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Septième Croisade - 1248-1254
7e CroisadeBaïbars

Baïbars (ou Baybars) Ier, al-Malik al-Zahir Rukn al-din al-Salihi, fut le quatrième sultan des Mamlouks Bahrides. Ce dernier qualificatif, dérivé de bahr , est appliqué au Nil, les premiers esclaves turcs achetés par le sultan ayyubide al-Malik al-Salih ayant été casernés dans une île au milieu du fleuve, au sud du Caire. Le nom de sultan, dans sa seconde partie, bars , signifie " fauve ", et le souverain fit sculpter sur divers ouvrages d'art, sur des ponts notamment, en Egypte et en Syrie, ses armes parlantes, un fauve, qu'on retrouve aussi sur ses monnaies.
L'ascension au sultanat
Baïbars fut incorporé au nouveau contingent turc créé par Malik Salih et conquit rapidement son brevet d'officier. C'est à ce titre qu'il participa héroïquement à la bataille de Mansura, et c'est lui qui mit fin par un sauvage assassinat au règne de Turanshah, en 1250, sous les yeux du roi de France Louis IX, terrifié. Dix ans plus tard, le jeune officier, alors âgé de trente-cinq ans, devait se rendre coupable d'un meurtre aussi odieux: le troisième sultan mamlouk, Kutuz, venait, par la brillante victoire de 'Ayn Djalut, en Palestine, de débarrasser la Syrie des hordes mongoles. Baïbars avait combattu à l'avant-garde, mais il prit la tête d'un complot contre son prince, qui fut mis à mort avec sa participation. Ce crime ne porta aucun tort à la popularité de Baïbars, puisqu'il fut proclamé sultan sur place, sans protestation, le 23 octobre 1260.
Sur ce chapitre on ne peut formuler une approbation, mais le jugement de l'historien doit tenir compte des circonstances et surtout du milieu. Baïbars appartenait à cette classe d'anciens esclaves qui ignoraient tout de leur propre famille et n'eurent jamais l'occasion de se souvenir d'une marque de tendresse. L'ambiance générale dans le monde musulman d'alors était saturée de cruauté, et Baïbars n'y a pas échappé. On aura trop souvent la possibilité de constater, en passant en revue le gouvernement oligarchique des sultans mamlouks, que l'exemple de cette double révolution de palais fut fréquemment suivi.
Au moment de son entrée dans l'histoire, Baïbars s'est donc rendu coupable de deux crimes: seuls les fastes glorieux du monarque effaceront les perfidies de l'officier.
L'homme politique
Dans une sorte de discours-programme, Baïbars, qui passe à la postérité comme un grand constructeur, énonce ses farouches décisions: « Ne manquez pas de veiller sur les places frontières avec zèle. Aucune de ces forteresses ne réclame plus de soins que les villes situées près du rivage de la mer, que les ennemis observent et convoitent perpétuellement." Mais ces précautions militaires ne lui paraissaient pas suffisantes. Il fallait être informé rapidement et pouvoir envoyer des ordres avec célérité. Baïbars crée un service postal régulier: deux fois par semaine, il reçoit des renseignements de toutes les parties de l'empire. Les nouvelles plus urgentes étaient transmises par pigeons, elles étaient remises sans délai. Il arriva au sultan d'en prendre connaissance dans une nudité presque complète: une telle mise en scène tendait à accroître le zèle des fonctionnaires.
Sa conduite est dictée par une volonté de fer: il constitue en Egypte un gouvernement fort par la suppression des derniers restes des principautés ayyubides et ainsi il annihile toutes les velléités d'indépendance; enfin, pour que la politique musulmane conserve son prestige, il accueille un rejeton des califes 'abbasides de Bagdad, dont le dernier avait été mis à mort par Hulagu en 1258. Ce fut un trait de génie, bien que le titre fût alors dépourvu de prestige. Mais le geste de Baïbars n'est pas purement spirituel, car le souverain en a prévu la conséquence immédiate et tangible, la suzeraineté sur le Hidjaz. Dans le même ordre d'idées, Baïbars fit preuve d'une très grande activité: il fait restaurer la mosquée de Médine, envoie une clef pour la porte de la Ka'ba, et enfin fait réciter le prône à son nom à La Mecque. Il s'octroie en outre le monopole de l'envoi annuel du voile qui recouvre le Temple de la ville sainte. C'est grâce à ces gestes que le royaume des Mamlouks s'intitula dans les pièces officielles « l'empire islamique. »
Le guerrier
Les dix-sept années du règne de Baïbars se soldent par un total de trente-six campagnes. Sur les neuf batailles engagées contre les Mongols, une seule, la dernière, est due à l'initiative du sultan, les autres pouvant être considérées comme des contre-attaques. Il y eut cinq engagements contre la Petite Arménie; et les sectaires ismaïliens, autrement dits les Assassins, subirent trois assauts. Aux Francs, les plus malmenés, les troupes égyptiennes infligèrent vingt et une défaites. Sa politique est donc d'une clarté limpide, et ses actions militaires se sont exercées d'une manière impitoyable contre tous les ennemis qui mettent en danger l'existence de l'empire.
L'activité guerrière du sultan ne se manifeste pas seulement par les ordres qu'il donne: de sa personne, il assume le commandement dans quinze batailles, ne craignant pas, lorsque cela est nécessaire, d'exposer sa vie. Quelques chiffres donneront une idée des pérégrinations de Baïbars: il ne paraît pas avoir séjourné dans sa capitale du Caire plus de la moitié des journées de son règne; il en est sorti vingt-six fois et a certainement parcouru plus de quarante mille kilomètres. Ses marches forcées, inopinées, rapides, n'excluent pas la méthode: chaque pouce de territoire enlevé est immédiatement mis en état de défense, hérissé de murailles. Il ne démolit que les ports, parce qu'il n'avait pas la maîtrise de la mer.
Aux croisés, il fit donc une guerre sans merci. En 1262, le sultan se rend à Alep, tâte les Francs dans la région d'Antioche et finit la campagne à Damas. En 1264, des préparatifs sont activement poussés et une armée formidable est mise sur pied. En 1265, il prélude par les prises de Césarée, d''Athlith, de Hayfa et d'Arsuf. L'année suivante, il lève une nouvelle armée, part pour Hébron, puis pour Jérusalem, et, pendant que des troupes harcèlent les croisés sur toute la côte, Baïbars emporte Safad, puis rentre à Damas, où il prépare l'expédition contre la Petite Arménie, qui se termine par le sac de Sis. L'année 1268 voit la prise de Jaffa, de Shakif Arnun et d'Antioche. En 1271, Baïbars repart pour la Syrie, enlève Safitha, Hisn al-Akrad - le fameux krak des Chevaliers - et 'Akkar.
On peut mesurer les pertes territoriales du royaume franc à la mort de Baïbars. La principauté d'Antioche n'existe virtuellement plus. Au sud, la frontière égyptienne a été portée de Jaffa à Acre. Dans l'ensemble, les croisés ne possèdent plus qu'une étroite bande de littoral, tandis que les Mamlouks tiennent toutes les crêtes. C'est bien la fin du royaume latin: il n'aura plus que vingt ans d'existence.
Evidemment Baïbars a bénéficié d'un Etat centralisé, qu'il a contribué à créer; il possède une armée permanente dont il est le chef incontesté; enfant trouvé, comme tous les mamlouks, il n'est pas encombré, comme la famille ayyubide, de parents qui le harcèlent de récriminations. C'est vraiment un homme représentatif: sans lui, l'histoire de l'Egypte se serait déroulée autrement.
Ses proclamations sont des chefs-d'oeuvre de psychologie, et montrent de quelle manière il tenait ses hommes en haleine. On peut en citer une, sculptée sur les murs de la Grande Mosquée de Ramleh, en Palestine, et datée de l'année 1268: « Il mit le siège devant le marché de Jaffa dans la matinée et l'emporta, avec la permission de Dieu, la troisième heure de ce jour. » Mais il convient de rappeler des documents plus confidentiels, tel ce bulletin de victoire adressé à certains de ses généraux qui n'avaient pas assisté au dernier fait d'armes, où il mandait: « Nous vous relatons les événements qui viennent de se passer, de manière qu'on pourra croire que vous en avez été témoins oculaires et que vous nous avez accompagné dans la plupart des expéditions. »
7e Croisade
Fabrice Carette

7e Croisade
Foulques de Villaret

7e Croisade
Jean de France

Sources: Annuaire du Conseil Héraldique de France, huitième année. Paris 1895
Jean de France, dit Tristan, comte de Valois, fils puîné de saint Louis, né à Damiette en 1250, se trouvait au siège de Tunis.
Il portait de France à la bordure de gueules.
Sources: Dictionnaire de Numismatique et de Sigillographie religieuses. Publié par M. L'Abbé Migne. Paris 1852
7e Croisade
Jean de Meingre

7e Croisade
Jean de Vienne

7e Croisade
Jean, dit Tristan comte de Vallois

7e Croisade
Jean Parisot de La Valette

7e Croisade
Jean Sans Peur comte de Nevers

7e Croisade
Nour ad-Din Mahmûd el Mâlik al Adil

Au XIIe siècle, ce qui restait de Syrie mulsulmane était aux mains de princes turcs, dont le plus important, Nur ed-din (1146-1174), avait clairement défini et propagé le programme de la reconquête: réunification politique pour se donner les moyens de la guerre sainte favorisée par la propagande rendant impopulaires les princes refusant de s'y engager; lutte, dans le même esprit de réunification, contre les hérésies intérieures et leur principal représentant extérieur, le califat fatimide du Caire, de doctrine isma'ilienne.
Nur ed-din avait finalement réalisé à son profit l'unité de la Syrie musulmane et d'une partie de son arrière-pays mésopotamien, envoyé son lieutenant Shirkuh détruire le régime fatimide, et remporté sur les Francs des succès qui, pour être restés inachevés, n'en étaient pas moins déjà importants. Mais sa mort risquait de réduire son oeuvre à néant, car il ne laissait qu'un jeune fils mal entouré.
Dans ses troupes avaient figuré, à côté des Turcs, des Kurdes, dont Shirkuh était le plus éminent; mais ce dernier mourut au moment même de son triomphe. Le pouvoir nouveau avait été sauvé par la décision de son neveu, Salah ed-din, Kurde comme lui et fils d'Ayyub qui donna son nom à la nouvelle dynastie; il écrasa les révoltes intérieures et les attaques extérieures franco-byzantines combinées. Pour tous ceux qui désiraient continuer ce qu'avait commencé Nur ed-din, il apparaissait que seul Salah ed-din en avait la volonté, la capacité et les moyens. Salah ed-din sut merveilleusement profiter de cette situation pour reconstituer et étendre à son profit (ou à celui de sa famille) l'unification politique nécessaire à la guerre sainte commencée par son prédécesseur. Maître non seulement de la Syrie intérieure et d'une partie agrandie de la Mésopotamie, mais encore de l'Egypte, il encerclait les petits Etats francs de la bordure syro-méditerranéenne. La chance l'aida lorsque la lèpre du jeune roi de Jérusalem, Baudouin IV, et les querelles qui éclatèrent autour de lui eurent sapé ce que ces Etats pouvaient conserver de force de résistance. Les premiers combats livrés aux Francs par Saladin n'avaient pas été tous heureux; mais, en 1187, à la bataille de Hattin près de Tibériade, l'armée franque fut anéantie et le nouveau roi de Jérusalem, Guy de Lusignan, fait prisonnier; Jérusalem alors fut reprise, après quelque quatre-vingt-huit ans de domination " infidèle "; puis, en quelques mois, lui furent ajoutés presque tout le royaume et d'importantes parties du comté de Tripoli et de la principauté d'Antioche, les Francs ne conservant plus que quelques ports reliés entre eux par mer. Les proclamations triomphales envoyées à travers le monde musulman y consacrèrent la gloire du vainqueur.
7e Croisade
Philippe de Villers de L'Isle-Adam

7e Croisade
Philippe de Naillac

7e Croisade
Philippe le Hardi

Récemment marié à Isabelle d'Aragon et père d'un petit garçon, le futur Philippe IV le Bel, Philippe accompagne son père à la huitième croisade, à Tunis, en 1270. Après la prise de Carthage, l'armée est frappée par une épidémie de dysenterie, qui n'épargne pas Philippe et sa famille. Son frère Jean Tristan meurt le premier, puis, le 25 août, le roi Louis meurt à son tour.
Philippe est donc proclamé roi sous le nom de Philippe III à Tunis. Sans grande personnalité ni volonté, très pieux, mais bon cavalier, il doit davantage son surnom de Hardi à sa vaillance au combat qu'à sa force de caractère. Il se révèle incapable de commander aux troupes, affecté qu'il est de la mort de son père. Il se hâta de conclure, en laissant son oncle Charles Ier d'Anjou négocier avec les Maures, une trêve de dix ans qui lui permit de revenir en France.
7e Croisade
Pierre d'Alençon

Sources: Annuaire du Conseil Héraldique de France, huitième année. Paris 1895
Pierre, comte d'Alençon, frère de Jean de France.
Il portait de France à la bordure de gueules.
Sources: Dictionnaire de Numismatique et de Sigillographie religieuses. Publié par M. L'Abbé Migne. Paris 1852
7e Croisade
Pierre d'Aubusson

7e Croisade
Pierre de Courtenay

Armes: d'or, à trois tourteaux de gueules, au lambel de cinq pendants d'azur.
Sources: Auteur Charles Gavard - Galeries historiques de Versailles. Armoiries des salles des Croisades - Paris Gavard (avant 1847). Imprimerie Duverger. - Charles Gavard Editeur rue du Marché Saint-Honoré Paris IV
Pierre de Courtenay, seigneur de Conches, frère aîné de Guillaume de Courtenay, étant à la croisade, reconnaît tenir féodalement, du Roi la terre de Joigny. (OB, f. 95, n. 2.)
Il combattit vaillamment à la Massoure et mourut en Palestine peu de temps après. (Joinville - Versailles.)
Sources: Annuaire du Conseil Héraldique de France, huitième année. Paris 1895
7e Croisade
Valon (A de)

La Maison de Valon, dont une branche a le surnom d'Ambrugeac.
Armoiries: Ecartelé d'or et de gueules.
M. L'Abbé Migne. Dictionnaire de numismatique et de sigillographies religieuses. Paris 1852
A. de Valon, chevalier, fut à la croisade de Saint-Louis en 1248; son nom et ses armes figurent au musée des croisades à Versailles.
Sources: L. Saint-Marty. Histoire populaire du Quercy. Des origines à 1800. Cahors 1920
7e Croisade
Valon (de) Hugues

Sources: L. Saint-Marty. Histoire populaire du Quercy. Des origines à 1800. Cahors 1920