouvernement, dont le soin fut confié, à la demande des barons, à Raymond II, comte de Tripoli, de préférence à Gui de Lusignan, qui avait épousé Sibylle, soeur du roi. Baudouin mourut sans postérité, à l'âge de vingt-cinq ans, dans la douzième année de son règne, le 16 mars 1185.
Sources: Nouvelle Encyclopédie Théologique, dictionnaire sur toutes les parties de la science religieuse. Par L'Abbé Migne, tome XVIII Paris 1852
3e Croisade
Baudouin V

Sources: Nouvelle Encyclopédie Théologique, dictionnaire sur toutes les parties de la science religieuse. Par L'Abbé Migne, tome XVIII Paris 1852
3e Croisade
Baudouin, archevêque de Cantorbéry

Nous devons à ce même chroniqueur le portrait suivant de l'archevêque Baudouin: « Il était brun, d'un extérieur simple et décent, d'une taille moyenne et d'une grosseur proportionnée à sa taille. Il était modeste et sombre, et d'une si grande modération en toutes choses, que la malignité n'osa jamais lui reprocher rien de honteux. Il parlait peu, se mettait difficilement en colère, et paraissait toujours maître de lui-même. Il était prompt à écouter et lent à parler. Baudouin s'appliqua dès son enfance à l'étude des lettres. Accoutumé de bonne heure à supporter le joug d'un maître, il parut dans ce monde un modèle de moeurs et de conduite. Renonçant aux honneurs de l'Eglise et dédaignant les pompes du siècle, il prit l'habit de l'ordre de Cîteaux. Ses moeurs l'ayant fait remarquer parmi les moines, il fut fait abbé au bout de trois ans. Peu d'années après, il fut élevé à l'épiscopat, et devint enfin archevêque. Mais, comme la nature, ainsi que le dit Cicéron, n'a rien produit de parfait, même dans le genre simple, Baudouin conserve dans l'élévation cette indulgence de caractère qu'il avait toujours montrée étant un obscur cénobite. Il ressemblait à une mère qui offre le sein et jamais à un père qui sait corriger. Ce défaut de fermeté causa des scandales dans le public; car Baudouin n'eut jamais la sévérité pastorale qui lui était nécessaire. Il parut meilleur moine qu'abbé, et meilleur évêque qu'archevêque. Aussi le pape Urbain, lui écrivant un jour, commença sa lettre en ces termes: Urbain, serviteur des serviteurs de Dieu, au moine très-fervent, à l'abbé ardent, à l'évêque tiède, à l'archevêque indolent, salut. »
Giraud le Gallois termine sa chronique en rapportant que, lorsque Baudouin apprit les maux que Saladin avait faits aux fidèles de la terre sainte, il se croisa. S'étant embarqué à Marseille, il aborda à Tyr, d'où il se rendit à l'armée des chrétiens, qui faisaient le siège d'Acre. Il trouva les croisés sans chefs. Les uns étaient accablés par le désespoir, les autres fatigués par une longue attente; ceux-ci affligés par le besoin, ceux-là languissants par l'influence du climat. Sa charité s'étendait sur tous; il releva le courage des chrétiens, en leur donnant de secours et en les animant par ses discours et par son exemple.
Sources: Nouvelle Encyclopédie Théologique, dictionnaire sur toutes les parties de la science religieuse. Par L'Abbé Migne, tome XVIII Paris 1852
3e Croisade
Conrad de Montferrat

Conrad était frère de Guillaume de Montferrat, surnommé Longue-Epée, qui épousa Sibylle, soeur de Baudouin le Lépreux, roi de Jérusalem, et de Boniface de Montferrat, qui fut chef de la cinquième croisade, et roi de Thessalonique.
Conrad avait épousé Théodore Angéla, soeur des empereurs grecs Isaac et Alexis l'Ange.
Arrivant d'Europe en Syrie, pour faire le pèlerinage de la terre sainte, en 1187, Conrad trouva Ptolémaïs occupée par les Musulmans, et se rendit à Tyr en se faisant adroitement passer pour un marchand. Il empêcha cette dernière ville de se rendre à Saladin, et en releva les fortifications de manière à mettre la place à l'abri de toute attaque. Les habitants le prirent alors pour leur seigneur, et il s'appela le marquis de Tyr.
Mais Conrad était dévoré d'ambition, et il augmenta la discorde qui éclata parmi les chrétiens de la Palestine, à la mort de Sibylle, femme du roi Gui de Lusignan, en 1189, en faisant; casser illégitimement le mariage d'Isabelle, soeur de Sibylle et héritière du royaume de Jérusalem, avec Homfroy de Thoron, pour épouser lui-même cette princesse. Il devint dès lors un compétiteur dangereux pour Gui de Lusignan.
La chronique de Benoit de Peterborough accuse le marquis de Tyr d'avoir fait faire à Philippe-Auguste beaucoup de choses contre Dieu et contre sa propre gloire.
Conrad avait noué des intelligences avec Saladin contre Richard, roi d'Angleterre, lorsqu'en 1192, à la nouvelle que ce prince allait retourner en Europe, les barons de la terre sainte choisirent Conrad pour roi, à cause de son courage et de son habileté. Le marquis apprit avec une grande satisfaction qu'il était appelé à siéger sur le trône de Jérusalem. Mais sa joie fut de courte durée; car, au milieu des réjouissances par lesquelles on célébrait son avènement à la royauté, il fut poignardé par deux Ismaéliens, qui étaient arrivés à Tyr depuis six mois, pour commettre cet assassinat. L'un des deux meurtriers, qui s'était réfugié dans une église où on porta le marquis mortellement blessé, se précipita à travers la foule pour frapper sa victime de plusieurs nouveaux coups, dont Conrad mourut aussitôt.
Sources: Nouvelle Encyclopédie Théologique, dictionnaire sur toutes les parties de la science religieuse. Par L'Abbé Migne, tome XVIII Paris 1852
3e Croisade
Dreux de Mello seigneur de Saint-Bris

3e Croisade
Frédéric Barberousse

3e Croisade
Tyr Guillaume de (1130 env.-1185)
3e Croisade
Lusignan Guy de (1129-1194) roi de Jérusalem (1186-1192)

Fils cadet du comte de la Marche, Hugues le Brun, Guy de Lusignan épousa Sybille, soeur du roi Baudouin IV, mariage arrangé en 1180 par son frère Amaury de Lusignan, connétable de Jérusalem. Le roi donna son accord, espérant que Guy serait un tuteur efficace pour le jeune fils qu'avait eu Sybille de son premier mari, Guillaume de Montferrat, et à qui Baudouin IV, lépreux et sans héritier direct, allait laisser la couronne. La vaine prétention et l'incapacité de Guy de Lusignan furent vite manifestes, mais le roi s'en rendit compte trop tard. A la mort de son beau-fils, Baudouin V, Lusignan, qui s'était fait donner le comté de Jaffa et Ascalon, revendiqua la couronne, soutenu par ceux avec qui, pendant la plus grande partie du règne de Baudouin IV, il avait formé le parti de la Cour. Malgré l'opposition de nombreux barons, mais grâce à quelques protections intéressées, comme celle du patriarche Héraclius et du grand maître du Temple, il fut élu et couronné à Jérusalem (20 juill. 1186) pendant que les barons réunis à Naplouse hésitaient à s'opposer par la force à ce coup d'Etat. Le comte Raymond III de Tripoli, fait régent du royaume par Baudouin IV et en qui beaucoup voyaient le meilleur roi possible, abondonna la lutte, privant le royaume de sa compétence. Vaincu et pris par Saladin (Salah al-din) à Hattin (4 juill. 1187), le roi Guy obtint sa liberté contre la promesse, non tenue, de ne pas reprendre les armes. Mais la perte de Jérusalem (2 oct.) et la mort en 1189 de la reine Sybille offrirent aux barons l'occasion d'évincer un roi incapable. Guy de Lusignan entreprit alors, avec une petit armée, le siège d'Acre, qu'il reprit aux Turcs en juillet 1191. L'année suivante, il acheta à Richard Coeur de Lion l'île de Chypre et en fit son royaume. Il y mourut.
3e Croisade
Henri de Walpot

3e Croisade
Henri Ier comte de Brabant

3e Croisade
Hugues III duc de Bourgogne

3e Croisade
Jacques d'Avesnes

3e Croisade
Marguerite de France

1196. Marguerite de France, fille de Louis VII, veuve de Béla III, roi de Hongrie, vend son douaire pour conduire en Palestine une troupe de Hongrois.
Elle mourut à Acre peu de jours après son arrivée. (Versailles)
Armes écartelé aux 1 et 4 fascé d'argent et de gueules de huit pièces aux 2 et 3 de France.
Sources: Annuaire du Conseil Héraldique de France, huitième année. Paris 1895
3e Croisade
Philippe-Auguste

Roi de France, prit la croix en 1190, et fit avec Richard-Coeur-de-Lion le siège de Ptolémaïs. Armes: d'azur, semé de fleurs de lis d'or.
Sources: Annuaire du Conseil Héraldique de France, huitième année. Paris 1895
3e Croisade
Raoul Ier comte de Clermont en Beauvoisis

3e Croisade
Raymond III comte de Tripoli

Du fait de sa parenté avec le roi, il assura la régence du royaume de Jérusalem durant la minorité de Baudouin IV (1174-1176) et pendant celle de Baudouin V (1185-1186). La seconde régence lui avait été conférée pour une période de dix ans après la mort éventuelle de ce dernier, mais il en fut évincé par le couronnement de Sibylle de Jérusalem et de Guy de Lusignan. N'ayant pu s'assurer de l'appui de la soeur de Sibylle qu'il voulait opposer à celle-ci, il se réfugia dans sa principauté de Galilée (dont il avait épousé la princesse douairière, Echive) et s'allia à Salah al-Din (Saladin) contre le roi Guy.
L'invasion du royaume le ramena dans l'armée royale; il déconseilla vainement une marche sur Tibériade où sa femme était assiégée, mais échappa au désastre de Hattin. Réfugié à Tripoli, il y mourut, laissant pour héritier son filleul Raymond d'Antioche, sous réserve des droits des comtes de Toulouse. Le parti qui lui était opposé et dont le chef était le maître du Temple, Girard de Ridefort, en fit le responsable de la perte du royaume, mettant en cause son alliance avec Salah al-Din.
3e Croisade
Richard Coeur de Lion (1157-1199) roi d'Angleterre (1189-1199)

Troisième fils d'Henri II Plantagenêt et d'Aliénor d'Aquitaine, duc d'Aquitaine dès l'âge de onze ans, Richard Coeur de Lion participe, avec son frère aîné Henri le Jeune, à la grande révolte de 1173-1174 contre Henri II, révolte soutenue par le roi de France Louis VII. Battu, il se soumet et aide son père à mater la rébellion des seigneurs aquitains en 1183. A la mort d'Henri le Jeune (1183), il devient l'héritier du trône. A nouveau en conflit avec son père, il prête hommage à Philippe Auguste pour toutes les possessions des Plantagenêts dans le royaume de France (1188) et participe aux côtés du Capétien à la campagne qui se termine par la défaite et la mort d'Henri II. Devenu roi, Richard se trouve face à son allié de la veille; mais, Jérusalem étant tombée entre les mains des infidèles, les deux souverains prennent la croix à la suite de l'empereur Frédéric Barberousse déjà parti pour la Terre sainte. Pour financer l'expédition, Richard puise dans le trésor laissé par son père et vend son indépendance à l'Ecosse. Les deux rois quittent Vézelay en 1190 et hivernent en Sicile où Richard se conduit en maître. Avant d'arriver en Terre sainte, il enlève l'île de Chypre à Isaac Comnène et y épouse Bérengère de Navarre (mai 1191). Débarqué à Acre, il joue un rôle décisif dans la prise de la ville. Philippe Auguste étant alors rentré en France (août 1191), Richard reste le véritable chef de la troisième Croisade. A la tête d'une puissante armée, il remporte de brillantes victoires sur Saladin (Arsouf, 1191; Jaffa, 1192). Il force l'admiration de l'ennemi par ses prouesses, mais ne peut pénétrer trop longtemps à l'intérieur des terres sous peine de voir ses communications coupées. A deux reprises, il s'arrête à quelques kilomètres de Jérusalem. Pendant son absence, Philippe Auguste attaque la Normandie et traite avec Jean sans Terre, le dernier fils d'Henri II, qui s'est emparé de la régence. Richard signe une trêve avec Saladin (sept. 1192) qui laisse aux croisés le littoral de Tyr à Jaffa et la liberté de pèlerinage à Jérusalem, puis il s'embarque pour l'Occident. Après avoir fait naufrage près de Venise, il est capturé par le duc Léopold d'Autriche qu'il avait humilié en Orient et qui le livre à l'empereur Henri VI. Il n'est libéré qu'en février 1194 à des conditions très dures: une énorme rançon et la reconnaissance de la suzeraineté impériale sur l'Angleterre. Rentré dans son royaume, il se fait couronner une seconde fois et, au bout d'un mois, gagne la Normandie pour combattre Philippe Auguste. La guerre dure cinq ans; Richard met en défense la Normandie (construction de Château-Gaillard) et remporte des succès importants (Fréteval, 1194; Courcelles, 1198); une trêve imposée par le pape accorde un répit indispensable au Capétien en janvier 1199. Trois mois plus tard, Richard est tué à Châlus, dans le Limousin, en assiégeant le château du vicomte de Limoges, son vassal.
Homme d'un caractère excessif, capable de larges générosités comme des pires violences, c'est avant tout un guerrier qui, à la différence de son père, méprise la paix. Chevalier accompli, d'un courage remarquable, Richard acquiert le surnom de Coeur de Lion en Terre sainte. Personnage de légende plus que grand souverain, prince aquitain plus que roi d'Angleterre, il ne passa que six mois de son règne dans son royaume.